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  • MANIFESTATIONS ANTI-SARKOZY

    *** VOIR PHOTOS DANS L'ALBUM "MANIFESTATIONS" ***

    Paris, 6 mai 2007

    Pourquoi les forces de l'ordre ont provoqué et laissé dégénérer les manifestations pacifistes anti-Sarkozy à Paris ?

    Introduction : Dès 20H15, les CRS ont barré toutes les rues autour de la place de la Bastille empêchant ainsi les manifestants de défiler vers la Concorde ou ailleurs.

    1. Dès le début des jets de projectiles, les CRS étaient en mesure d'arrêter les incidents.

    2. Jets de gaz lacrymogènes par séries de 5 en continu alors que les échanges entre manifestants et forces de l'ordre étaient quasiment nuls.

    3. Aucune intervention de la police lors de casses, d'incendies de véhicules, dégradation des arrêts de bus et pillages de vitrines.

    4. Confrontations frontales entre, d'un côté les manifestants et de l'autre, la police. A aucun moment, ils ne cherchent à encercler ou arrêter qui que ce soit.

    5. Lors de celles-ci, dans les rues attenantes à la place de la Bastille, le rapport numérique police - manifestants était égal voire supérieur du côté policier.

    6. Une fois les manifestants disparus, seules quelques rares vitrines étaient surveillées par la police.

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    REVUE DE PRESSE

    Manifestations anti-Sarkozy :
    incidents à Paris
    NOUVELOBS.COM | 06.05.2007 | 23:35

    Place de la Bastille, où 5.000 personnes étaient réunies, les forces de l'ordre ont chargé à coups de grenades lacrymogènes. Des centaines de manifestants à Rennes, Nantes, Brest. Incidents à Lyon.

    Place de la Bastille dimanche soir (photo prise par Maël Thierry, journaliste au Nouvel Observateur)
    Les forces de l'ordre ont chargé dimanche 6 mai au soir à coups de grenades lacrymogènes, place de la Bastille à Paris, des manifestants anti-Sarkozy qui leur lançaient pavés et projectiles.
    Entre 100 et 300 manifestants, dont des autonomes, pour certains masqués par des foulards ou la tête protégée par des sweat-shirts à capuche, allaient et venaient vers les forces de l'ordre pour lancer leurs projectiles tandis que les CRS restaient positionnés à l'entrée du boulevard Richard Lenoir et du boulevard Beaumarchais.
    Un petit groupe avait improvisé un concert sur de petites barricades et tenté auparavant de desceller un poteau indicateur sur l'un de ces deux boulevards.
    Au total, près de 5.000 personnes s'étaient rassemblées sur la place de la Bastille peu avant 22h00 afin d'exprimer leur déception et leur colère après la victoire du candidat UMP à la présidentielle.

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    PARIS (AFP) -
    Sur la place de la Bastille, quelque 5.000 manifestants "anti-Sarko", dont certains étaient masqués et portaient des drapeaux noirs, affrontaient les forces de l'ordre, vers 22H00, avec des projectiles divers - pavé, bouteilles - tandis que les gendarmes mobiles répliquaient par des tirs de lacrymogènes.

    Des détritus brûlés sur la place de Bastille à Paris après la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle le 6 mai 2007 (Photo: Miguel Medina / AFP)
    "Il y a ceux qui vivent bien, les riches et ceux qui vont continuer à souffrir beaucoup plus", a réagi pour sa part le président d'AC le Feu Mohamed Mechmache, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). "La France n'a pas compris le message de ce qui s'est passé en octobre-novembre 2005" (émeutes).
    En province, à Lille, peu avant 22H00, environ 200 personnes, essentiellement des anarchistes brandissant des drapeaux noirs, se sont rassemblées sur la Grand Place. Aux cris de "Sarko facho, le peuple aura ta peau", les manifestants faisaient face à des policiers et leur jetaient quelques canettes et des poubelles. L'un des manifestants a été évacué après avoir été blessé à un bras lors d'une intervention des policiers, a constaté un journaliste de l'AFP.

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    ELECTIONS 2007

    730 voitures brûlées,
    592 interpellations
    NOUVELOBS.COM | 07.05.2007 | 18:21

    La police a revu à la hausse le bilan des affrontements entre manifestants anti-Sarkozy et forces de l'ordre dans la nuit de dimanche à lundi pendant laquelle 35 voitures ont notamment brûlé dans la capitale.


    Place de la Bastille à Paris (AFP)
    Sept cent trente voitures ont été brûlées en France métropolitaine au cours de la nuit du second tour de l'élection présidentielle, et 592 personnes ont été interpellées, selon un bilan définitif obtenu lundi 7 mai auprès de la direction générale de la police nationale (DGPN).
    Selon la même source, ce bilan précise que sur 730 voitures brûlées, 35 l'ont été à Paris, et que parmi les 592 interpellations, 79 sont également intervenues dans la capitale.
    Par ailleurs, 78 policiers et gendarmes ont été blessés au cours des incidents qui ont émaillé le second tour de la présidentielle.
    Dans un premier temps, la DGPN avait fait état de 367 voitures brûlées et 270 interpellations, ajoutant que 28 policiers et gendarmes avaient été blessés.
    Ce bilan, arrêté à 6h00 du matin, ne semblait pas faire état de la totalité des dégâts enregistrés dans le pays si l'on tient compte de chiffres obtenus auprès de préfectures et d'institutions régionales.
    La préfecture de police de Paris fait ainsi état à elle seule de 33 policiers blessés. La DGPN n'en recense que trois dans la capitale. D'autres bilans régionaux font état de dégâts matériels supérieurs.

    Magasins pillés à Lyon

    Le bilan de la DGPN ne fait ainsi pas mention d'attaques de bus au cocktail Molotov en région parisienne, ni de l'incendie criminel de l'école de la Lanterne à Evry (Essonne), ni d'une tentative d'incendie contre un centre d'action sociale dans la même ville, attestés de source policière.
    Il ne fait pas état non plus de magasins ravagés et pillés, comme à Lyon, où selon un décompte réalisé par Reuters, une vingtaine de devantures de magasins de la Presqu'Ile ont été brisées, ainsi que des abribus et des cabines téléphoniques. Dans la ville, la préfecture de police fait état de 13 blessés, dont 10 dans les rangs de la police, et 54 voitures incendiées.
    Dans le département du Nord, une centaine de voitures ont été incendiées, en particulier dans les villes de Lille et de Roubaix, rapportent les pompiers. Des dizaines d'abribus ont été brisés, des feux de poubelles observés. Environ 70 personnes ont été interpellées à Lille, selon la police.

    10.000 manifestants

    Dans un document interne, dont Reuters a eu connaissance, la DGPN estime que "le second tour des élections présidentielles n'a pas généré de grandes manifestations de violences urbaines dans les quartiers sensibles".
    Elle estime le niveau des violences de la nuit "au-dessus de celle d'un 14 juillet, mais inférieures à celles d'un Réveillon de la Saint-Sylvestre".
    Selon elle, environ 10.000 personnes ont manifesté dans toute la France contre le résultat de l'élection présidentielle qui a vu Nicolas Sarkozy accéder à l'Elysée.
    La police estime que les violences ont été provoquées par deux milieux distincts, des jeunes des banlieues pauvres, notamment autour de Paris, et des militants d'extrême gauche, anarchistes ou "autonomes" dans les centres des grandes villes.
    Les seconds ont par exemple affronté les forces de l'ordre durant plusieurs heures place de la Bastille à Paris, lieu traditionnel de rassemblement de la gauche lors des soirées électorales.
    Les manifestants, qui jetaient feux d'artifice et bouteilles, n'ont pu être dispersés que par un véhicule anti-émeute blindé équipé de canons à eau, a constaté un journaliste de Reuters sur place.

    A Bordeaux, Nantes et Rennes

    En province, outre Lyon et Lille, des échauffourées similaires se sont déroulées à Bordeaux, Nantes, Rennes et Toulouse notamment.
    A Nantes, où une manifestation contre Nicolas Sarkozy a rassemblé un millier de personnes dans la nuit de dimanche à lundi, 26 personnes ont été placées en garde à vue, selon Yves Monard, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de Loire-Atlantique.
    Parmi elles figurent trois mineurs accusés d'avoir cassé un abri de bus. Six policiers ont été légèrement blessés et du côté des manifestants, une personne a été touchée par un tir de Flash Ball, mais ses jours ne semblent pas en danger.
    Dans des quartiers sensibles de la ville, 33 véhicules ont été incendiés ainsi que de nombreuses poubelles. Par ailleurs, plusieurs vitrines de commerçants ont été endommagées.
    "Il ne s'agissait pas d'une manifestation spontanée, mais d'un mouvement préparé par un noyau dur de militants anarchistes et d'extrême gauche", a estimé Yves Monard.
    En Normandie, la police a procédé à vingt interpellations à Rouen et à Caen, lors d'incidents survenus en marge de manifestations dans la nuit de dimanche à lundi.
    Quatre policiers ont été légèrement blessés à Caen où d'importants dégâts matériels - dégradations, bris de vitrines, voitures endommagées, tentative d'incendie de la permanence UMP - ont été commis, en marge d'une manifestation.
    Dans l'agglomération de Rouen, une dizaine de voitures ont été incendiées. (avec Reuters)

  • J-2 : SARKOZY ET SES CONTRADICTIONS

    24 HEURES après le débat "Ségo/Sarko" suivi par plus de 20 millions de français, une polémique (assez discrète) sur les sondages relatifs aux retombées du débat éclate.

    Les "chiffres", selon le sondage publié sur TF1, LCI et Le Figaro sont très "généreux" quant aux intentions de vote pour Sarkozy. Et les autres sondages sont tout-à-fait différents.

     

    Les voici : le moins que l'on puisse dire est que TF1/LCI/Le Figaro publient un sondage très différent de tous les autres médias... Ils sont les seuls, avec 20minutes, dans une moindre mesure, à mettre Sarkozy en première position : étrange, non ?

     

     

    METRO

    Ségolène Royal : 51%
    Nicolas Sarkozy : 41%
    Match nul : 7%


    MARIANNE

    Ségolène Royal : 65%
    Nicolas Sarkozy : 27%
    Match nul : 8%


    NOUVELOBS  

    Ségolène Royal : 55,77%
    Nicolas Sarkozy : 33,72%
    Le Milan AC : 10,51%


    LE MONDE 

    Ségolène Royal. 48.9 %
    Nicolas Sarkozy. 38.2 %
    Ni l'un, ni l'autre. 12.8 %


    TF1 LCI FIGARO
     

    Nicolas Sarkozy : 53%
    Ségolène Royal : 31%
     
    Match nul : 16%


    POUR 20MINUTES 

    Nicolas Sarkozy : 46.14%
    Ségolène Royal : 44.93%
     
    Match nul : 5.43%
    Match vraiment nul : 3.5% 

     

    Ainsi, contrairement à ce que viennent asséner sans relâche les nombreux porte-parole de Sarkozy dans les médias depuis hier, Ségolène Royal ne sort pas perdante de ce débat. Et, contrairement à ce que disent certains journalistes, trop prudents envers Sarkozy, le débat n'a même pas été sans conséquences sur les intentions de vote. Les sondages d'après débat sur les intentions de vote donnant du 54% pour Sarkozy sont bien étranges... Comment Sarkozy pourrait avoir gagné des points et être aussi haut, alors que, dans le même temps, il a perdu des voix Lepennistes (Le Pen vient d'appeler à voter blanc), il a perdu une partie des voix Bayrouïstes (qui vient d'appeler à NE PAS voter Sarkozy) et il a tenu un débat qui l'a déstabilisé sur quelques points.

     

    Quand Ségolène Royal lui demande des comptes sur son bilan en tant que ministre de l'intérieur qui avait clamé sa "tolérance zéro" en 2002 (la violence aux personnes a augmenté de 30% en 2006: tolérance loin de zéro!!!), il répond évasivement... Pourtant, le journal vendu au pouvoir "Le Figaro" affirme que c'est Ségolène Royal qui est restée floue durant le débat. Qu'on soit de droite ou de gauche, 1+1=2. L'évidence saute aux yeux. Ségolène Royal, malgré quelques maladresses, quelques erreurs de chiffres, qui ne remettent pas en cause les principes qu'elle a évoquées, s'est montrée audacieuse, déterminée, précise dans son projet de société et sur les méthodes et moyens qu'elle entend mettre en oeuvre. Elle a été bien supérieure à ce que ses détracteurs attendaient.

     

    Mais Nicolas Sarkozy n'est pas assez beau joueur pour l'admettre, alors, afin de ternir le brio de ce débat mené par Ségolène Royal, il manipule la presse, les médias, les chiffres... Il sait que l'image que l'on donne d'un événement après-coup est autant voire plus importante que la réalité de cet événement.

     

    Définitivement, Nicolas Sarkozy abuse de ses réseaux d'influences, il mafiaïse la politique française, il la salit et il salit la France. Il n'y a plus aucun doute sur ses intentions et sur sa malhonnêteté. Il peut répéter sans relâche qu'il est victime d'un procès d'intentions, il peut menacer les journalistes, les personnes qui le décrient, il peut faire tout ce qu'il veut, une partie non négligeable des français savent qui il est et ils ne l'oublieront pas et ils le feront savoir. Quoi qu'il arrive le 6 mai, nous n'allons pas tirer un trait sur ce scandale.

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    Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, voici l'article de Marianne du 14 au 20 avril 2007 sur "le vrai Sarkozy".

     

     

    Ce que les grands médias n’osent pas ou ne veulent pas dévoiler

    le vrai sarkozy

    Par jean-François Kahn, avec serge maury, philippe cohen, laurence dequay et le service france de "marianne".  

    Glaçant ! Il a dit glaçant. Mais s’il ne l’avait pas dit ? Car enfin, sept jours avant que François Bayrou ne laisse tomber ce glacial jugement, le généticien Axel Kahn avait déjà, dans Marianne, agité le grelot.  Ainsi Nicolas Sarkozy, qui, déjà (ceci explique cela), voulait faire repérer chez les marmots de 2 ans les bourgeons de la délinquance, avait pu, dans Philosophie Magazine, déclarer que, selon lui, la pédophilie et le suicide des adolescents étaient d’origine génétique, qu’on était en quelque sorte biologiquement programmé pour la déviance ou l’autodestruction, que l’action éducative ou sociale n’y pouvait rien, le rachat ou la miséricorde divine non plus – retour terrifiant du concept eugéniste du gène du crime – sans que, pendant dix jours, aucun journal quotidien ou hebdomadaire, aucune radio ou télévision réagisse. Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, avant la riposte bayrouiste, notre confrère le Monde, que des dérapages de Le Pen qui allaient beaucoup moins loin faisaient immédiatement monter au créneau, n’avait même pas consacré 10 lignes réprobatrices à cette stupéfiante rémanence de l’idéologie socio-biologique de l’extrême droite païenne. Comme s’il était beaucoup plus dangereux de tacler le patron de l’UMP que de stigmatiser le leader du Front national. Comme si Sarkozy faisait peur. Or cette sortie intervenait après l’annonce de la création, en cas de victoire de la droite, d’un « ministère de l’intégration et de l’identité nationale », annonce qui avait littéralement sidéré, et pour cause, la presse allemande, et dont même l’extrême droite autrichienne de Jörg Haider avait tenu à dénoncer les « nauséeux relents ». Et, surtout, après la série de furieuses philippiques, telles qu’on n’en avait plus entendu depuis quarante ans, inimaginables dans quelque pays européen civilisé que ce soit, relents de propagande stalinienne des années 50 et de rhétorique fascisante d’avant-guerre, qui revenaient à décrire les concurrents du leader UMP, qu’ils fussent centristes ou sociaux-démocrates, comme les candidats protégeant les délinquants, le vol et la fraude, donc du crime, les suppôts des voyous, les représentants du parti des malhonnêtes gens et de la dégénérescence morale, l’anti-France enfin, c’est-à-dire l’incarnation de la haute trahison. Or, cela n’avait nullement empêché que Jean-Louis Borloo, même malheureux comme les pierres, s’aplatisse ; que Simone Veil, fût-ce de la plus mauvaise grâce possible, assure la claque et, dans un premier temps au moins, que les médias, presque tous les grands médias, s’écrasent. Tant le personnage fait peur.

    Ses mots pour le dire

    Pourquoi ? Parce que ses entreprises de séduction envoûtent. Parce qu’il dispose, partout, et surtout dans les médias, d’amis dans la place et très haut placés ? Ou parce qu’on redoute la brutalité de ses réactions ? La preuve par l’affaire Azouz Begag. La scène se passe en 2006 : le ministre délégué à l’Egalité des chances, interpellé à propos de quelques fortes saillies du ministre de l’Intérieur, s’excuse : « Je ne m’appelle pas Azouz Sarkozy. » En guise d’agression, on a connu plus destructeur ! Aussitôt, explosion de fureur de Sarkozy qui menace « de casser la gueule de l’insolent » et lui hurle, par saccades rageusement répétitives, qu’il est « un connard, un salaud, qu’il ne veut plus jamais le voir sur son chemin ». On imagine, un instant, Malek Boutih racontant, dans un livre, que Ségolène Royal lui a aboyé à la figure que François Hollande allait « lui casser la gueule » parce qu’il aurait osé murmurer : « Je ne m’appelle pas Malek Royal. » Aussitôt, invitation sur tous les médias à raconter l’histoire, comme l’ex-socialiste Eric Besson. Là, service minimum. C’est Sarkozy qui a obtenu, comme toujours, le temps de parole. Pour expliquer que ce n’était là qu’infâme menterie. D’ailleurs, a-t-il expliqué sur i Télé, il « croi[t] n’avoir jamais rencontré Azouz Begag ». Surréaliste ! Depuis deux ans, ils font partie du même gouvernement. On imagine ce que signifierait le fait qu’effectivement, bien que siégeant sur les mêmes bancs et participant aux mêmes conseils, Sarkozy ait refusé de voir Begag ! Pour une fois, cependant, le démenti sarkozyen fait flop. Tout le monde sait, en effet, que les mots que rapporte Azouz Begag sont les siens et pas les pires ; que ces derniers jours, par exemple, il n’a cessé de traiter de « connards » ses propres conseillers et animateurs de campagne, accusés d’être responsables de la moindre difficulté de campagne. Un article qui le défrise dans Libération ? Il téléphone au propriétaire, qui est un ami : « Vous êtes un journal de merde ! Avec des journalistes de merde ! » Il refuse, contrairement à Royal et à Bayrou, pourtant très maltraité par Libé, de se rendre dans ce journal pour un entretien avec la rédaction : « Libé n’a qu’à se déplacer ! ». Il considère qu’il n’a pas été reçu à France 3 national avec les honneurs qui lui sont dus. A l’adresse de la direction il hurle : « Si je suis élu, je vous ferai tous virer ! »

    Insultes…

    C’est d’« enculés » que se font traiter les confrères d’une radio qui lui ont apparemment tapé sur les nerfs… qu’il a sensibles. Il soupçonne un journaliste d’être favorable à François Bayrou. « Ils couchent ensemble », commente-t-il. Evoquant certains de ses adversaires, il prévient, carnassier : « Je vais tous les niquer. Les niquer ! » Plus macho, tu ouvres un harem. Parlant de Michèle Alliot- Marie, qu’il soupçonnait, à tort, d’avoir joué un rôle trouble dans l’affaire Clearstream, ne l’appelle-t-il pas « la salope » ? L’économiste et expert financier Patrick Artus critique certaines propositions du candidat UMP. Il reçoit aussitôt un mail de son chef de cabinet « On s’en souviendra ! » Même expérience rapportée par un industriel qui eut le malheur de déplaire : « On se retrouvera. On est pour moi ou contre moi ! » « Je n’ai jamais été confronté, raconte ce patron, à un entourage aussi agressif, aussi belliqueux. » Pourquoi le préfet Dubois, responsable des relations presse de la Préfecture de police, est-il débarqué du jour au lendemain : parce qu’il aurait ricané des ennuis conjugaux du ministre ! Une enquête télé avait été réalisée dans les Hauts-de-Seine. Elle montrait l’incroyable pesanteur des pressions (avec carotte et bâton, promesses et chantage) qui se sont exercées sur les élus UDF de ce « Sarkoland » pour qu’ils lâchent Bayrou. L’enquête en question a été « trappée », comme on dit, sur ordre de la direction. Elle aurait déplu ! Sur une radio, interdiction a été faite à un confrère de rappeler, statistiques à l’appui, que le bilan du ministre en matière de sécurité n’est pas bon. Ça eût dérangé !

    Il n’a plus besoin d’intervenir

    Or, comme on ne prête qu’aux riches, on soupçonne systématiquement Sarkozy d’être intervenu. Mais, le plus souvent, ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la peine. Il n’a même pas besoin. Quand Paris Match avait publié un reportage sur les amours new-yorkaises de Cécilia et de son chevalier servant, il avait, effectivement, effectivement, proclamé à la cantonade qu’il aurait la peau du directeur de la rédaction, Alain Genestar. Mais il en resta là. Mieux : il obligea Arnaud Lagardère à attendre plusieurs mois avant de le virer. Au Journal du dimanche, mieux encore : parce qu’il avait appris qu’on s’apprêtait à virer le directeur de la rédaction du journal, soi-disant pour lui complaire, il n’intervint cette fois, après avoir reçu et sans doute retourné le confrère, que pour exiger qu’il reste en place. Il a même tenu à donner son avis sur la journaliste politique que devrait embaucher une radio et sur le directeur que ne devrait pas engager Libération ! Ne prend-il pas un malin plaisir à lancer aux journalistes qui lui font cortège : « Je connais très bien votre patron. Je sais ce qui se passe dans votre rédaction. » On s’interroge donc : outre ses très fortes accointances avec les grands patrons des groupes de médias, estce la crainte qu’il suscite, la peur des représailles s’il est élu, qui expliquent cette relative impunité dont bénéficie Sarkozy quand il tient des propos ou prend des initiatives qui, venant de Le Pen ou de Ségolène Royal, provoqueraient une irruption réprobatrice dans le landernau ? Pourquoi toutes ces angoisses affichées en privé, peut-être excessives, mais qui ne s’expriment jamais en public : cette star de la télévision évoque, en cas de victoire du candidat UMP, « un risque de contrôle quasi totalitaire des médias » ; cette consoeur de LCI se dit « terrorisée à l’idée d’une présidence sarkozyste » ; cette journaliste du Figaro, qui connaît bien le candidat, et livre une description effectivement assez dantesque de son caractère. Mais pas question de se dévoiler. Il fait peur. « Ma rupture avec lui, confie Jean-François Probst, ex-secrétaire général adjoint du RPR des Hauts-de-Seine et collaborateur de Charles Pasqua, c’est le gaullisme. Je voulais, j’espérais qu’il serait l’homme de rassemblement. Or, il ne cesse de semer la division. Et j’ai passé l’âge de me laisser impressionner par un Hortefeux hystérique. » Mais les autres ?

    Les confrères étrangers osent, eux !

    Les confrères étrangers, eux, n’ont évidemment pas ces pudeurs. Le correspondant à Paris d’une radio suédoise interroge tout de go : « Sarkozy ne représente-t-il pas un risque de dictature ? » Un journaliste de la télévision croate qui a suivi le candidat dans ses pérégrinations en dresse un portrait, d’ailleurs exagéré, à faire dresser les cheveux sur la tête. Le Süddeutsche Zeitung de Munich dépeint « un macho sans scrupule et brutal qui joue avec la peur des gens ». Le Frankfurter Allgemeine Zeitung lui décerne le prix de « l’homme politique le plus ambitieux et plus impitoyable d’Europe qui n’a pas de vraie conviction, mais s’aligne sur l’humeur du peuple ». Le quotidien espagnol El Pais voit en lui un héritier populiste des « régénérationnistes de la droite espagnole de la fin du XIXe siècle ». Le Tageszeitung de Berlin (de gauche, il est vrai) décrit un George Bush tricolore qui veut imposer en France l’idéologie de la droite néoconservatrice américaine. La presse italienne insiste sur sa proximité avec la droite postfasciste de la péninsule (qui s’est, avec Gianfranco Fini, ouverte à la modernité). Si la presse conservatrice britannique identifie volontiers, avec admiration, Sarkozy à Mme Thatcher, la plupart des journaux européens, en particulier scandinaves, l’assimilent plutôt à un aventurier néobonapartiste qui représenterait une grave menace pour la démocratie.

    La peur de la trappe

    En France, en revanche, tout se passe comme si ce type d’analyse était indicible. On n’ose pas. On a peur. De quoi ? Des représailles si Petit César l’emporte ? De la trappe qui s’ouvrira aussitôt ? Celle qui s’est ouverte, par exemple, sous les pieds de la députée UMP Nadine Morano. Elue de Lorraine, fervente sarkozyste, talentueuse femme de tempérament, n’ayant pas froid aux yeux, elle faisait partie de la task force du candidat. Et, soudain, à la trappe ! Officiellement, parce qu’un reportage diffusé sur France 3 lui a attribué un rôle un peu ridicule. Mais il se trouve qu’étant l’une des rares à oser s’adresser avec franchise à son héros elle lui avait fait remarquer que, entouré d’une nuée de courtisans qui passaient leur temps à chanter ses louanges et sa gloire, il était devenu allergique à la moindre remarque critique. Elle s’était en outre inquiétée de sa tendance à s’immerger compulsivement dans les sondages qui lui renvoyaient constamment sa propre image. Résultat : out ! « Cramée », disent les « bonnes camarades » de la pécheresse. Il fait peur. Eh bien, il est temps de soulever cette chape de plomb. De braver cette conspiration du silence.

    Catherine Nay entre les lignes

    Il y a quelques mois, Guillaume Durand consacrait deux heures de son émission « Esprits libres », au livre plutôt hagiographique de Catherine Nay consacré à Nicolas Sarkozy. Les livres hostiles au candidat UMP, assez nombreux, n’ont jamais eu cette chance. Or la lecture de cet ouvrage, honnête malgré tout, laisse une impression étrange. Certes il est censé vanter les qualités du « grand homme » ; mais, en même temps, et au second degré, il en dresse un portrait psychologique extraordinairement préoccupant : celui d’un homme dont l’unique véritable sujet de préoccupation est lui-même, sa propre saga et sa quête obsessionnelle du pouvoir. L’histoire qui le fascine, c’est la sienne ; de l’humanité, il ne retient que sa part ; son ascension, à quoi se réduit son seul idéal, débouche sur l’arrivée au sommet qui constitue son seul rêve. Il ne lit qu’un livre, celui dont son ambition constitue la trame. N’écoute qu’une seule musique, celle qui lui permet sans répit de chanter son épopée. Aucune ouverture sur une autre perspective que celle dont sa personne dessine l’horizon, sur un autre monde que celui dont il occupe le centre. Analyse-t-il les changements qui se produisent autour de lui, dans la société ? Non… Mais, sans cesse, il revient sur le seul changement qui l’obsède et rythme ses discours : son propre changement, dont il fait comme un ressort. « C’est vrai, explique-t-il à Catherine Nay, j’étais égoïste, dépourvu de toute humanité, inattentif aux autres, dur, brutal… Mais j’ai changé ! » Sans cesse ensuite, au grand désarroi de ceux qui l’idolâtraient quand il était, à l’en croire, si mauvais, il fera l’aveu de tout ce que lui reprochent ses adversaires pour mieux magnifier l’ampleur des métamorphoses par quoi il se transcende. Quitte à se révéler, à l’usage, plus égotique et plus brutal encore. Au philosophe Michel Onfray il déclare, dans Philosophie Magazine : « Je vais peut-être vous consterner, mais je suis en train de comprendre la gravité des choix que j’ai faits. Jusqu’à présent, je n’avais pas mesuré. »

    Il n’a pas le droit de le dire

    Finalement, le livre de Catherine Nay, bien que non suspect de malveillance, ne révèle-t-il pas une certaine folie et des pulsions autocratiques chez cet homme qu’elle qualifie elle-même de « bonapartiste » ? L’hypothèse formulée suscite, aussitôt, une levée de boucliers indignée sur le plateau de l’émission. On n’a pas le droit de dire ça ! Verboten ! Le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, siffle le hors-jeu. Lequel Giesbert, pourtant, ne se gêne nullement pour déclarer Dominique de Villepin passible de l’asile d’aliénés. Un talentueux éditorialiste de droite convient, en coulisse, qu’il y a « un vrai problème ! ». Halte là ! On n’a pas le droit de dire ça ! C’est tabou ! Pourtant, sur toutes les ondes. Eric Besson, l’ex-responsable socialiste, a pu expliquer que Ségolène Royal, Bécassine dangereusement allumée, déjà comparée par Brice Hortefeux à Pol Pot, au fasciste Doriot et à Staline, représente un mixte du maréchal Pétain et du général Franco. Concernant Chirac, Villepin, Le Pen ou José Bové, on peut également tout oser. Ce n’est qu’à propos de Nicolas Sarkozy qu’on n’aurait « pas le droit de dire ça ! ». Mais qu’en revanche il serait loisible, comme Paris Match la semaine dernière, de lui consacrer, sur des pages et des pages, des dithyrambes grotesques dignes de Ceausescu, certains journalistes de ce magazine dussent-ils nous avouer qu’ils en auraient « pleuré de honte », mais qu’on ne peut rien contre un ordre d’en haut ! (L’Express a même fait, sur deux pages, ce titre ubuesque : « Sarkozy : il gardera son calme. »)

    Et, pourtant, en privé, ils le disent

    Tous les journalistes politiques savent, même s’ils s’interdisent (ou si on leur interdit) d’en faire état, qu’au sein même du camp dont Sarkozy se réclame on ne cesse de murmurer, de décliner, de conjuguer. Quoi ? Ça ! Lui confier le pouvoir, c’est, déclara Jacques Chirac à ses proches, « comme organiser une barbecue partie en plein été dans l’Estérel ». Claude Chirac a, elle, lâché cette phrase : « J’aurais préféré Juppé. Lui, au moins, c’est un homme d’Etat. » Le ministre libéral François Goulard ne le dissimule pas : « Son égotisme, son obsession du moi lui tient lieu de pensée. La critique équivaut pour lui à une déclaration de guerre qui ne peut se terminer que par la reddition, l’achat ou la mort de l’adversaire. » Sa principale faiblesse ? Son manque total d’humanisme. « Chirac, lui, a le souci des autres, de l’homme. Sarkozy écrase tout sur son passage. Si les Français savaient vraiment qui il est, il n’y en a pas 5 % qui voteraient pour lui. » Un des plus importants hiérarques de l’UMP, officiellement soutien fervent du candidat (comment faire autrement ?), renchérit : « Sarkozy, c’est le contraire de l’apaisement. Chirac, vous verrez, on le regrettera. Lui, il n’a jamais eu de mots violents. » « Attention, met en garde le ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, on va très vite à la révolte aujourd’hui. » « La France, c’est du cristal », dit, inquiet, Jean-Pierre Raffarin. Dominique de Villepin a mis sa langue dans sa poche. Il n’en pense pas moins… que Sarko « a loupé sa cristallisation » ; que « sa violence intérieure, son déséquilibre personnel, l’empêchent d’atteindre à la hauteur de la présidence ». Les chiraquiens du premier cercle, Henri Cuq (ministre délégué aux Relations avec le Parlement), ou Jérôme Monod, le conseiller, ne veulent pas déroger à la consigne du silence. Mais, en petit comité, les mêmes mots reviennent : « Ce garçon n’est pas mûr. Il n’est pas fini. Il a un compte à régler avec la vie qui le pousse à créer de l’affrontement partout, et non à rassembler. » D’autres brodent : « C’est un enfant qui n’atteindra jamais l’âge adulte. » A quoi Roselyne Bachelot réplique : « Mais tous les hommes sont immatures ! » On ne parle plus, on n’ose plus parler, comme hier – du moins tout fort –, de « malfrat » ou de « petit voyou » (pourtant, ce qu’on l’a entendu !). Mais, dans les coulisses de l’Elysée, on laisse simplement tomber : « On fait confiance au peuple français ! » Et, justement, il y a encore trois semaines, on se communiquait, en jubilant, les sondages qui indiquaient une montée en puissance de François Bayrou. Non point qu’on l’aime, celui-là, ce « démocrate-chrétien jésuitique » mais, enfin, on ne va pas « laisser la France tomber entre les mains de Catilina », dangereux aventurier populiste romain dénoncé par Cicéron.

    Comme une bande des « cités »

    Un député UMP spécialiste des problèmes juridiques, eut le malheur de s’opposer au ministre de l’Intérieur à propos des « peines plancher ». Il est, et reste, sarkozyste. Pourtant, il fait part de son effarement. Cette simple prise de distance lui valut d’être désigné du doigt, menacé de représailles, ostracisé par le clan avec une violence « digne d’une bande des cités ». C’est d’ailleurs un ex-haut responsable du RPR qui raconte : « En septembre 1994, aux journées parlementaires de Colmar, alors que Balladur était donné gagnant par tous les sondages, on eut affaire à la garde rapprochée de Sarkozy. Elle respirait l’arrogance, elle y allait de toutes les menaces. On disait aux députés restés fidèles à Chirac qu’il allait “leur en cuire”. » L’ancien vice-président du RPR des Hauts-de-Seine Jean-François Probst confirme : « Sarkozy croit toujours, comme en 1995, qu’il peut intimider les gens. Quand je l’ai rencontré, dans les années 80, il avait déjà ses qualités – énergie, ténacité –, et ses défauts, dont j’imaginais qu’il les corrigerait. Je pensais, notamment, qu’il comblerait son inculture. Bernique ! Il n’a fait que courir d’une lumière l’autre. Il est fasciné par ce qui brille, les nouveaux riches, le show off, les copains à gourmettes même s’ils trichotent avec les règles communes, Tom Cruise qu’il reçoit à Bercy, ébloui, et fait raccompagner en vaporetto. » Bien sûr, si les chiraquiens maintenus, les derniers villepinistes, les ultimes vrais gaullistes, quelques libéraux ou ex-centristes ralliés à l’UMP confient, à qui veut les entendre (mais les journalistes qui les entendent n’en rapportent rien), que l’hypothèse d’une présidence Sarkozy les terrifie ; qu’il y a « de la graine de dictateur chez cet homme-là » ; que, constamment, « il pète les plombs », de très nombreux élus UMP, les plus nombreux, sont devenus des groupies enthousiastes de l’homme qui seul peut les faire gagner et dont personne ne nie les formidables qualités de battant. Et le courage. Mais même eux n’étouffent pas totalement leur inquiétude et soulignent volontiers sa violence. « Oui, c’est vrai, reconnaît l’un deux, il antagonise, il clive, il joue les uns contre les autres avec la plus extrême cruauté. » « Il n’est vraiment totalement humain, confie un autre, que quand il s’agit de lui-même. » « Il a un problème de nerfs, de paranoïa, admettent- ils tous, mais il s’arrange, il mûrit, il se densifie. » Voire…

    Un lourd secret

    Donc, il y aurait, s’agissant du caractère de Sarkozy et de son rapport à la démocratie, comme un lourd secret qui, au mieux, préoccupe ses amis, au pis, angoisse ou affole ceux qui savent, un terrible non-dit dont bruissent les milieux politico-journalistiques, mais que les médias s’interdisent, ou se voient interdire, de dévoiler. Il fait peur ! La gauche elle-même participe de cette occultation. Sans doute s’attaque-t-elle à Sarkozy, parfois même avec outrance et mauvaise foi. Mais que lui reproche-t-elle ? D’être de droite, ou même, stigmatisation suprême, une sorte de « néoconservateur américain à passeport français », comme le clamait Eric Besson avant de retourner sa veste. Est-ce un crime ? La diabolisation de la différence est aussi contestable venant d’un bord que de l’autre. Le débat démocratique implique qu’il y ait une gauche, un centre, une droite, cette dernière n’étant pas moins légitime que ses concurrents. De même qu’une partie de l’opinion reproche au PS d’avoir trahi l’idéal socialiste ; de même une autre partie, importante, estime que Jacques Chirac a blousé son électorat en menant une vague politique de « centre gauche » et exige un fort coup de barre à droite. C’est cette aspiration « à droite toute » que Sarkozy incarne avec énergie et talent. Le combattre n’exige nullement qu’on criminalise a priori cette incarnation.

    Il est de droite, et après ?

    Oui, Sarkozy, en son tréfonds – et même si on l’a convaincu de ne plus rien en laisser paraître –, est « atlantiste » et entend rompre avec la politique gaulliste d’« orgueilleuse » prise de distance à l’égard des Etats-Unis. Oui, il se réclama de George Bush à l’époque où celui-ci triomphait ; oui, il est le candidat quasi unanimement soutenu par le CAC 40, le pouvoir financier et la très haute bourgeoisie ; oui, ses convictions en matière économique et sociale en font plus le disciple de Mme Thatcher que de Philippe Séguin ; oui, il se sent beaucoup plus proche du modèle néolibéral anglo-saxon que du modèle français mixte tel que l’ont façonné les gaullistes, les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens. Le publicitaire Thierry Saussez, qui lui est tout acquis, explique que « sa manière de faire de la politique renvoie à ce que les patrons et les salariés vivent dans leurs entreprises ». Tout est business. Mais, finalement, en tout cela, il ne se distingue guère des droites européennes qui, comme lui, veulent démanteler l’Etatprovidence et approuvèrent la guerre de George Bush en Irak. Au demeurant, son pragmatisme, son cynisme même, son « populisme » de tonalité bonapartiste, son intelligence instinctive, ne permettent nullement de le décrire en ultralibéral ou en idéologue illuminé. Enfin, même si sa proximité avec la droite néofranquiste espagnole ou berlusconienne italienne n’en fait effectivement pas un « modéré », loin de là, et même si la rhétorique agressivement extrémiste qu’il déroule, depuis quelques semaines, le déporte loin du centre, le qualifier de « facho » ou de « raciste », comme s’y risque l’extrême gauche, est une stupidité. Pourquoi faudrait-il (à condition de ne pas abuser des camouflages logomachiques comme le fait le champion UMP quand il cite Jean Jaurès ou multiplie les envolées « ouvriéristes ») que se situer à droite constitue, en soi, un délit ? On accuse également Sarkozy, ici de soutenir « l’Eglise de Scientologie », et là d’avoir promis à Chirac une amnistie contre son soutien. Mais il n’existe aucune preuve. Donc, on ne retient pas.

    Cette vérité interdite

    Le problème Sarkozy, vérité interdite, est ailleurs. Ce que même la gauche étouffe, pour rester sagement confinée dans la confortable bipolarité d’un débat hémiplégique, c’est ce constat indicible : cet homme, quelque part, est fou ! Et aussi fragile. Et la nature même de sa folie est de celle qui servit de carburant, dans le passé, à bien des apprentis dictateurs. Oh, évidemment, cela se murmure, au point même de faire déjà, au sein de la couche supérieure de la France qui sait, et au fond des souterrains de la France qui s’en doute, un boucan d’enfer. Les médiateurs savent, les décideurs le pressentent. Mais les uns et les autres ont comme signé un engagement : on ne doit pas, on ne doit sous aucun prétexte, le dire. Etrange atmosphère que celle qui fait que, dans cette campagne électorale, ce qui se dit obsède peu, mais ce qui obsède énormément ne se dit pas ; que ce dont on parle au sein des médias et chez les politiques, les médias, précisément, et les politiques n’en parlent pas ! « Fou », entendons-nous : cela ne rature ni l’intelligence, ni l’intuition, ni l’énergie, ni les talents du personnage. « Fou » au sens, où, peut-être, de considérables personnages historiques le furent ou le sont, pour le meilleur mais, le plus souvent, pour le pire. Ecoutons ce que nous confie ce député UMP, issu de l’UDF, officiellement intégré à la meute « de Sarkozy » : « On dit qu’il est narcissique, égotiste. Les mots sont faibles. Jamais je n’ai rencontré une telle capacité à effacer spontanément du paysage tout, absolument tout, ce qui ne renvoie pas à luimême. Sarko est une sorte d’aveugle au monde extérieur dont le seul regard possible serait tourné vers son monde intérieur. Il se voit, il se voit même constamment, mais il ne voit plus que ça. »

    Plus fort que lui…

    Au fond, où est le mystère ? Sarkozy, c’est peut-être une qualité, est transparent. Aux autres et à lui-même. Moins il regarde, plus il se montre, s’affiche, se livre. D’autant, comme le reconnaît un publicitaire qui a travaillé pour lui, qu’il ne sait pas se réfréner, se contraindre. « Il est tellement fort, ajoute-t-il drôlement, qu’il est plus fort que lui. » La raison ne parvient jamais à censurer son tempérament. Prompt à interdire, de son propre camp pour, après le carnage, rester seul entouré de ses chaouches. » Après la défaite de 1995, ne s’est-il pas livré, dans le journal les Echos, sous pseudonyme, à une descente en flammes de ses propres comparses : François Fillon ? « Un nul qui n’a aucune idée. » Michel Barnier ? « Le vide fait homme. » Philippe Douste-Blazy ? « La lâcheté faite politicien. » Alain Juppé ? « Un dogmatique rigide. Fabius en pire. » Quant à Villepin, il s’est plu, si l’on en croit Franz- Olivier Giesbert, à lui promettre de finir « pendu au croc d’un boucher ». Vis-à-vis des autres, fussent-ils des amis politiques, aucune tendresse ! Jamais !

    Il suffit de l’écouter

    Sarkozy, il suffit, au demeurant, de le lire ou de l’écouter. De quoi parle-t-il ? De lui. Toujours. Compulsivement. Psychanalytiquement. Que raconte-t-il ? Lui ! Qui prend-il comme témoin ? Lui ! Qui donne-t-il en exemple ? Lui ! Il est, jusqu’au délire parfois, sa propre préférence. Jamais hors « je ». Ce « je » qui, à l’entendre, est forcément « le seul qui », « le premier à », « l’unique capable de », « le meilleur pour ». Comme si l’univers tout entier était devenu un miroir qui ne lui renvoie plus que son reflet, quitte à entretenir constamment chez lui l’angoisse que le miroir lui dise un jour, comme à la marâtre de Blanche- Neige, qu’il n’est « plus la plus belle ». C’est pourquoi, d’ailleurs – et même ses proches s’en effarent –, il vit constamment immergé dans les enquêtes d’opinion, qui, plusieurs fois par jour, ont pour objet de le rassurer sur l’évolution de son image. Un argument ne passe pas ? On y renonce. Un mot fait tilt ? On le répète à satiété. Une peur s’exprime ? On la caresse dans le sens du poil. Le public veut des expressions de gauche ? On lui en servira. Une musique d’extrême droite ? On la lui jouera. Il a même été jusqu’à faire l’éloge de la violence sociale… des marins pêcheurs. Il commande tellement de sondages qu’il est devenu le meilleur client de certains instituts, qui, du coup, ont quelques scrupules à ne pas satisfaire son contentement de soi. Il a même réussi à inspirer à l’Ifop des sondages, publiés dans le Figaro, dont les questions quasiment rédigées par son entourage (sur l’affaire de Cachan ou la polémique avec les juges) ne permettaient pas d’autres réponses que celles qui le plébiscitaient.

    Il est « le seul qui… »

    Etrangement, si, constamment confronté à son reflet, il ne cesse d’intervenir pour en corriger les ombres, sa capacité d’écoute (ou de lecture) est extrêmement faible. Invite-t-il des intellectuels médiatiques à déjeuner au ministère de l’Intérieur il ne sait pas s’interdire. Quelque chose en lui, d’irrépressible, toujours, l’entraîne au-delà. « Sur un vélo, rapporte Michel Drucker qui a souvent pédalé à ses côtés, même quand il s’agit d’une promenade, il se défonce comme s’il devait constamment battre un record. » Tous ses proches emploient spontanément la même expression : « Il ne peut pas s’empêcher. » Par exemple, de dire du mal de Chirac, même quand la prudence exigerait qu’il s’en abstienne. Ainsi, en 1994, cette salve : « L’électroencéphalogramme de la Chiraquie est plat. Ce n’est plus l’Hôtel de Ville, c’est l’antichambre de la morgue. Chirac est mort, il ne manque plus que les trois dernières pelletées de terre. » Il ne peut pas s’empêcher, non plus, de se livrer à un jubilatoire jeu de massacre en direction de ceux, de son propre camp, qui ne sont pas de sa bande ou de sa tribu. « Jamais, peut-être, un leader politique n’avait aussi systématiquement pris son pieddixit une de ses victimes au sein de l’UMP – à assassiner, les unes après les autres, les personnalités que l’un d’eux, Pascal Bruckner (qui pourtant le soutient), explique que, loin de s’imprégner de leurs analyses, il a pratiquement parlé tout seul. Reçue par lui, la démographe Michèle Tribalat lui écrit : « J’ai pu apprécier votre conception du débat. Vous n’imaginez pas qu’un autre point de vue (que le vôtre) présente un quelconque intérêt. » D’ailleurs, il refuse les débats. Lors de ses prestations télévisées, on s’arrange pour qu’il n’ait jamais de vrais contradicteurs pouvant exercer un droit de suite. Le plus souvent, il choisit, d’ailleurs, lui-même les autres intervenants. Cette abyssale hypertrophie du moi, à l’évidence, entretient chez Sarkozy cette hargne de conquête, de contrôle, cette boulimie de pouvoir exclusif, le conduit à éradiquer toutes les concurrences potentielles et à neutraliser, à étouffer contestations et critiques. Il suffit, d’ailleurs, de l’écouter, mais aussi de le regarder « être » et « faire ». Jamais il ne se résout à n’être qu’un membre, fût-ce le premier, d’un collectif. Forcément l’unique, le soleil autour duquel tournent des affidés. D’où sa prédilection pour un entourage de groupies de grandes qualités et de grands talents, à la vie à la mort, « une garde rapprochée » comme on dit, mais aussi de porte-serviettes et de porte-flingues, de personnages troubles encombrés de casseroles et de transfuges. Avec eux, peu de risques !

    Double discours

    Il y a, chez Sarkozy, une incroyable dichotomie du discours (ou plutôt du double discours). Seul peut l’expliquer le fait que le rapport à lui-même est, chez lui, à ce point central que cette centralité de l’ego épuise en elle-même, et donc en lui-même, toute contradiction. Ainsi, au lendemain de ses brutales tentatives de criminalisation de ses concurrents, Bayrou l’ayant épinglé sur l’affaire du déterminisme génétique, il déclare benoîtement : « Un candidat devrait s’abstenir de toute attaque contre ses adversaires ! » Le jour même où il décide de jouer à fond, contre les candidats qui lui sont opposés – et avec quelle violence ! –, la stratégie guerrière de l’affrontement manichéen, il présente un opuscule dans lequel il explique (sous la rubrique « J’ai changé ») qu’il eut, certes, sa phase brutale, mais qu’il est désormais totalement zen et apaisé. Azouz Begag, dans son récit, rapporte que, lorsqu’il osa critiquer l’emploi du mot « racaille », le ministre de l’Intérieur hurla qu’il s’agissait d’un scandaleux manque de solidarité gouvernementale, qu’il était inconcevable qu’un ministre critique un collègue. Or, depuis des mois, il avait lui-même déclenché un tir nourri contre Chirac et Villepin, son président de la République et son Premier ministre. D’une façon générale, il en appelle volontiers à une solidarité sans faille des siens, tout son camp devant se mettre à sa disposition, mais, pendant la crise du CPE, alors qu’il avait lui-même, le premier, préconisé ce type de contrat de travail, non seulement il en pointa soudain l’inanité et exigea son retrait, mais, en outre, il incita l’un des leaders de la révolte estudiantine à « tenir bon ». Il s’agissait, évidemment, d’achever Villepin.

    Comm e on ass ass ine tous les concurrents…

    A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris après que, dans l’espoir d’un étouffement, l’industriel Poullain, le patron d’une société de revêtement, eut emmené le dossier à son lieutenant, Brice Hortefeux. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire. C’est lui encore qui fit distiller, dans la presse, de quoi faire continuellement rebondir le feuilleton du scandale Clearstream transformé en machine à broyer et achever Dominique de Villepin. Quand, dans un grand meeting parisien, il lança que la victoire du oui au référendum européen permettrait de sortir, enfin, du modèle social français, n’était-il pas conscient qu’il favorisait de la sorte le camp du non et, par voie de conséquence, plombait le pauvre Jean-Pierre Raffarin ? Autrement dit, soyez avec moi, moi qui ai profité de toutes les occasions pour être contre vous. En fait Sarkozy vit ses contradictions comme une cohérente unicité de parcours dès lors que c’est lui, l’unique, le point central, qui porte et justifie cette cohérence. Ainsi, lorsqu’il accuse ses concurrents, de gauche ou centristes, d’être les candidats de la fraude, de la voyoucratie et de la dégénérescence morale, c’est le jour où Tapie, l’un des rares affairistes qui lui manquait encore, se rallie à lui.

    Faillite morale, dit-il

    Quelle capacité d’auto-amnistie cela révèle ! Car, enfin, se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? Permettre, après qu’on fut devenu ministre, à son ancien cabinet d’avocats, en partie spécialisé dans les expulsions de locataires après vente à la découpe, de continuer à porter son nom – société Arnault Claude- Nicolas Sarkozy –, ce qui s’avère d’autant plus intéressant qu’on continue à détenir un gros paquet d’actions et à toucher des dividendes –, est-ce le modèle même du comportement impitoyablement moral ? Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupécollé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, estce la quintessence du moralisme intégral ? Est-ce une moralité sans faille qui permit à Thierry Gaubert d’organiser son vaste système de gestion arnaqueuse du 1 % logement dans les Hauts-de-Seine à l’ombre des réseaux sarkozystes dont il fut, un temps, l’un des principaux rouages ? Est-ce sous le drapeau de la moralité qu’on envoya de gros clients très évasifs au banquier suisse Jacques Heyer qui, d’ailleurs, consuma leur fortune (celle de Didier Schuller en particulier) ? Les rapports d’affaires (ou de tentatives d’affaires) avec l’intermédiaire saoudien Takieddine étaient-ils placés sous le signe de l’intégrisme moral ? Le soutien constant apporté aux intérêts du groupe Barrière dans les casinos et les machines à sous ne fut-il dicté que par des considérations moralistes ? Pourquoi, enfin, avoir promis de rendre public son patrimoine et être le seul à s’en être abstenu ?

    Un système clanique

    Sarkozy n’est pas du tout un malhonnête homme. Simplement il est, fût-ce à son corps défendant, le pur produit d’un système, celui du RPR des Hauts-de-Seine, dont Florence d’Harcourt, l’ex-députée gaulliste de Neuilly, a crûment décrit l’irrépressible mafiosisation, renforcée par le déferlement des flux financiers immobiliers générés par le développement du quartier de la Défense, dont Sarkozy tint d’ailleurs à présider l’établissement public. Son suppléant, en tant que parlementaire, fut d’ailleurs le maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, puis sa fille qui, bien qu’adjointe à la mairie de Puteaux, bénéficia en même temps d’un emploi fictif à la mairie de Neuilly. Quand Sarkozy voulu récupérer son siège de député, hop !, on la nomma au Conseil économique et social. Devenu, à tort ou à raison, le symbole d’une certaine « ripouïsation » d’un demi-monde de politiciens locaux, Ceccaldi-Raynaud, petit dirigeant socialiste en Algérie française, dû regagner précipitamment la métropole à la suite des graves accusations dont il était l’objet, y compris d’avoir toléré des mauvais traitements dans un camp de prisonniers dont il était responsable. En France, élu de la gauche SFIO à Puteaux, il passa à droite et, lors de l’une de ses premières campagnes électorales, ses gros bras tuèrent un militant socialiste et en blessèrent d’autres. Ensuite, il traîna derrière lui tellement de casseroles (dernière affaire : il est mis en examen dans une affaire de marché truqué de chauffage urbain) qu’il devint une sorte de mythe. Sarkozy, ce qui plaide peut-être en faveur de son sens de la fidélité, ne l’a jamais lâché, même quand, ministre des Finances, il aurait pu ou dû. Quand la fille Ceccaldi-Raynaud, députée-maire à son tour, mécontente des critiques d’un journaliste blogueur, laisse publier sur le site de la mairie une lettre laissant supposer une inclinaison infamante, Sarkozy ne moufte toujours pas. Il resta pareillement fidèle à son grand ami le député-maire de Levallois Patrick Balkany. Quand ce dernier, archétype lui aussi du roi de la magouille affairisto- municipale, employeur à son seul profit du personnel de la mairie, accablé par la justice et accusé, en prime, de se livrer à des fellations sur menace de revolver, écarté du RPR, est défié par un gaulliste clean, Olivier de Chazeaux, qui soutint Sarkozy ? Patrick Balkany. C’est-à-dire le délinquant. Notons que les Levalloisiens, par suite d’une gestion que soutient Sarkozy, supportent une dette de 4 000 à 6 000 € par habitant. C’est, d’ailleurs, le cabinet d’avocats Sarkozy qui défend, en autres, la mairie de Levallois, laquelle accumule les contentieux.

    Qui sont ses soutiens ?

    Faut-il rappeler que ses principaux et premiers supporteurs dans le monde politique ne furent et ne sont pas spécialement vêtus de probité candide : Alain Carignon, Gérard Longuet, Thierry Mariani, Manuel Aeschlimann (150 procédures, 600 000 € de frais d’avocats par an) et même Christian Estrosi n’ont pas précisément défrayé la chronique à cause de la blancheur immaculée de leur curriculum vitae. Il paraît même que Pierre Bédier en pince désormais pour lui. Quant à son fan-club, qui prétendra qu’il n’est constitué que de parangons de vertu : Doc Gyneco, chargé comme un sherpa, Johnny Hallyday qui répudie la France pour ne plus payer d’impôts, comme Jean-Michel Goudard, l’un de ses principaux conseillers en communication, Antoine Zacharias, le Napoléon des stock-options ? Certes, à l’image de Simone Veil ou de l’écrivain Yasmina Reza, de très nombreuses personnalités de grande qualité, représentant tous les milieux et toutes les professions, soutiennent également Sarkozy, y compris certaines en provenance d’une haute intelligentsia réputée de gauche, mais droitisée par leur soutien à la guerre d’Irak. Reste que le profil de ses partisans les plus enthousiastes et les plus engagés, y compris les plus faisandés des expetits marquis mitterrandolâtres, ne font pas nécessairement de Sarkozy (dont il n’est pas question de mettre en doute l’intégrité ou l’allergie à la déviance) le mieux placé pour dépeindre l’ensemble de ses adversaires en défenseurs de la fraude, de la délinquance et de la décadence morale.

    « L ’identité nationale », parlons-en…

    Est-il, en revanche, fondé à se proclamer seul défenseur de « l’identité nationale » ? Mais qui se déclarait « fier d’être surnommé Sarkozy l’Américain » ? Qui affirma, aux Etats-Unis, qu’il se sentait souvent « un étranger dans son propre pays » ? Qui regretta que la France ait brandi son droit de veto pour s’opposer à la guerre d’Irak ? Qui stigmatisa, depuis l’Amérique, « l’arrogance » dont aurait fait preuve Dominique de Villepin lors de son fameux discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU ? Qui, avant de confier au chiracoséguiniste Henri Guaino le soin de rédiger ses interventions, opposa sans cesse le ringardisme du « modèle français » à la modernité du modèle anglo-saxon ? Nicolas Sarkozy pourrait d’ailleurs largement figurer dans la rubrique « Ils ont osé le dire », tant ses propos, depuis quinze ans, illustrent éloquemment tout ce qui précède, c’est-à-dire une dichotomie rhétorique qui se cristallise dans l’unicité de son exaltation du moi ! Citons, presque au hasard : « Il y en a combien qui peuvent se permettre d’aller à La Courneuve ? Je suis le seul [toujours le seul !] à être toléré dans ces quartiers. Je suis le seul ! » « J’irai systématiquement, toutes les semaines, dans les quartiers les plus difficiles et j’y resterai le temps nécessaire » (2005).

     

    « Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre. » « Racaille, le vocable était sans doute un peu faible. » « Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens » (avril 2004). « Maintenant, dans les réunions publiques, c’est moi qui fais les questions et les réponses et, à la sortie, les gens ont l’impression qu’on s’est vraiment parlé » (le Figaro, mai 2005). « Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres. » « Si je ne faisais pas attention, tous les jours je serais à la télévision jusqu’à ce que les téléspectateurs en aient la nausée » (1995). « Le rôle du politique est de tout faire pour ne pas exacerber les tensions. Plus la société est fragile, moins le discours doit être brutal. La meilleure façon de faire avancer la société, c’est de la rassurer, non de l’inquiéter. La réforme doit être comprise comme un ciment, non comme une rupture » (juillet 2006 dans Témoignages). « Je n’aime pas étaler ce qui, finalement, appartient à ma vie privée. » « La France souffre de l’égalitarisme et d’un état de nivellement. » « Dans un monde où la déloyauté est la règle, vous me permettrez d’afficher, de manière peut-être provocante, ma loyauté envers Jacques Chirac » (juin 1992). « Je refuse tout ce qui est artifice pour façonner à tout prix une image, les photos avec femme et enfants, la success-story, vouloir se faire aimer, poser en tenue décontractée. » On nous dira, ensuite : il faut lui faire confiance, il faut le croire. Mais où est le filet de sécurité ?

    Le vrai danger

    On évoque obsessionnellement le danger Le Pen. Il existe un risque, en effet. Un terrible risque que, comme en 2002, le leader de l’extrême droite déjoue tout les pronostics et porte ainsi un nouveau coup à notre système démocratique. Mais tout le monde sait que Le Pen, lui, ne sera pas élu président de la République. Heureusement, il ne dispose, lui, contrairement à son adversaire – concurrent de droite (à l’égard duquel il fait preuve d’une certaine indulgence), ni du pouvoir médiatique, ni du pouvoir économique, ni du pouvoir financier. Pouvoirs qui, en revanche, si Sarkozy était élu – et il peut l’être –, ainsi que le pouvoir policier et militaire, seraient concentrés, en même temps que les pouvoirs exécutif et législatif, entre les mêmes mains, lesquelles disposeront, en outre, d’une majorité au Conseil constitutionnel, au CSA et au sein de la plupart des institutions du pays. Hier, le journal la Tribune trappait un sondage parce qu’il n’était pas favorable à Sarkozy ; une publicité pour Télérama était interdite dans le métro parce qu’elle était ironique à l’égard de Sarkozy ; un livre était envoyé au rebut, le patron d’un grand magazine également, parce qu’ils avaient importuné Sarkozy ; Yannick Noah était censuré, parce que ses propos déplaisaient à Sarkozy. Aucun journal, fût-il officiellement de gauche, n’a échappé aux efficaces pressions de Sarkozy. Voter Sarkozy n’est pas un crime. C’est même un droit. Nous ne dirons pas, nous, que ce candidat représente la fraude, la délinquance, l’anti-France et la faillite morale. Nous voudrions simplement qu’on se souvienne plus tard – quitte, ensuite, à nous en demander compte – que nous avons écrit qu’il représente pour la conception que nous nous faisons de la démocratie et de la République un formidable danger. S’il est élu, nous savons que nous pourrions en payer le prix. Nous l’acceptons !

  • AUX URNES, CITOYENS !

    Encore une fois, on insiste sur le fait que ce n'est pas seulement la personnalité de Sarkozy qui est mise en cause, mais bel et bien son programme résolument anti-social et ANTI-DÉMOCRATIQUE.

    Sarkozy est, à l'instar de Mr Le Pen, dangereux ; mais au contraire de Mr Le Pen il est très dangereux et vraiment de droite. J'irais même plus loin : pour moi, les donnes ont changé ; l'échiquer politique s'est réorganisé : Le Pen est de droite et Sarkozy d'extrême-droite.

    Voter pour Sarkozy, c'est vouloir un recul social sans précédent, c'est vouloir détruire la démocratie française. Voter Sarkozy, est un acte criminel. Le 31% de Sarkozy en 2007 est mille fois plus scandaleux que le 18% de Le Pen en 2002.

    Les pauvres diables qui votent pour Sarkozy ont la naïveté de croire que leur vie va devenir meilleure. Entre les bourgeois qui s'imaginent voir les cours de leurs actions s'envoler après le 6 mai si leur candidat passe, les banlieusards qui fantasment sur des cités qui deviendraient paradisiaques si on les "Karchérisaient"... et des Ovnis votants qui disent avec un entonnoir sur la tête : "Moi j'en ai marre que les agents de sécurité arabes me parlent mal, alors je vote Sarkozy." Ben, oui, belle blonde, c'est sûr que si tu votes Sarkozy, tout le monde va être aimable avec toi, tout-à-coup, miraculeusement.

    En réalité, l'embellie économique serait un feu de paille car un pays où le travail manque à la moitié de la population ne consomme pas et voit sa croissance baisser de manière exponentielle. En réalité, les coups de Kärcher seraient un départ pour créer une véritable guerre civile car les pauvres, n'en déplaise à Sarkozy, sont très nombreux aujourd'hui, et seront encore plus nombreux "grâce" à lui : en clair, il fabriquerait encore plus de pauvres, encore plus mécontents et il déclencherait un vrai raz-de-marrée social.

    En réalité, la France deviendrait un enfer. Les pays où le pouvoir est tyrannique et anti-social sont en grave échec économique ou ce sont carrément des pays du tiers-monde... Oui, Monsieur Sarkozy : vous vous trompez, vous n'allez pas transformer notre pays en paradis mais en enfer.

    FRANCE : RÉVEILLE-TOI. NE COMMETS PAS L'IRRÉPARABLE. SI SARKOZY PASSE, NON SEULEMENT IL VA FAIRE BEAUCOUP DE TORT A NOTRE PAYS, MAIS LE PEUPLE DES "BANLIEUES" SE SOULEVERA ET SON KÄRCHER N'Y POURRA RIEN. CERTES, LA FRANCE A BESOIN DE CHANGER MAIS ELLE N'A PAS BESOIN D'UNE RÉVOLUTION SANGLANTE. AUTANT PASSER PAR LA MANIERE DOUCE, CELLE DE LA GAUCHE.

    Ci-dessous, le communiqué n°43 de campagne du site http//: www.democratie-socialisme.org"

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    Sarkozy se plaint d’être diabolisé ?  
    En vérité, il ne l’est pas assez !

    Sarkozy se complaît à jouer à fond dans le vieux registre de Le Pen : le voilà qui se prétend "diabolisé" et qui affirme : « je ne suis pas candidat pour plaire à un petit milieu parisien, entre le boulevard St Germain et l’Assemblée nationale. Ce ne sont pas la presse, les sondages, les élites qui m’auront choisi, mais les Français ». (sic)   Diabolisé ? Mais vu son programme et vu ce qu’il est, il ne l’est pas assez !

    Son programme est tellement anti social que c’est vrai, des électeurs, des salariés, même des syndiqués, des militants de gauche n’arrivent pas à y croire, ne mesurent pas l’ampleur de la menace, certains parlent encore de s’abstenir !

    Son programme est tellement anti social que c’est vrai, des électeurs, des salariés, même des syndiqués, des militants de gauche n’arrivent pas à y croire, ne mesurent pas l’ampleur de la menace, certains parlent encore de s’abstenir !

    C’est vrai, Sarkozy n’aurait jamais dû obtenir 31 % tout comme Le Pen n’aurait jamais du avoir 18 % en 2002…

    L’Ump en s’alignant sur Le Pen, sur Bush, Thatcher, Berlusconi ne devrait pas, non plus, avoir une majorité dans la France qui s’est battue contre l’ultra-libéralisme depuis nov-déc 95, fév-juin 2003, a voté à gauche en 2004 et 2005, a gagné contre le Cpe en 2006 !

    Sarkozy était « pour » le Cpe, il a voté, lui et les siens, « pour », jusqu’au bout, il a même, un temps, prétendu que c’était « son » idée et pas celle de Villepin… Sarkozy est pour le “Cne”, pour vous licencier « sans motif », faire perdre ainsi toute dignité aux salariés…

    Sarkzoy en rajoute :  Je ferai une de mes premières lois contre le droit de grève ». Il précise : « Mr Thibault est contre ? Il n’a qu’à se présenter à la présidence de la République ! ». Le « chef de la Cgt des cheminots est contre » ? Hé bien si je suis élu, c’est moi qui décide.
    Recherche de l’affrontement direct.  « Parce que je ne suis pas de gauche, je serai illégitime ? il y aurait donc la candidate de l’apaisement et le candidat de l’affrontement ? Cela s’appelle un procès d’intention. » Il ne nie pas : il cherchera l’affrontement et il a l’intention de le gagner !

    J’ai (GF) personnellement fait 32 meetings en soutenant Ségolène Royal et j’ai parlé de janvier à avril 2007, devant des salles acquises (près de 6000 personnes au total, souvent très militantes).  Mais je ressentais un malaise intime quand je parlais, par exemple, de la mise à mort du Code du travail, de la promulgation du « nouveau » code du travail le 7 mars 2007 (applicable en septembre…  si Sarkozy gagne ) : beaucoup, parmi les participants étaient non informés, et quand je les informais, ils étaient incrédules !  

    Et quand ils comprenaient la gravité de l’information ils pensaient, je le sentais, dans leur for intérieur : « - Bon, c’est grave, mais même si Sarkozy était élu, il n’y arrivera pas, on l’en empêchera ».

    Quelque part, il y a encore des secteurs de la gauche et de l’extrême gauche qui « banalisent » l’arrivée possible de Sarkozy au pouvoir ( et tant d’américains ont banalisé l’arrivé de Bush !)

    Que personne ne soit en confort !  Personne ne pourra se vanter de s’être abstenu, de n’avoir pas été averti.

    Cette élection n’est pas « ordinaire ». Ce candidat n’est pas ordinaire : il vous dit d’avance qu’il va tuer vos droits sociaux !

    Il y en a qui même qui parlent même de façon routinière, sans savoir, sans s’inquiéter, d’un « troisième tour social ». (sic) D’autres rêvassent sur le résultat des législatives des 10 et 17 juin : mais elles épouseront les résultats du 6 mai...

    Mais ils ne mesurent pas qu’un « caudillo » comme Sarkozy est remonté comme une pendule et qu’il veut, lui, un “troisième tour social”,  et le gagner: « Je serais la droite décomplexée annonce  t il, et, à la différence de la droite d’avant, je ferai ce que j’ai annoncé, je tiendrai parole » a t il développé sur TF1 de façon insolente jeudi 26 avril au soir. Thatcher avait fait comme cela contre les mineurs, et Reagan contre les aiguilleurs du ciel…

    Certains disent « - Ah ! mais il a obtenu 31 % des voix, donc des voix d’un public populaire ». Sous-entendu : «  - On est foutus », se disent des militants accablés qui baissent les bras d’avance,  (devant ce peuple de « c… » - sic ) ils font circuler leur propre démoralisation, parce qu’il ne sont pas trempés ou n’ont pas été assez alertés pour affronter un tel choix historique.

    Mais comme pour nombre d’électeurs de Le Pen,  ce public populaire de 31 % ne connaît pas le programme réel de Sarkozy, et s’ils le connaissaient, le comprenaient, ils ne voteraient naturellement pas pour lui.
    On doit donc expliquer jour après jour, ( J – 9) partout de quoi il s’agit et ne pas partir battus… car on est dans un mouchoir de poche et on PEUT encore gagner avec Ségolène Royal le 6 mai

    Les Français ne sont pas des « cons »,  pas des « veaux », « des cocufiés qui en redemandent » dixit Le Pen à leur propos, pas des pessimistes, ils cherchent l’ordre, une solution, une issue à leurs misères et comme ceux qui suivaient hier Le Pen, ils marchent sans le lire dans le texte, sur la démagogie, les mensonges de Sarkozy.
    (Et,  bien sur, parce qu’en face, la gauche n’a pas été jusque là assez attractive ! ) Alors, il y en a, à gauche, pour dire, « c’est la faute de la gauche» (du Ps…). Et pour « punir la gauche » (sic) (toujours le Ps…) , ils disent parfois, (trop) : «  Je m’abstiens ! ». Sans mesurer la portée politique d’une telle abstention dont ils seront eux, demain, les principales victimes !  « Ne me culpabilisez pas », disent-ils parfois, c’est la faute de la gauche ( du Ps…) si je ne vote pas…
    Mais SI, il faut les culpabiliser, car leur vote n’est de la faute de personne, sinon d’eux-mêmes.

    Il faut qu’ils voient, avant qu’il ne soit trop tard, qu’ils laisseraient investir un Bush qui leur annonce clairement tout ce qu’il va faire contre eux !  «Vous exagérez sur ce qu’est Sarkozy » : mais non, nous n’exagérons pas, on est en deçà, on sonne le tocsin avant qu’il ne soit trop tard. (Lisez !)

    La grande presse cynique des Bouygues, Dassault, Lagardére, Dassault a réussi à « vendre »  à 31 % de Français du vrai-faux le Pen de Neuilly (Le Pen est un milliardaire)  et à 18, 5 % d’entre eux du “centriste trompeur” (Bayrou recyclé).

    Sans doute parce que la gauche n’a pas assez « attiré » … mais ce n’est pas une raison pour se flageller, pour ne pas faire notre devoir….  

    Sans doute à cause du fait que les vrais socialistes sont perçus comme des faux-vrais mais ce n’est plus le sujet à cette heure : c’est NOTRE survie qui est en jeu il faut impérativement renverser le complot qui, diaboliquement, vise, par déception, confusion, actuellement entretenu par les grands médias, à ne pas faire gagner la gauche.

    Il faut vouloir ignorer l'histoire du monde et de la mondialisation  et de la menace d'impact total qui pèse sur la France (et son histoire, nov-déc 95, 2003, 2005, 2006) pour refuser de faire barrage à Sarkozy !

    Le monde entier nous regarde et l’élection de Sarkozy ne serait pas seulement une défaite pour la France !

    Toutes les forces de tout ce qu'il y a de progressiste dans ce pays doivent s'arquebouter pour que pas une voix ne manque à Royal.

    (Bayrou n’est pas candidat, Bayrou a dit qu’il n’appellerait pas à voter Royal, il ne sera pas dans la majorité présidentielle…   par contre, il faut que ses voix viennent ou reviennent à gauche, contre Sarkozy…)

    Après, chacun pourra se vanter d'être le premier opposant de la candidate victorieuse, d’être contre toute alliance avec le vrai faux « centre », mais personne ne pourra un jour se vanter en disant “je me suis abstenu”.

    Sarkozy essaie maintenant, donc,  de se présenter comme victime « pourquoi tant de haine contre moi ? » répète t il des dizaines de fois dans ses meetings.
    Incroyable !  Il est le pur produit des 16 000 familles de la tranche supérieure de l’Isf (impôt sur les grandes fortunes). Il est le pur produit du Cac 40,  de Neuilly,  et il arrive à se vanter du vote de 31 % des Français.

    Sarkozy arrive t il à se présenter comme un homme « qui ne négocie pas », qui ne cherche pas, lui,  d’alliés au centre, qui va droit au but en s’adressant aux Français ? C’est encore le registre classique de Le Pen.
    Mais Sarkozy est, en fait, aux abois, et négocie avec tous les fonds de tiroir, avec Tapie ou Besson, De Robien, Borloo, avec de Villiers ou les 15 députés Udf qui se sont ralliés à lui…

    Et Sarkozy n’est pas assez diabolisé pour ce qu’il défend : plus pratiquement encore que Le Pen, car lui il aura les moyens du pouvoir, il défie frontalement les cheminots, ceux, selon lui, qui n’ont plus droit à la retraite après 37,5 annuités, avec un aplomb, une morgue inouïe sur TF1 jeudi soir. Pourtant la moyenne des Français, sans forcément le savoir, ne travaille pas plus de 37, 5 annuités : et Sarkozy leur dit donc qu’il va leur voler leur droit à la retraite, la porter à 41, 42 annuités (inatteignables !) après avoir ratiboisé les « régimes spéciaux »…

    Le candidat de Neuilly, de Bouygues Lagardére, celui qui annonce la guerre sociale au profit du Medef et qui larmoie comme une victime, se plaignant d’être « diabolisé »  on aura tout vu… Comme on dit dans la chanson « les loups sont dans la plaine » , ils sont là, ils nous assiégent, « En garde » debout !

     J – 9

    Gérard Filoche, vendredi 27 avril 07

  • DOSSIER SUR LES SONDAGES POLITIQUES

    DOSSIER SUR LES SONDAGES

    Comment manipuler des élections

    A VOIX AUTRE, vendredi 16 juin 2006.

     
    Un sociologue analyse ici très clairement les effets des sondages sur les élections. Entre « prophéties autoréalisées » et « autonégations », il apparaît que le changement de société par le vote n’est pas vraiment pour demain. Spéciale dédicace à ceux qui y croient encore...

    Ces derniers temps, la sociologie scrute attentivement les sondages électoraux. Pour le grand public, les sondages se trompent dans leurs prédictions, mais un regard plus attentif révèle que ce n’est peut être pas le cas. Les sondages, même s’ils émettent des prédictions justes, produisent dans la société qui les consomme des « autoréalisations » et des « autonégations » qui font varier le résultat final des élections. Les partis politiques se sont tournés vers ces outils, qui convenablement utilisés peuvent faire gagner ou perdre des élections. Il s’agit alors de se demander : « sommes nous autant manipulables que cela ? ».

    Il existe en sociologie une théorie appelée de l’ « autoréalisation » qui affirme que si une prophétie erronée est rendue publique et est considérée comme vraie par les membres de cette société, alors cette prophétie se réalisera. Par exemple, imaginez un scénario économique où tout indique que la croissance va se maintenir ; au même moment, le ministre de l’Economie émet une fausse annonce indiquant qu’il perçoit des signes de ralentissement de la croissance et d’une probable crise. Ce qui évidemment faux, mais provient d’une source crédible socialement. A partir de l’annonce publique du message, il se peut que, par précaution, celui qui allait investir dans une nouvelle affaire ne le fasse pas et celui qui allait faire un achat important se retienne. Comme conséquence du ralentissement des investissements et de la consommation, surgit la crise. La prophétie était fausse, mais elle s’est autoréalisée.

    La politique n’échappe pas à ce phénomène et essaye même d’en profiter. La fameuse phrase « L’Espagne va bien » de l’ex-président Aznar a été un exemple très clair d’autoréalisation provoquée intentionnellement qui a porté ses fruits pour le PP (Parti Populaire) (centre-droit très conservatrice, ndt) dans les élections de l’an 2000, qu’il a gagné avec majorité absolue.

    Le vote indécis

    Ces derniers temps, dans les démocraties dites occidentales, les électeurs se divisent en deux grands groupes : ceux qui ont un vote décidé, invariable et ne s’abstiennent presque jamais, et ceux, appelés « indécis », qui votent de manière variable. La structure du système électoral, rajouté à diverses circonstances politiques fait que la majorité du groupe social des électeurs décidés se divise en deux grands partis de centre-gauche et centre-droit, ceux-ci étant les seuls qui ont des chances de prendre le pouvoir. Mais leur victoire dépend d’un autre groupe social : les indécis. Connaissant les théories de l’autoréalisation, il n’est pas surprenant de constater que la plupart des études sociologiques ont révélé que ce vote, indécis jusqu’à la dernière minute, va finalement au parti qui a le plus de chances de gagner. Ce qui est, exception faite des désastres et des crises, le parti au pouvoir. A la condition que la vie de l’indécis soit relativement tranquille, son vote, s’il vote, ira presque toujours au gouvernement. C’est la raison pour laquelle il est si difficile de déloger un parti au pouvoir, sauf en cas de disparition dudit parti (UCD en 1982), crise économique et institutionnelle (PSOE en 1996) ou guerre et désastre écologique (PP en 2004). Et même dans ces cas là, l’électeur indécis préfère l’abstention à l’opposition.

    Les prédictions s’autoréalisent et la présomption de victoire produit la victoire. Pour cette raison, chaque groupe médiatique ou politique gonfle les sondages en sa faveur. Ou du moins cela devrait être comme ça.

    Tel est pris qui croyait prendre

    Mais ce n’est pas aussi simple car il existe aussi un phénomène appelé « autonégation ». En 1993, tout indiquait que le PP gagnerait les élections face au PSOE (centre-gauche, ndt). Pour provoquer une autoréalisation, les médias favorables au PP ont publié des sondages donnant le PP gagnant, avec même la possibilité d’une majorité absolue. Cette possibilité de majorité absolue a produit une autonégation. Beaucoup d’électeurs socialistes qui allaient d’abstenir ont finalement décidé d’aller voter PSOE, et de nombreux indécis qui allaient voter PP ont changé d’avis et se sont abstenus parce que s’ils désiraient une victoire du PP, ils ne voulaient pas de majorité absolue. Au lieu de s’autoréaliser, la prophétie s’est autoniée et le PSOE a gagné les élections.

    Sans aller si loin, en 2004, les sondages donnaient le PP gagnant. Néanmoins, les attentats du 11 mars et leur relation pour l’opinion publique avec la participation à la guerre contre l’Irak ont provoqué chez les indécis un vote en faveur du changement de gouvernement. Probablement, si les sondages antérieurs aux attentats avaient donné gagnant le PSOE, leur vote se serait divisé entre d’autres possibilités comme le vote blanc, le soutien à des petits partis ou même le soutien moral au gouvernement après les attentats. Mais la victoire prédite du PP s’est autoniée d’elle-même.

    Proclamer sa propre victoire est donc nécessaire, mais risqué. Les deux grands partis politiques de n’importe quelle démocratie occidentale se battent pour les votes centristes (ce qui est la forme politiquement correcte pour nommer les indécis). Dans leur quête du centre, ils lisent les sondages, cherchent des formes d’autoréaliser des résultats favorables, et lancent des messages simples, peu risqués par peur de l’autonégation. Petit à petit, les sondages, leurs autoréalisations et leurs autonégations occupent la bibliothèque et prennent la place des idéologies et des projets.

    [Rafael Conde] est sociologue. Diagonal, juin 2006.

    Diagonal est un journal espagnol d’actualité critique.

    http://www.diagonalperiodico.net/

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    Traduit de l’espagnol par Avoixautre.be, juin 2006. 

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    AGORA VOX – AUTEUR : VOLTAIRE 
      mardi 3 avril 2007

    Les indécis, clé du scrutin présidentiel

    Cette élection se caractérise par une situation paradoxale. Le pourcentage d’électeurs encore indécis demeure proche de 30% à moins de trois semaines du premier tour. Dans le même temps, un nombre de Français très important (80% d’après certaines études) indiquent leur intention d’aller voter le 22 avril. Cette campagne électorale est devenue l’un des sujets majeurs de discussion dans la population, et rarement journaux et programmes audiovisuels n’ont eu un tel succès avec leurs sujets sur cette élection. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation, et les éléments qui emporteront la décision chez ces indécis, qui détiennent dans leur vote le résultat final, sont complexes.

    Nouveaux électeurs

    L’une des raisons qui peut être à l’origine de ce fort pourcentage d’indécis est lié à l’évolution même du corps électoral. Un nombre important de Français s’est inscrit pour la première fois sur les listes électorales (certaines communes ont ainsi enregistré des augmentations d’inscription de 20 à 30% par rapport à 2002), et manifeste l’intention de participer à l’élection. Par nature moins politisée, moins habituellement curieuse du débat politique, cette population est donc logiquement plus indécise. Ce souffle démocratique salutaire, ce renouveau d’intérêt pour la politique est un élément très positif, mais il entraîne une difficulté plus importante à anticiper le résultat final. Ces nouveaux électeurs sont en effet exigeants sur les programmes des candidats mais encore peu informés sur les différents projets de société proposés. Ils ne s'inscrivent généralement pas sur un clivage classique droite-gauche qu'ils considèrent dépassés et prendront donc probablement leur décision au dernier moment, en fonction de l'ensemble des éléments qu'ils auront pris en compte, plutôt que de se déterminer sur une base partisane.

    Electeurs non sondés

    Une autre raison, technique celle-là, de l’incertitude actuelle, est liée à la quantité croissante d’électeurs non sondés, car dépourvus de téléphone fixe, parmi lesquels de nombreux jeunes. Ces jeunes ont aussi été nombreux à s’inscrire sur les listes électorales, et on peut penser qu’ils seront plus nombreux qu’en 2002 à voter. Leur choix est aussi, de par leur moindre expérience politique, plus lié, sinon à l’instinctif, du moins à l’affectif, même si l’on sait qu’il se porte en général moins sur les extrêmes et plutôt à gauche. Néanmoins, certaines études ont aussi montré l’intérêt du vote Bayrou auprès d’un pourcentage non négligeable de jeunes, qui se retrouvent dans sa volonté de dépasser le clivage droite-gauche.

    Trois vraies options

    Enfin, la dernière raison est sans doute plus fondamentale : elle réside dans un choix plus ouvert que lors des élections précédentes. Alors que le clivage droite-gauche, qu’une grande majorité de Français rejettent, était encore l’option prédominante du choix proposé en 2002, et que les candidats principaux eux-mêmes s’inscrivaient dans la continuité des années précédentes (ce qui a pu expliquer la déperdition des voies vers les « petits candidats »), l’élection de 2007 offre à la fois des personnalités plus en phase avec leur époque et trois vraies options politiques différentes en plus des candidats « protestataires » ou « d’idées ».

    Le choix final

    Ceci nous amène à regarder les différents éléments susceptibles d’influencer la décision finale de ces électeurs indécis.

    Traditionnellement, le choix des électeurs se détermine en fonction de trois grands critères :

    - un vote de soutien à une idée, à un thème. Ce vote est plutôt lié aux choix pour les « petits » candidats, comme le vote écologiste, mais aussi altermondialiste par exemple.

    - un vote protestataire, contre le « système » (typiquement le vote en faveur de Jean-Marie Le Pen, mais aussi, de façon moindre, le vote Bayrou cette fois-ci) ou contre un système libéral qui laisse certaines catégories sur le carreau (vote extrême gauche), voire contre l’immigration ou les musulmans (vote de Villiers ou Le Pen).

    - Plus classiquement, un vote d’adhésion à l’un des deux modèles traditionnels de société, de gauche (Parti socialiste) ou de droite (UMP ou UDF pour les élections précédentes, pour les modérés pro-européens).

    Mais ce triptyque classique n’est sans doute plus de mise pour de nombreux électeurs indécis en raison de plusieurs facteurs :

    - le souvenir du 21 avril 2002, et l’absence de choix véritable au second tour, qui a laissé des traces dans l’électorat ;

    - la présence d’un candidat qui souhaite dépasser l’opposition traditionnelle entre droite et gauche au profit d’un gouvernement de rassemblement plus large ;

    - la personnalité même de certains candidats, qui suscite de fortes réactions, positives ou négatives.

    Les indécis de 2007 choisiront ...

    Jean-Marie Le Pen étant sans doute le candidat dont le socle électoral est le plus déterminé, il est peu probable qu’il constitue une option pour de nombreux indécis. De la même façon, cette élection semble peu favorable aux « petits candidats », qui, peut-être en raison du souvenir du 21 avril 2002, ne paraissent pas pouvoir capter une part importante des indécis.

    Il est donc assez probable que ces derniers se détermineront, dans leur grande majorité, en fonction d’un choix assez simple :

    - Voter en faveur de l’un des deux candidats des partis traditionnels, PS ou UMP. Ce choix a l’avantage d’une assez grande visibilité quant au gouvernement et au projet de société qui seraient mis en place.

    Ou

    - Risquer le vote en faveur de la proposition nouvelle défendue par le président de l’UDF, mettant en place un gouvernement de rassemblement. Si ce choix correspond bien au souhait d’une majorité, il comporte en revanche une incertitude sur sa réalisation, puisqu’il n’a plus été mis en œuvre en France depuis longtemps (contrairement à de nombreux pays européens).

    ... Ségolène Royal ?

    Le vote pour Ségolène Royal comporte plusieurs atouts. Un projet d’inspiration socialiste traditionnelle dans lequel la candidate a inséré un certain nombre de spécificités personnelles, et le fait d’élire une femme à la magistrature suprême, élection qui n’est pas sans attrait pour de nombreux(ses) Français(es) et serait le signe d’une incontestable modernité. En revanche, cette candidature se heurte à deux écueils : la personnalité de Mme Royal, jugée parfois un peu « tendre » et inconstante, voire populiste, et un programme constitué d’une liste de promesses que beaucoup jugent irréalistes.

    ... Nicolas Sarkozy ?

    De la même façon, le vote en faveur de Nicolas Sarkozy possède pour attrait : celui d’élire une personnalité à l’image dynamique, qui promeut le travail comme vertu principale, et détient une composante sécuritaire appréciée par de nombreux Français. Néanmoins, mis à part certains aspects de son programme qui peuvent apparaître comme privilégiant les catégories déjà les plus aisées, le personnage et sa méthode de travail suscitent aussi des réactions assez vives, qui sont perçues comme susceptibles d’entraîner des conflits sociaux à répétition et des affrontements entre diverses catégories de la population.

    ... ou François Bayrou ?

    De façon opposée, ni le programme ni la personnalité de François Bayrou ne posent problème pour la majorité de ces indécis. Ils sont en effet généralement considérés comme consensuels et réalistes, tout en apportant une touche d’éléments réformateurs nécessaires. Là où le bât blesse, c’est bien dans la faisabilité d’un projet novateur, séduisant mais non testé, de gouvernement rassemblant un spectre large de personnalités politiques. Si les expériences allemande, néerlandaise, voire italienne (puisque le centre droit semble maintenant prêt à rejoindre la coalition de centre gauche dans ce pays) paraissent être couronnées de succès, ces exemples, peu connus des Français, se déroulent aussi dans des systèmes politiques différents. Le vote en faveur de François Bayrou consisterait donc, pour nombre d’indécis, en un pari sur l’avenir, à moins qu’il ne soit aussi un choix par défaut, de rejet des deux autres. Si les enquêtes d’opinion continuent en effet de suggérer, en dépit de la prudence qu’il faut accorder à ces sondages, que François Bayrou est le seul à pouvoir l’emporter au second tour face à Nicolas Sarkozy, ce dernier argument pourrait finalement s’avérer décisif dans l’isoloir.

    Quel que soit leur choix final, il y a donc fort à parier que ce sont bien ces indécis qui détermineront le résultat de l’élection le 22 avril, et d’une certaine façon, le type de société dans laquelle nous vivrons au cours des dix prochaines années. Selon toute probabilité, ce choix se cristallisera tardivement, voire même au dernier moment, ce qui devrait relativiser les interprétations abusives des faibles variations observées dans les sondages d’opinion.

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    Vincent Tiberj, SUR www.decisio.info, le 28/02/2006

     

     

      Vote des indécis : Le casse-tête des stratèges politiques ?

    Ils sont de plus en plus nombreux à chaque élection, les instituts de sondage peinent à les cerner et les stratèges politiques s’échinent à les séduire... Qui sont donc les indécis, population mystérieuse et désormais incontournable de notre vie politique ? Et comment se décident-ils au moment de voter ?

    L’analyse de Vincent Tiberj, chercheur au Centre d’étude de la vie politique française (Cevipof).

    L’indécision est-elle un phénomène récent dans notre démocratie ?

    L’électorat a beaucoup changé au cours des deux dernières décennies. Jusque dans les années 70-80, on observait de grandes fidélités aux partis politiques. On parlait encore de « vote de classe », et les partis, profondément ancrés dans la société, animaient l’électorat au quotidien...

    Cette époque est désormais révolue. L’effritement des attachements de long terme (quels qu’ils soient) est une première raison. L’accès à l’information politique en est une autre : auparavant transmise par les partis, elle est aujourd’hui directement accessible via les médias - et compréhensible par le plus grand nombre, grâce à l’explosion du nombre de diplômes scolaires et universitaires. Enfin, les valeurs ont changé, avec une remise en cause des autorités constituées - donc une plus grande circonspection à l’égard des partis politiques.

    Peut-on mesurer la population des indécis ?

    Difficilement, car le champ d’études reste récent. Certaines enquêtes permettent toutefois d’en prendre la mesure. Aux Etats-Unis, par exemple, on estime à 30 % la proportion d’indécis pour l’élection présidentielle. Un chiffre qui a triplé en trente ans ! Rappelons cependant une spécificité américaine : ce pourcentage est calculé sur la base de la population en âge de voter, et non des citoyens américains. Il inclut donc les personnes ne disposant pas de ce droit. En France, 14% des électeurs disent s’être décidés au dernier moment lors du premier tour de l’élection présidentielle en 2002 (sondage Louis Harris).

    Existe-t-il une typologie des indécis ?

    On peut en distinguer trois types. L’indécis dominé, tout d’abord, qui ne maîtrise pas les enjeux de l’élection et finit souvent par s’abstenir. A l’inverse, l’indécis stratégique, bien informé, attend sciemment le dernier moment pour choisir - en fonction des derniers sondages, par exemple. Enfin, l’indécis normatif hésite entre plusieurs programmes : tout dépend de sa grille de lecture, de l’enjeu sur lequel il se prononce. Par exemple, il est d’accord avec la droite sur la sécurité, et avec la gauche sur les questions économiques.

    Qu’est-ce qui décide un indécis à voter ?

    Le premier déterminant, c’est l’intérêt pour la question posée. Certains électeurs ne se mobilisent que pour les questions nationales, d’autres pour les scrutins locaux. D’autres encore ne se déplacent que pour les élections tendues, où leur vote - pensent-ils ! - peut influer sur le résultat.

    Ensuite vient la conscience d’un « devoir de voter ». C’est ce que l’on appelle le « paradoxe de l’électeur », car dans un modèle de pure rationalité décisionnelle, il est rare qu’une voix ait en soi un impact sur le résultat...

    Lorsqu’ils décident de voter, comment ces indécis orientent-ils leur choix ?

    La logique d’influence, typiquement française, ou celle de protestation, progressent fortement au détriment du vote d’adhésion. Déjà perceptible en 1995, le vote d’influence a été très fort en 2002. Songez que 43 % des sympathisants socialistes n’ont pas voté Jospin ! Ils avaient l’intention de le faire au 2e tour, mais ont préféré jouer l’influence lors du premier, avec l’idée de faire passer un message aux candidats, en votant pour ceux situés plus à gauche sur l’échiquier politique (A. Laguiller et O. Besancenot).

    Au final, à qui profite le vote des indécis ?

    Les mouvements d’un camp à l’autre (entre la gauche et la droite) restent faibles - de l’ordre de 5 %. Un chiffre suffisant néanmoins pour faire basculer une élection, mais qui relativise les discours sur la volatilité de l’électorat.

    De plus, les études les plus récentes mettent en lumière un phénomène nouveau : la multi-appartenance partisane. De nombreux électeurs se déclarent désormais proches de plusieurs partis à la fois (souvent du même camp), et procèdent souvent par élimination pour leur choix final.

    Quelles stratégies les partis mettent-ils en œuvre face à la montée de ce phénomène ?

    La tentation d’orienter les discours politiques dans le but d’emporter le vote des indécis est assez forte. C’est ce qui a perdu Jospin en 2002, ou Gore en 2000 aux Etats-Unis : à trop vouloir séduire le centre, ils se sont coupés de leur base. Or, il n’y a pas vraiment « d’indécis du centre », mais plutôt des électeurs qui se sentent à droite sur certaines questions, et à gauche sur d’autres...

    Il est donc fondamental de bien définir les enjeux d’une élection et de se positionner sur chacun. De fait, les partis politiques l’ont déjà compris lorsqu’ils se déterminent sur des questions où ils pensent avoir un avantage électoral, et tentent de focaliser la campagne sur celles-ci. En 2002, c’est en plaçant très haut l’enjeu de la sécurité que la droite a pris l’avantage. Et le « Non » l’a emporté au dernier référendum parce que les enjeux sociaux ont dominé les enjeux institutionnels.

    Qu’en est-il dans les pays voisins ?

    Les situations varient selon les organisations institutionnelles. Une élection à un tour, comme en Grande Bretagne, limite l’indécision et contraint au choix. En Allemagne, les élections au Bundestag sont relativement « encadrées », le premier vote se faisant au scrutin majoritaire, et le deuxième à la proportionnelle. Le système français, de par la diversité de l’offre politique et le vote à deux tours, favorise au contraire ce phénomène de l’indécision.

     

     

    www.quelcandidat.com

    Résultats du sondage               Votes du premier tour

    Nombre de votes : 19673

    François Bayrou

    27.1%

    5341

    Ségolène Royal

    24.6%

    4831

    Nicolas Sarkozy

    21.6%

    4244  

    Olivier Besancenot

    7.7%

    1505

    Jean-Marie Le Pen

    6.1%

    1197

    José Bové

    3%

    585

    Marie-George Buffet

    2.8%

    555

    Dominique Voynet

    2.5%

    485

    Frédéric Nihous

    1.8%

    350

    Philippe de Villiers

    1.7%

    326

    Arlette Laguiller

    0.8%

    150

    Gérard Schivardi

    0.5%

    104

    Premier vote  : 08-04-2007 21:05       Dernier vote  : 14-04-2007 21:18

  • Articles : Sarkoland... et Enième gaffe

    Sarkoland : comme un parfum d'Etat policier              Par Olivier Bonnet, sa biographie  

     

    Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.

     

    Après les incidents survenus mardi soir gare du Nord à Paris, Nicolas Sarkozy, conspué nommément par les participants à cette manifestation spontanée contre les forces de l'ordre - on ne parle pas ici que de casseurs-, s'est défendu avec la superbe mauvaise foi qu'on lui connaît. "Si Mme Royal veut régulariser tous les sans-papiers et si la gauche veut être du côté de ceux qui ne payent pas leur billet de train, c'est son droit", s'est-il répandu. Admirable noyage de poisson. Notez le raccourci qui mêle immigration et insécurité. Mais qui défend le droit d'un resquilleur de violenter des contrôleurs de la RATP ? Ne cherchez pas, vous ne trouverez personne.

    En tout cas pas Ségolène Royal, qui déclare : "L'ordre juste que je souhaite pour la France implique que tout usager des transports publics accepte le contrôle de son titre de transport et respecte les règlements". Ni Julien Dray, porte-parole du Parti Socialiste, qui écrit : "Les affrontements qui se sont produits ce soir à la gare du Nord illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population". Où excuse-t-il les casseurs ? Comment le contredire, après six heures de simili émeute, quand il évoque "climat de tension" et violence ?


    Pire sourd qui ne veut entendre

    "Je n'accepte pas les fraudeurs, parce que le prix de la fraude, ce sont les plus pauvres de nos concitoyens qui le paient pour cette minorité qui s'exonère de tout", poursuit un Sarkozy imperturbable. Celui qui n'est "pas l'ami des voyous" en appelle à "la France silencieuse", la même que celle "qui se lève tôt", et l'implore : "J'ai besoin que la France silencieuse dise maintenant :"on n'est pas d'accord" avec les violences". Et il va plus loin, survolté par l'aubaine de la thématique, en parfait apprenti-sorcier qu'il est : "Eh bien c'est clair : l'autorité et le respect, c'est de notre côté. La fraude et le soutien à la délinquance, c'est de l'autre côté". On a vu que personne ne soutient la fraude et la délinquance, mais cela évite de parler de ce fameux "climat", qu'évoque Julien Dray. Le fond de l'air de Sarkoland, en somme : "Qu'un simple contrôle puisse dégénérer dans un affrontement aussi violent prouve que quelque chose ne va plus", observe Ségolène Royal.

    Qui peut la démentir sur ce point ? Le leçon qu'elle en tire est implacable : "En cinq ans d'un gouvernement d'une droite qui avait fait de la sécurité son thème de campagne, on voit que c'est l'échec sur toute la ligne". Nicolas, pourquoi tu tousses ? "Le langage provocateur et insultant de Nicolas Sarkozy et l'obsession de la culture du résultat introduite dans la police transforme chaque interpellation en une épreuve de force, appuie l'altermondialiste José Bové, qui dénonce une politique "qui a monté la population contre la police depuis cinq ans" et met en garde contre la colère des jeunes : "c'est quelque chose qui est en train de péter et si on ne change pas cette logique-là, ça va continuer". La candidate communiste Marie-George Buffet ne dit pas autre chose, qui accuse le petit Néron d'avoir "semé depuis plusieurs années les graines d'une situation explosive". Même François Bayrou déplore le "climat d'affrontement perpétuel entre la police et une partie des citoyens (devenu) malsain pour tout le monde. Ca devient tellement tendu, critique, que chaque geste devient dangereux". Il dénonce "la politique de l'UMP, menée en particulier par Nicolas Sarkozy, et qui a reposé sur un choix, supprimer la police de proximité pour ne garder qu'une police de répression". Pour quel résultat ? Souvenons-nous des (vraies) émeutes de 2005, jamais vues dans l'histoire de la Vème république. En quoi le candidat UMP et ex-ministre de l'Intérieur a-t-il amélioré les choses ? Nicolas, pourquoi tu tousses ?


    La France d'après depuis 2002

    Qu'en est-il donc de ce fond de l'air de Sarkoland ? Plusieurs éléments concrets, puisqu'il s'agit ici de dresser un constat. La "Tolérance zéro", ça ne marche pas. Un chercheur américain l'a très bien démontré par l'analyse de la politique ultra-répressive mise en oeuvre dans le New York du maire Giuliani. Et chez nous ? Bilan de l'action sarkoziste : hausse de la violence faite aux personnes, émeutes des banlieues et multiplication par huit du nombre des affaires de violence policière. Nicolas, pourquoi tu tousses ? Vu dans un hallucinant reportage en caméra cachée de TF1 (dans le magazine Sept à huit, en 2005), ce policier qui s'adresse à un jeune des quartiers périphériques de Lyon : "Tu veux que je t'emmène dans un transformateur ?". Pour les non-informés, les deux jeunes de Clichy-sous-Bois avaient péri ainsi, poursuivis qu'ils étaient par la police, et c'est ce drame qui avait allumé l'étincelle à l'automne 2005, que les mensonges d'Etat (ils ne fuyaient pas la police, ils avaient commis un vol) du pompier pyromane étaient venus asperger d'essence.

    Pour les conséquences que l'on sait. "Eh ! Tu veux griller toi aussi avec tes copains ? Tu veux aller dans un transfo ? Ramène ta gueule, on va t'y mettre, lance un deuxième policier dans le reportage. Que le quartier se calme ou pas, on s'en branle. Nous, à la limite, plus ça merde, plus on est content !" Nicolas, pourquoi tu tousses ? Et c'est ainsi qu'aujourd'hui encore, comme si aucune leçon n'avait été tirée du signal d'alarme de l'embrasement des cités de 2005, se multiplient contrôles au faciès, vexations, manques de respect, brutalités, toujours sur les mêmes, les éternels soupçonnés d'être sans-papiers, ou racailles, ou les deux, enfin sur tout ce qui porte un sweat à capuche et tout ce qui est un peu basané, pour résumer. On vient rafler 21 clandestins venant chercher de la nourriture aux Restos du coeur. On asperge de gaz lacrymogènes, au milieu des poussettes, les parents qui veulent empêcher que l'on embarque un grand-père chinois, venu chercher ses deux petits-enfants à la maternelle. On interpelle la directrice de cette école, rue Rampal (à Belleville, quartier populaire de Paris), et on la fait croupir sept heures en garde-à-vue, en l'accusant du délit-type prétexté pour justifier tout l'arbitraire répressif : outrage, basé sur le seul témoignage du policier.

    On expulse même des réfugiés politiques, obligeamment renvoyés vers leurs bourreaux. Mais ça ne suffit pas encore : chaque jour, plusieurs fois par jour, on contrôle, on enquiquine, on gâche la vie. Encore un exemple ? "Depuis 4 à 6 mois il y a une recrudescence d'opération de bouclage par les forces de l'ordre, demandées par le procureur de la république, révèle le secrétaire général de la CGT à la RATP. On boucle les sorties du métro et on controle systématiquement titres de transport, pièce d'identité des usagers qui sortent du métro. Je tiens à préciser que l'absence de titre de transport est une infraction, ce n'est pas un délit, et que les usagers qui sont en infractions concernant le titre de transport ne sont pas délinquants". Mais bien vite traités comme tels. Vous avez parlé d'Etat policier ? Forcément, tout cela crée une ambiance de défiance, voire de révolte envers la police républicaine. Même une majorité des gardiens de la paix n'en peuvent plus : "Les policiers en ont ras-le-bol de la culture du résultat et des pressions", explose Joaquin Masanet, secrétaire général de l'Unsa-police, syndicat proche de la gauche et majoritaire, devant Alliance, dont les dirigeants ont par contre salué l'action de l'ex-ministre de l'Intérieur. Les militants de l'UNSA étaient environ quelque 4000 le 27 mars dernier dans les rues de Marseille, pour crier leur protestation devant la dégradation de leurs conditions de travail. Nicolas, pourquoi tu tousses ?


    Instrumentalisation simple, aggravée ou manipulation ?

    "Cette affaire, c'est bon pour Nicolas : ça met l'insécurité au coeur de la campagne", a déclaré son conseiller politique, Patrick Devedjian. Comment alors l'exploiter ? José Bové explique que le candidat UMP "essaie de nous faire le même coup qu'il y a cinq ans pour faire peur aux gens", et cette argumentation est validée par la position de matamore de l'ancien premier flic de France, se positionnant comme le seul à même de nous "débarrasser des racailles". Dans la France actuelle, avec la précarité sociale qui s'aggrave, la misère qui gagne, où les gens sont d'abord préoccupés par le chômage et le pouvoir d'achat, quels sont en effet les arguments sociaux de Sarkozy ? L'absurde gimmick du "travailler plus pour gagner plus", ressassé jusqu'à la nausée durant cette campagne, par exemple par un Jean-François Copé plus tête à claque que jamais.

    Quand on sait le nombre écrasant de situations individuelles dramatiques auxquelles cette mesure n'apporte strictement aucun secours, on mesure bien que la réponse est un peu courte... Et ce n'est pas non plus le bouclier fiscal à 50% ni la suppression des droits de succession qui va aider cette France qui souffre. "Antisocial, tu perds ton sang froid !", écrivait le leader du groupe Trust, Bernie Bonvoisin (qui soutient aujourd'hui Ségolène Royal). Alors il faut faire parler d'autre chose. "Répression dans l'hexagone", écrivait encore le même, comme Renaud (autre actuel ségoliste) avant lui : bingo, immigration, insécurité ! "Qui bono ?" demandait déjà le Cicéron de la Rome antique, "qui profite ?" Sans bien-sûr prouver une autre responsabilité de Sarkozy que morale dans les événements de la gare du Nord, cette question éclaire le déroulement de ces six longues heures et les nombreux témoignages de protagonistes sous un jour troublant. L'incident de l'arrestation ultra musclée du "resquilleur clandestin délinquant multirécidiviste nègre" (qui ne l'est finalement pas tant que ça, apprend-on le lendemain par Reuters), après que l'individu a molesté deux contrôleurs, se déroule à 16h15. Oui, Monsieur Sarkozy, il fallait l'interpeller. Le tabasser, lui casser le bras (ou la main, suivant les sources), est-ce bien la procédure d'interpellation réglementaire de votre police ? En tout cas, les premiers témoins de la scène ont été si révoltés par cette violence qu'ils ont aussitôt protesté, et il ne s'agissait pas encore de casseurs. Juste des usagers de la RATP, choqués en tant que citoyens. Une manifestation spontanée, ponctuée d'insultes à l'égard de Sarkozy et de slogans comme "police partout, justice nulle part". Certains, plus énervés que d'autres, ont lancé quelques bouteilles en plastique vides.


    Pour de belles images au 20 heures

    Et puis, au fil des minutes, pas grand chose, le calme qui revient. Pendant presque deux heures ! Mais les renforts de police affluent. En tenue anti-émeutes et formation de combat, comme la tortue des légions romaines. Et le temps encore passe. Avec ce déploiement insensé de force en guise d'appel provoquant aux vrais casseurs et émeutiers. Etaient-ils convoqués ? Allaient-ils arriver à temps pour le 20 heures des télés ? Rassurez-vous, ils furent au rendez-vous. Quoi que sans doute pas aussi nombreux qu'on tente de nous le faire croire. Ainsi le site militant Bellaciao publie-t-il la photo d'un homme avec cette légende : "Juste avant il a été aperçu par de nombreux témoins en train de parler aux CRS et à des BAC en civil (Brigades anticriminalité, à la solide réputation de cowboys, Ndlr) (...) Ce jeune homme a été reconnu par de nombreux témoins comme n'étant pas un "jeune casseur" mais bien un flic aux ordres de Sarkozy, en plein boulot de provocation" (photo ci-contre).

    Que voilà une grave accusation ! Et quid des gaz lacrymogènes déversés au milieu de simples voyageurs rentrant chez eux, est-ce la manifestation de cette remarquable maîtrise que loue le nouveau ministre de l'Intérieur, le freluquet François Baroin, qui vole sur les traces de son maître ? Une enquête pourrait permettre de voir clair dans tout ça. Mais pas sûr : les coupables de la très suspecte agression du papy Voise, à la veille des élections de 2002, n'ont jamais été retrouvés, et les casseurs issus des rangs de la police, qui s'étaient déchaînés lors des manifestations anti-CPE, jamais identifiés. Favoriser la violence, voire l'organiser, tout faire pour l'amplifier, pour que la télégénique insécurité revienne à la Une ? Et qu'on ne dise surtout pas que Sarkozy est responsable : qu'on lui objecte les effets détestables de sa stratégie de l'escalade ultra-sécuritaire et il dégaine aussitôt sa propre explication. La faute à... une "pensée unique" et "post-soixante-huitarde". En gros, ça fait 25 ans qu'il manque de l'autorité dans ce pays, et il va nous faire marcher tous ces gauchistes et racailles à la schlague. Le pire est évidemment que ce discours prend, il suffit pour le savoir d'écouter les conversations dans les bistrots.


    La France en danger

    "Qui profite ?", donc, demandait notre grand avocat. "Moi", pense Sarkozy. "Lui", confirme Devedjian. Mais attention, Messieurs. En embuscade, l'original face à sa copie. Le roué borgne attend son heure pour tirer les marrons du brasier. Le candidat UMP est doublé sur sa droite - si, c'est possible, tournez la tête, tellement à droite qu'on l'a dans le dos ! -, à l'extrême donc qui l'accuse d'être... laxiste, bien-sûr. Villiers fustige "bandes ethniques" et "barbares". Le Pen en personne s'exalte que ces violences "mettent en évidence la faillite de la soi-disant "politique de sécurité" de l'ex-ministre de l'Intérieur et candidat permanent (et sont) la conséquence directe de la politique d'immigration massive et aberrante menée par les gouvernements successifs depuis 30 ans". C'est ça, avec tous ces noirs et ses arabes... Et on leur laisse tout faire, pas vrai ? Ils se croient tout permis ! Tu nous remets une tournée, Jean-Marie ? Buvons entre Français. Et le vote frontiste, qui grimpe, grimpe...

    La campagne n'est pas finie, rien n'est joué, Sarkozy n'a pas toujours pas publié sa déclaration de patrimoine, comme il l'avait promis, ni transmis les documents le disculpant d'être coupable de "prise illégale d'intérêt", pour ses bonnes affaires immobilières. Et il peut encore, au train où vont les choses, survenir nombre d'événements, pour influer de façon décisive sur le vote des électeurs. Et si le candidat UMP s'écroulait ? Nicolas, pourquoi tu tousses plus ?


    Le cauchemar Sarkoland

    "La France est en danger" : c'est le centriste Bayrou qui le proclame. Nous l'approuvons sur ce point. Elle est victime de cette surenchère entre le candidat UMP et l'extrême droite. Aspiré toujours plus loin dans cette fuite en avant, Sarkozy durcira-t-il encore son action, tant il semble qu'il n'ait que prêté les manettes du ministère de l'Intérieur au zélé petit Baroin ? Jusqu'où la spirale de la violence fera-t-elle la folle toupie ? Et si d'aventure les présidentielles sacraient le petit Néron empereur d'une France policière, livrée à une répression aveugle, disproportionnée, arbitraire, raciale et sociale ? Rappelons que notre pays est déjà condamné par Amnesty International, dans son rapport annuel portant sur l'année 2005, pour "les mauvais traitements et les homicides racistes imputables à la police" et l'impunité dont jouissent souvent leurs auteurs.

    Mais encore un effort, on peut faire mieux ! Pourquoi pas un nouveau Charonne ? Ou des ratonnades comme en 1961, sous ce cher Papon ? Mais modernisées : avec flashballs et Tasers, ces nouvelles armes qui envoient des décharges électriques de 50 000 volts (167 morts recensés aux Etats-Unis et au Canada depuis 1999 - on n'a entendu qu'Olivier Besancenot s'indigner de leur usage en France). Un Sarkoland tel qu'on le cauchemarde pourrait vite être déchiré par des affrontements insurrectionnels, bien au-delà du cercle des casseurs et des voyous. Certains n'attendent que ça, les "hommes forts", les nazis en herbe. Sait-on les manipulations que peuvent fomenter des groupuscules d'extrême droite, dans une dérive vers la stratégie de la tension chère aux "années de plomb" en Italie ? Ne sont-ce pas là les germes de la guerre civile ?

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    mardi, 10 avril 2007

    Énième gaffe de Sarko : Le scandale des gènesPARIS

    (AFP) 10/04/2007

    Attribuer aux gènes la responsabilité de la pédophilie et des suicides de jeunes, comme l'a fait récemment Nicolas Sarkozy, est "scientifiquement non fondé" et risque d'ouvrir la voie à une forme d'eugénisme, ont mis en garde ce week-end des spécialistes médicaux.

    "C'est une ineptie purement idéologique qui est totalement à côté des acquis actuels de la science et de la génétique en particulier", selon le Pr Bernard Golse, pédopsychiatre à l'hôpital Necker-Enfants malades.
    "Entamer une croisade sur l'aspect génétique de la pédophilie est scientifiquement non fondé", ajoute le Pr Golse, interrogé par l'AFP.
    Dans un récent entretien avec le philosophe Michel Onfray paru dans Philosophie magazine, M. Sarkozy assurait "incliner (...) à penser qu'on naît pédophile". A propos du suicide des jeunes, il déclarait: "Ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité".
    Assurant qu'"il n'y a pas de gène d'un destin malheureux", le généticien Axel Kahn a jugé dimanche "relativement grave" l'existence de "tout un courant qui prétend que les gènes sont tellement déterminants (...) qu'ils sont responsables de certains désordres de la société, et que par conséquent, la contrainte, les difficultés économiques, les malheurs sociaux n'y sont pour rien". Insistant sur la liberté de l'homme et pointant le risque d'eugénisme, Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, avait aussi critiqué samedi l'idée d'une éventuelle prédétermination génétique des pédophiles.
    "L'idée d'une pédophilie prédictible et génétique, c'est purement renouer avec le chromosome du crime de Cesare Lambroso", criminologue italien du XIXe siècle, relève le Pr Golse. Or, défendre l'idée d'un tel type de déterminisme est "extrêmement dangereux", met en garde Christine Bellas-Cabane, présidente du Syndicat national des médecins de la protection maternelle et infantile (SNMPMI), rappelant, elle aussi, les risques de dérives eugénistes. Elle avait été l'an dernier, ainsi que le Pr Golse, parmi les initiateurs de la pétition "Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans" s'opposant au projet, défendu par l'ex-ministre de l'Intérieur, de détection précoce de troubles du comportement pour prévenir la délinquance.
    Les récents propos de M. Sarkozy Avoir des "facteurs de susceptibilité, de prédisposition, cela ne suffit pas pour devenir délinquant ou se suicider, il y a des effets de rencontres avec l'environnement au sens large: relationnel, psychologique, sociologique, politique, culturel", souligne-t-il. Il n'y a, dit-il, "aucune prédiction possible parce que, par définition, les effets de rencontres sont imprévisibles, sinon notre vie serait entièrement écrite à l'avance". renvoient aussi à une "façon très linéaire, réductrice et faussement prédictible d'utiliser la génétique", note le Pr Golse.
    Or, dit-il, compte tenu des acquis de la science, on "n'est plus du tout dans une génétique causale reliant un gène et un effet comportemental", mais dans "une génétique beaucoup plus complexe, une génétique de vulnérabilité". En ce qui concerne la pédophilie, il n'y a "pas la moindre preuve" de gènes de susceptibilité, insiste-t-il.
    Une expression comportementale est "souvent reliée à plusieurs types de facteurs qui s'entrecroisent, qui s'articulent", souligne aussi le Pr Gérard Schmidt, président du Collège de pédopsychiatrie.
    "La maturation cérébrale continue jusqu'à l'adolescence" en interaction avec les expériences vécues, ajoute-t-il, mettant en garde contre toute prédiction sur la base de comportements précoces ou de caractéristiques purement génétiques.

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  • Elections Présidentielles 2007

    MAINTENANT

    Revue de presse :  

    Liberation.fr
    Agoravox.fr


    Edito : MAINTENANT

    On y est : pays fachiste, régime antidémocratique, violences policières sur les dissidents, manipulation de la presse et des médias, corruption "décomplexée" des politiques par les acteurs économiques...
    On croirait un cauchemar, pourtant, nous y sommes...
    Les 53% d'idiots et de monstres qui ont voté OUI à ce désastre sans précédent en France ne pourront pas dire qu'on ne les avait pas prévenus.
    Ils ont voté le FACHISME en toute connaissance de cause, comme les allemands avaient voté pour Hitler en 1933.
    Ci-dessous, quelques articles sur les réactions...

     
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    11 mai 2007, www.libeartion.fr

    Un pavé anti-Sarkozy, quatre mois ferme

    Comparutions immédiates, hier, pour des manifestants arrêtés le 6 mai à la Bastille.

    Par Karl LASKE
    QUOTIDIEN : vendredi 11 mai 2007

    «A un moment donné, j'avais ce pavé dans la main. Je ne sais pas pourquoi on a pris ça... On était coincés place de la Bastille. On était perdus.» Au palais de justice de Paris, Marie repense à la nuit du 6 mai, et à l'élection de Sarkozy. Mercredi soir, son compagnon, Romain, 29 ans, a été condamné à quatre mois de prison ferme, en comparution immédiate, pour «tentative de violence volontaire». Il n'avait aucun casier judiciaire, et pas d'engagement politique. Filiforme, Romain s'est levé et a suivi les gendarmes, un peu dans la lune. Il a fait des études de droit et de journalisme, travaillé pour MCM, M6 et Europe 2 TV. Le 6 mai, il a été arrêté avec un pavé dans la main, à 23 h 50.


    «Traquenard».  «On n'avait aucune intention de jeter ce pavé», assure Marie. Une demi-heure plus tôt, le couple était assis par terre devant les CRS, au milieu d'un sitting improvisé. «On criait aux CRS : "On veut des bisous."» Venus manifester, ils se rendent compte, comme des milliers de personnes, qu'aucun défilé n'est prévu ni même autorisé. «On se trouvait dans un traquenard, explique Marie. La place était bouclée. On avait essayé sans succès de passer deux barrages de CRS pour rentrer chez nous. Et puis tout le monde a été canardé de grenades lacrymogènes.» 

    Le tribunal, présidé par René Grouman, n'a entendu aucun témoin et n'a vu aucune circonstance atténuante. Romain est envoyé à Fleury-Mérogis. Martial, 26 ans, jongleur de rue, subit le même sort. Pour lui, le 6 mai, c'était aussi la première manif, ou presque. A 23 h 30, un groupe de CRS s'empare de lui, place de la Bastille. «On était à un mètre d'eux. On se disait "on va partir", se souvient Alexis, qui l'accompagnait. J'ai entendu crier, les CRS lui avaient mis le grappin dessus et l'ont tabassé.» Martial est accusé de trois jets de projectile. Il ne nie pas, mais il n'a pas été arrêté en flagrant délit. «Un policier a dû le reconnaître. Il n'était pas masqué.» «Quand on connaît le lascar..., soupire Antoine, un autre ami. Il est pas violent du tout, c'est une crème ce mec.» Il n'a aucun antécédent judiciaire, mais le tribunal n'en tient pas compte lorsque les mots «place de la Bastille» sont prononcés. Ses amis soulignent sa «vie différente, un peu bohème», dans un squat artistique. «Il est connu comme jongleur, dit sa copine, Frédérique. Pour beaucoup de gens, c'est le "gars des Abbesses". Il fait du diabolo sur la place. Je l'ai senti se révolter, ces dernières semaines, avec les élections.» 

    A Marseille. Les comparutions immédiates se suivent et contredisent chaque jour le ministère de l'Intérieur, qui analysait les manifestations du 6 mai comme l'œuvre e milieux activistes radicaux. A Marseille, sept personnes arrêtées lors des manifestations anti-Sarkozy ont été remises en liberté, contre l'avis du parquet. Elles avaient aussi des casiers vierges et pour la plupart des emplois stables.

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    www.agoravox.fr Tribune Libre  par Taïké Eilée

    vendredi 11 mai 2007

    Sarkozy, ou le triomphe des passions tristes

    31 % au premier tour, 53 % au second. Nicolas Sarkozy a survolé les élections présidentielles de 2007. Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français. Outre la déception compréhensible de ceux qui ont perdu une bataille, quelque chose d’autre ne passait pas... Le sacre sarkozyste revêtait un caractère à la fois irréel et révoltant. Une haine sourde grondait. Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir, qui aurait bien du mal à passer. La cause de cette réaction, inédite à l’occasion de l’élection d’un président de la République, est à rechercher dans le comportement du vainqueur, dans sa stratégie de campagne, et son utilisation redoutablement dangereuse des passions tristes. Nicolas Sarkozy est élu président de la République depuis maintenant cinq jours. Parmi les premières réactions, on aura pu noter celle, réjouie, du Medef, qui promet de "contribuer avec enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France", ou encore celle, plus inattendue, du leader d’extrême droite autrichien Jörg Haider, qui considère que le nouveau président français s’inspire de son "modèle" : "C’est une ironie de l’histoire que les Français élisent maintenant leur Jörg Haider, et une satisfaction que le "Napoléon de poche" Jacques Chirac appartienne désormais au passé." Quant à la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, elle estime que l’élection de Nicolas Sarkozy ouvre "une période excitante pour la France". Condy ne s’y trompe pas, puisque 730 voitures ont brûlé dans le pays dès la nuit de son élection, et que de nombreuses manifestations hostiles ont pris le relai un peu partout sur le territoire depuis.

    Pendant ce temps-là, Nicolas Sarkozy a pu commencer à mettre en pratique sa conception très "à l’américaine" de la présidence, et son idée - si chère à son cœur - selon laquelle les riches ne doivent plus avoir honte d’exhiber les fruits de leur réussite bien méritée, en s’offrant une petite croisière bien sympathique à Malte, à bord du superbe yacht de son ami, le milliardaire Vincent Bolloré, un yacht répondant au doux nom de Paloma, long de 60 mètres, avec jacuzzi sur le pont supérieur, que vous pourrez vous aussi, si le cœur vous en dit, louer pour quelques 193 431 euros la semaine pour vos prochaines escapades de winner... lorsque vous aurez eu la satisfaction préalable de travailler plus pour gagner plus. T’as trop raison Nico, quel intérêt d’avoir du temps libre quand on n’a pas de quoi payer à sa famille de vraies vacances dignes de ce nom ?

    La France en mille morceaux

    Prenons donc exemple sur les plus méritants des Français, les Neuilléens : "Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres" (Marianne, 14 au 20 avril 2007). Quelle belle parole Nicolas ! Gloire aux travailleurs de Neuilly ! Et honte aux "autres" (bande de faîniasses...) ! Telle est bien la France de Nicolas Sarkozy : une France clivée, divisée, entre battants et fainéants, bons travailleurs corvéables à merci et assistés misérables sur lesquels on peste avec rage, honnêtes gens revanchards qui ne jurent que par le triptyque "Travail-Famille-Patrie" et dégénérés de soixante-huitards avec lesquels il faut en finir au plus vite, braves gens qui rasent les murs dans les cités et racailles à nettoyer d’urgence au Kärcher, Français-qui-se-lèvent-tôt-le-matin et Français-génétiquement-mal-barrés...

    Nicolas Sarkozy veut être le président de tous les Français, c’est en effet la moindre des choses... Mais il n’a cessé, durant sa campagne, de dresser des Français contre d’autres Français, il a attisé les haines, les jalousies, les ressentiments de tous contre tous. Nombre de ses électeurs ont voulu porter au sommet de l’Etat un Père Fouettard, un homme qui leur promettait de punir certaines catégories de la population trop favorisées ou trop câlinées (à leur goût) jusqu’à maintenant. Ce sera dur de rallier ceux qu’on a traités - à des fins électoralistes - comme des ennemis.

    Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy

    Nicolas Sarkozy a usé de la méthode la plus efficace qui soit pour accéder au pouvoir (et pour l’exercer ensuite). Il a joué sur nos "passions tristes" : "Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir", enseignait Gilles Deleuze dans un cours sur Spinoza prononcé à Vincennes le 24 janvier 1978. "Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets. Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir".

    Parmi ces passions tristes, la haine, l’envie, la jalousie, la colère, la vengeance furent particulièrement mises à profit par l’ancien ministre de l’Intérieur. Les boucs émissaires qu’il nous a trouvés ? Les "autres", c’est-à-dire : les assistés, les fonctionnaires (ces privilégiés...), les syndicalistes, les fraudeurs, les voyous, les racailles, "ceux qui profitent du système", "ceux qui demandent toujours et qui ne veulent jamais rien donner", et puis les égorgeurs de moutons, les soixante-huitards, les adeptes de la repentance, les élites de gauche - toujours du côté des délinquants et des assassins, jamais de celui des honnêtes gens, n’est-ce pas ? -, les juges trop laxistes de Bobigny, les policiers qui jouent au rugby avec les jeunes au lieu de les mettre en prison (revoyez cette séquence : quelle humiliation pour les policiers, quel sadisme de notre gendarme à Saint-Tropez !), et même les politiques et les technocrates (voyez ce morceau nauséeux du discours de Bercy), et j’en oublie sûrement.

    Le (dé)goût des "autres"

    Nicolas Sarkozy s’est voulu le candidat de "la France qui paie toujours pour tous les autres", "la France qui paie les conséquences de fautes qui ont été commises par d’autres"... les fameux "autres" dont nous venons de dresser une petite liste non exhaustive, et sur la haine desquels Sarkozy a construit sa victoire, en remuant les passions tristes de ses supporters... Cette méthode très efficace à court terme est néanmoins désastreuse sur le long terme : elle crée un climat malsain entre les gens, et ruine le peu d’unité qui peut exister entre membres d’une même nation. Les passions tristes parvenues au pouvoir sont, en quelque sorte, légitimées, elles n’ont plus à se cacher, à se modérer, à s’amender pour se renverser en passions joyeuses, qui, elles, unifient sainement le corps social.

    On pourrait croire à une exception dans cet usage des passions tristes, lorsque Nicolas Sarkozy marque son rejet de la repentance, ce regard critique qu’un peuple porte sur son passé, et qu’il identifie à une "détestation de la France et de son Histoire". Mais, en fait, non ; car la réhabilitation du pays se fait, chez lui, par la stigmatisation des repentants, la dénonciation d’autres coupables (irrépressible manie de se défausser en désignant dans le même mouvement un bouc émissaire), et passe finalement par une exaltation presque délirante de la fierté d’être Français. Sarkozy réinvente ainsi une histoire exclusivement glorieuse de la France, qui "n’a pas commis de crime contre l’humanité", "n’a jamais commis de génocide", "n’a pas inventé la solution finale" (petite douceur adressée à nos amis allemands...), mais "a inventé les droits de l’homme" ; et mieux encore, "la France est le pays du monde qui s’est le plus battu dans l’univers au service de la liberté des autres" ("dans l’univers" !). Oublié le régime collaborationniste de Vichy. Oubliés le Code noir et l’esclavagisme. Oubliée la colonisation. Entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge évidemment, et une juste attitude à trouver, mais Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la nuance ; il réécrit l’histoire au Kärcher, pour flatter la fibre la plus nationaliste d’un électorat en mal de grandeur mythifiée.

    Singer le grand loup blanc

    Le nouveau chef de l’Etat français partage ce dégoût pour la repentance avec celui qui lui aura servi de principal modèle durant toute sa campagne présidentielle : Jean-Marie Le Pen.

    La campagne de Nicolas Sarkozy démarre, en effet, le 21 avril 2002. La démangeaison extrémiste est là en France, et Sarko la sent... comme un loup affamé flaire sa future proie aux quelques gouttes de sang qui perlent de ses blessures. Le Pen, en fin tacticien, en vieux loup de la politique, a depuis longtemps flairé les thèmes porteurs, ceux qui rencontrent le plus fort écho dans le peuple, le "petit peuple" si souvent méprisé et tellement courtisé à la fois. Il a compris que le moyen le plus simple de fédérer un grand nombre de sympathisants autour de soi, c’est de leur faire peur et de désigner des boucs émissaires, en promettant de "punir" ces derniers. Avec lui, le bouc émissaire était unique, c’était l’immigré, ou, dans un langage plus convenu, "la politique d’immigration des gouvernements successifs de gauche comme de droite". Sarkozy a repris à son compte la tactique lepéniste, mais en démultipliant les boucs émissaires, en divisant le pays à outrance.

    Moi je dis les choses comme je pense

    Le mimétisme avec Jean-Marie Le Pen se poursuit dans l’attitude de pourfendeur de tabous que Nicolas Sarkozy a, lui aussi, décidé de faire sienne. Le Pen disait : "Moi je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas." Sarkozy ne cesse d’user de cette formule : "Moi je dis les choses comme je pense", en ayant bien pris soin, au préalable, de dire que, dans ce pays, "on ne peut plus rien dire sur rien". Son discours laisse constamment entendre que nous vivons sous le règne de la pensée unique, d’une quasi censure (instaurée par qui ?), et que lui seul vient parler vrai au milieu d’un discours trop policé et convenu. Lui, au moins, il parle franchement. Il n’hésite pas. Il n’a pas peur. Il ose ! Et puis, il parle comme les gens, les "vrais gens", ceux qu’il a découverts durant sa campagne : "Pendant des mois j’ai vu ce que le peuple vivait, ce qu’il ressentait, ce qu’il souffrait". Il a vu les Français, ceux d’en-bas, les vrais, les authentiques. Et il a compris que parler comme eux, ça pouvait rapporter gros : "Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens" (déclaration d’avril 2004, reprise dans Marianne). Alors il parle de "racailles", car dans les banlieues, les gens ils parlent comme ça, les jeunes ils se parlent comme ça. Y a pas à être choqué ! Les Français veulent que leurs représentants politiques leur ressemblent, soient, le cas échéant, aussi vulgaires qu’eux. Pas de chichi ! Sarkozy exauce ce vœu.

    Les gens qui apprécient ces manières de faire se trompent, car évidemment l’authenticité est feinte, calculée, méprisante - et méprisable. Et puis, surtout, dire tout haut ce qu’on pense tout bas, cela n’est pas penser : "Bien penser, cela ne va pas de soi. [...] Si vous vous laissez aller, vous êtes pris par quelque chose qui n’est pas vous [...]. La nature mécanique nous guette toujours et nous tient toujours. [...] On pense faux comme on chante faux, par ne point se gouverner. [...] Bien penser est une chose que l’on se doit à soi-même, et qu’il faut vouloir. Ainsi l’homme n’est pas un spectacle permis à lui-même ; ni permis, ni possible". C’est toute la sagesse du philosophe Alain dans ses Propos, et notamment celui-ci, "Régler ses pensées", du 7 août 1929. Penser, c’est corriger ce qu’on pense, redresser constamment ses pensées, qui, sans cet effort, deviennent animales, et proprement étrangères à nous-mêmes - indignes de l’Homme.  

    Sarkozy, qui assimile la liberté à la transgression, ne se prive pas pour transgresser les odieux carcans de la pensée unique. Il lance ainsi des débats scientifiques, en toute liberté, sur le déterminisme génétique par exemple, il donne son avis à lui, sans prendre la peine de s’en référer aux autorités compétentes. Et sur quoi fonde-t-il ses convictions ? Sur sa propre expérience : "Moi j’ai jamais eu la pulsion d’aller violer un enfant de trois ans, j’en ai aucun mérite, et je ne pense pas que c’est mon éducation qui m’ait porté à ne pas avoir eu cette pulsion..." Ou encore : "Je ne me souviens pas moi, quand j’avais 14 ou 15 ans, d’avoir réfléchi à mon identité sexuelle, je suis hétérosexuel... Je ne me suis pas longuement interrogé pour savoir si j’aimais les hommes ou les femmes..." Ajoutant, au passage, que la campagne présidentielle est "un grand moment de sectarisme" (toujours cette foutue censure... à laquelle lui seul échappe). Alors, certes, Sarkozy ne prétend pas trancher les questions de manière définitive, l’infaillibilité papale ne fait pas encore partie de ses prérogatives. Mais il ose tout de même donner ses vérités scientifiques à lui. Un peu comme Le Pen lançait, lui aussi, des "débats", sur l’existence et l’inégalité des "races", contre l’avis de tous les scientifiques. Et lui aussi fondait ses convictions sur l’évidence ("Il y a des Noirs, il y a des Jaunes..."), le bon sens populaire, n’omettant pas de dénoncer "l’inhibition sémantique" des frileux...

    N’ayez pas peur ! J’arrive...

    Avec Le Pen, on était aussi habitué à l’exploitation éhontée des faits divers les plus sordides, des crimes les plus atroces, que le brillant tribun s’évertuait à narrer dans le détail jusqu’à faire frémir son auditoire, lors de dîners dont il s’était fait une spécialité, et qui lui permettait de conclure, solennellement, à la nécessité du retour de la peine de mort. Sarkozy a su, lui aussi, instrumentaliser les pires crimes de sang, sans une once de pudeur, pour justifier sa politique répressive (qu’il n’a pourtant pas su mettre en œuvre durant ses nombreuses années passées place Beauvau), ou, du moins, pour se donner l’image du chef autoritaire et impitoyable qu’appelle de ses vœux le vengeur masqué qui sommeille en chacun d’entre nous, dès lors qu’il est confronté à l’horreur, à l’innommable barbarie qui fauche les vies innocentes.

    Morceaux choisis du discours de Bercy : "Je suis allé à la rencontre des Français [...] avec en moi le souvenir de cette famille à la Courneuve qui pleurait la mort d’un petit garçon de onze ans. C’était le jour de la fête des pères, deux bandes rivales s’affrontaient au pied de l’immeuble, il a pris une balle perdue. C’était le jour où j’ai parlé du Kärcher. Je ne regrette rien [c’est le même homme qui avait déclaré très cyniquement à l’époque : "Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre"...]. Je suis allé à la rencontre des Français avec dans ma mémoire la douleur des parents de cette jeune fille brûlée vive dans un bus auquel des voyous avaient mis le feu pour s’amuser. J’y suis allé avec dans la tête la voix de ce petit garçon que je tenais par la main devant le cercueil de son père gendarme et qui me tirait par la manche en me disant : "Sors mon papa de la boîte !" J’y suis allé avec devant les yeux l’image de la jeune Ghofrane battue à mort et atrocement torturée parce qu’elle refusait de donner son numéro de carte bleue à ses bourreaux. [...] Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi le souvenir de ces familles immigrées, de ces pères, de ces mères, de ces enfants brûlés vifs dans l’incendie de cet hôtel sordide où on les avait entassés parce qu’on n’avait pas les moyens de les loger plus convenablement."

    Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. Car après avoir suscité l’effroi silencieux de l’assistance, avec tant de malheur et d’horreur exposés, on ne tarde pas à désigner du doigt un coupable - dont il ne viendra à l’idée de personne de contester la culpabilité -, et l’on se présente - tel un messie vengeur - comme celui qui saura le "liquider"...

    Pour une contre-révolution morale

    L’ennemi à abattre, c’est l’esprit de Mai 68, ce fantôme persistant, qui, depuis près de quarante ans, planerait sur la République, et lui empoisonnerait l’âme. Une République comme possédée par le démon de 68, et qui aurait besoin de toute urgence d’un grand "désenvoûtement" mené par notre nouvel exorciste, Sarkozy. Celui-ci emprunte son diagnostic au bon médecin Le Pen, qui imputait déjà à cette date "maléfique" de Mai 68 l’origine du laxisme moral français, par exemple dans ce discours sur la peine de mort du 20 mai 2006 (à la 7e minute). Une bonne introduction au discours terrible de Bercy que tint Sarkozy à la veille du second tour, et dans lequel il se livra à une charge haineuse, d’une violence inouïe, à l’encontre d’un héritage rendu responsable d’à peu près tous nos maux.

    Sarkozy (ou plutôt Henri Guaino, l’auteur de ses discours récents) met parfois justement le doigt là où ça fait mal, sur les promesses non tenues de Mai 68 à l’égard des travailleurs, et joue sur les passions tristes de ces derniers : "Sarkozy joue du ressentiment des classes populaires qui se sont senties méprisées par l’idéologie soixante-huitarde", remarque le sociologue Jean-Pierre Le Goff, cité dans Libération du 4 mai 2007. Sa dénonciation du communautarisme soixante-huitard est, en revanche, plus choquante, venant d’un homme qui n’a cessé, ces dernières années, de "communautariser" la France (lire, à ce propos, cette bonne synthèse de l’Observatoire du communautarisme intitulée "Du communautarisme au républicanisme incantatoire : que penser du revirement rhétorique de Nicolas Sarkozy ?"). Carrément culottée enfin, la filiation que Sarkozy établit entre Mai 68 et les 8,5 millions d’euros de prime de départ et de stocks options de Noël Forgeard : "Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales [...] a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous..."

    Dans Libération du 2 mai 2007, l’historien Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent, rapprochait l’attitude de Sarkozy de celle des contre-révolutionnaires du XIXe siècle, consistant à "voir dans un événement historique révolutionnaire qu’on qualifie de maléfique les causes d’un supposé déclin français". Et de lui rétorquer, sans ménagement : "C’est un argument fantasmagorique, qui ne tient pas sur le plan historique. [...] Faire de 68 la cause unique de toutes les valeurs dominantes aujourd’hui est une absurdité." Selon l’historien, Sarkozy veut définir une culture de droite "en érigeant un ennemi imaginaire. Il reproche à Ségolène Royal et à la gauche de le diaboliser, mais c’est ce qu’il fait : il érige Mai 68 en une sorte de figure du diable... absolument indéfinissable."

    Un drôle de moralisateur

    L’objectif essentiel que se fixe Nicolas Sarkozy, c’est de mettre en oeuvre "la grande réforme intellectuelle et morale dont la France a une nouvelle fois besoin". De la morale avant toute chose ! "Le mot "morale" ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler", lançait Sarkozy à Bercy, lui qui n’a décidément peur de rien. Eh bien parlons-en de morale !

    Nicolas Sarkozy veut ré-hausser "le niveau moral de la politique". Mais est-ce que c’est moral, lorsque l’on est ministre de l’Intérieur et favori de la future élection présidentielle, de pratiquer l’intimidation sur des journalistes ? De faire virer un journaliste du Figaro-Magazine, Joseph Macé-Scaron ? De faire virer le directeur de la rédaction de Paris-Match, Alain Genestar ? De censurer la biographie de sa femme Cécilia, Entre le cœur et la raison ? D’ignorer la séparation des pouvoirs, et de mépriser l’indépendance de la justice ? Est-ce moral de critiquer des Etats-Unis l’arrogance de la France lors de son refus de la guerre en Irak ? Est-ce bien moral d’aller à la pêche aux électeurs frontistes en dénonçant, sur TF1, devant des millions de téléspectateurs, les musulmans qui égorgeraient le mouton dans leur appartement, pour ensuite regretter ces propos, en petit comité, devant une association de jeunes de Nanterre ? Est-ce acceptable de se dire fier de son bilan de ministre de l’Intérieur, sur lequel on prétend être jugé, alors que Alain Bauer, président de l’observatoire national de la délinquance, affirme que "l’indicateur de la violence a continué imperturbablement à monter depuis 1994", et que Sébastian Roché, secrétaire général de la société européenne de criminologie, parle d’un "bilan globalement négatif" ? Est-ce moral, pour l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (de 1983 à 2002), de n’avoir pas respecté la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) ? Et puis, dire tout et son contraire, est-ce moral ? Et mentir ? (voir cet "article-somme")

    Et que dire des allégations du fameux numéro de Marianne de l’avant-premier-tour ? "A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris [...]. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire." Ou encore, dans un autre registre : " Se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? [...] Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?" Etc. Etc. Il y aurait toute une page de l’hebdomadaire à citer...

    Kärchériser Bercy ?

    Si Sarkozy n’est pas un parangon de vertu, ses amis politiques ne brillent pas tous non plus par leur probité : Patrick Balkany, Alain Carignon, Gérard Longuet, Alain Juppé, Bernard Tapie ou Charles Pasqua sont des spécimens de choix, qui ont tous eu très sérieusement maille à partir avec la justice. Eric Besson, inconnu du grand public avant la campagne, sera devenu, au terme de celle-ci, l’incarnation même de la traîtrise. Même si la concurrence était rude cette année : entre Tapie, Séguéla, Sevran et Hanin, le choix pouvait demander réflexion...

    Tout ce beau monde a donc rejoint la France de TF1... pardon, la France sarkozyste, qui, elle, a réussi à échapper à la décadence morale de notre temps, n’a jamais cédé au "relativisme intellectuel et moral", n’a jamais perdu de vue la "différence entre le beau et le laid", avec des figures de proue comme Steevy du Loft, Miss Dominique de La Nouvelle Star, Doc Gynéco de Nice People (condamné aussi pour fraude fiscale), Richard Virenque et Marielle Goitschel de Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, le big boss Arthur, vice-président d’Endemol France, cette merveilleuse société qui nous gratifie des plus belles émissions de la télévision française, qui participent activement à élever le niveau de conscience des futurs électeurs : Loft Story, Nice People, La Ferme Célébrités, 1ere Compagnie, Star Academy, Opération Séduction, 120 minutes de bonheur... sans oublier les sensationnels Véronique Genest de Julie Lescaut, Roger Hanin de Navarro, Bernard Tapie de Commissaire Valence, Henri Leconte et Johnny, nos exilés suisses, et puis Carlos, Thierry Roland, Philippe Candeloro, Rika Zaraï, Michou, Gilbert Montagné (c’est le raffinement de la beaufitude...), on se croirait presque sur le plateau des Enfants de la télé... avec Enrico bien sûr et Christian Clavier (l’autre mauvais sosie de Louis de Funès, lui aussi en beaucoup moins drôle)... et puis Charlotte Rampling, qui fait un peu tache au milieu de toutes ces lumières... et je gardais le meilleur pour la fin : Charles Villeneuve, le déjà mythique présentateur du Droit de savoir, cette émission de TF1 absolument neutre politiquement, qui, entre les deux tours de la présidentielle, le 1er mai, jour de la fête du Travail, aura eu l’ingénieuse idée de programmer un numéro consacré... aux faux chômeurs ! RMIstes fraudeurs ! et malades imaginaires ! Quelle coïncidence de retrouver là les boucs émissaires privilégiés de Nicolas Sarkozy ! Et j’oubliais, dans l’assistance du Palais Omnisports de Paris-Bercy, celui qui détient 42,9 % de la chaîne TF1, Martin Bouygues. La grande famille de "la France d’après" réunie au grand complet !

    Un conflit de valeurs

    Nicolas Sarkozy a gagné une élection qu’il a placée sous le signe des valeurs - et qui ne se réduisent certes pas à celles qu’incarnent les grands personnages évoqués à l’instant... Il a voulu qu’on parle "sans complexe" de l’identité nationale. Et cette discussion a créé un sacré malaise, qui se ressent en ce tout début de mandature. Car Nicolas Sarkozy a "joué", là encore, sur ce thème. Il a fait mine de défendre un héritage moral français, alors qu’il n’en défendait en réalité qu’une partie, l’air de rien. En gros, la défense de l’identité nationale s’est réduite, avec lui, à une réponse ferme et sans détour à la "menace" islamiste. "On n’égorge pas le mouton dans son appartement" est la formule choc qui résume toute cette campagne "morale" de Nicolas Sarkozy. Bien sûr, on peut l’enrichir un peu, comme cela été fait sur Radio-Notre-Dame le 26 avril 2007 : "La polygamie, c’est pas en France, l’excision, c’est pas en France, le voile obligatoire, c’est pas en France, la loi des grands frères qui choisissent les relations de leurs sœurs, c’est pas en France, le père qui oblige la fille à se marier avec quelqu’un, c’est pas en France... Je leur dis tranquillement et simplement, que nul ne doit être condamné à vivre dans un pays qu’il n’aime pas." Si l’on met de côté le ton un brin méprisant utilisé par l’ancien candidat de l’UMP, on peut et on doit même être d’accord sur le fond. Le problème est ailleurs.

    D’abord, en prétendant parler d’identité nationale, Sarkozy (incorrigible) montre encore du doigt un bouc émissaire : cette fois, c’est le musulman. Selon le sociologue Emmanuel Todd, cette stratégie classique consistant à désigner des boucs émissaires permet à des responsables politiques incapables de régler les problèmes économiques fondamentaux qui se posent au pays de faire diversion. C’est un aveu (à peine déguisé) d’impuissance. Ensuite, et c’est là que se situe peut-être la plus grosse imposture, Nicolas Sarkozy nous indique, par l’idée même de son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qu’il résume la question de l’identité française à celle de l’assimilation des immigrés ; il réduit cette question, au fond, à l’égalité hommes-femmes et au rejet de certaines coutumes venues d’ailleurs. Emmanuel Todd pointe cette imposture : car la France, c’est aussi "le pays de l’égalité", "du respect de la population", "attaché à des valeurs universalistes", alors que Sarkozy "ne croit pas en l’égalité", "promet d’être dur aux faibles". C’est encore lui "qui est allé faire des génuflexions devant Bush", "qui a trahi la tradition gaulliste". En conséquence de quoi Todd prétend que Sarkozy est "en réel conflit avec l’identité nationale", "ne sait pas ce qu’est la France", et finalement "ne considère pas que Sarkozy aime la France".

    On pourrait encore ajouter que la France est un pays profondément attaché à sa laïcité, et que le nouveau président de la République n’a pas montré de très sérieux gages en cette matière cruciale. En témoignent les inquiétudes exprimée par le philosophe Henri Pena-Ruiz, dans une tribune du 15 février 2007 adressée à celui qui était encore ministre de l’Intérieur. Et puis, pour ceux qui auraient déjà oublié les convictions de leur nouveau président en matière religieuse, rafraîchissons-leur la mémoire, avec ces quelques réflexions tirées du livre de Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, paru en 2004 : "Je crois au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. [...] On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines. [...] La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain." Dit autrement : iI est impossible d’éduquer un enfant de façon purement laïque, sans l’assistance nécessaire de la religion. Une vie athée est impensable. On comprend mieux les frictions qui animèrent son entretien avec l’athéiste Michel Onfray...  

    Puisqu’il faut croire...

    Tenant d’une politique économique que d’aucuns qualifient d’ultra-libérale, et qui devrait précariser les moins nantis - si l’on en croit l’analyse du collectif de militants et de chercheurs "L’Autre campagne" et son film Réfutations -, Nicolas Sarkozy a pourtant réussi le tour de force de les ramener à lui, "tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre", et ce par l’adoption d’une posture autoritaire, de chef, contempteur de la décadence intellectuelle et morale, annonçant la liquidation et la mort de la pensée 68, et le retour aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles et religieuses (on se demande, au passage, qui peut bien être ce "on" dans la bouche de Sarko... c’est quand même un homme qui a été ministre de l’Intérieur depuis 2002 et qui était ministre du Budget dès 1993 qui parle... et qui nous avoue donc que, jusqu’ici, il n’a pas fait attention aux gens ordinaires... c’est bien cela qu’il faut comprendre ?). Tour de passe-passe coutumier de toutes les droites dures, et des néoconservateurs américains en particulier. Libéralisme dur dans une main, valeurs morales réactionnaires et autoritarisme liberticide dans l’autre ; la deuxième main vient remédier - très superficiellement - aux maux infligés par la première : d’un côté, on mine la cohésion sociale, on crée du malaise et du désordre, de l’autre, on vient apaiser les âmes désespérées et on mate les perdants - potentiellement réfractaires - du système. Un cocktail classique qui a fait ses preuves, qui endort le pauvre terrorisé et stimule le riche jamais rassasié.

    Le climat anxiogène installé par Sarkozy durant sa longue campagne (démarrée il y a cinq ans déjà) perdure dans ces premiers jours de son "ère". La gauche et Libération nous promettent de la casse, des "fractures" ; le Front national, via Alain Soral, nous assure, de son côté, que le programme du nouveau président reprend à 90 % le sien propre (dans son pan "économico-social"). Soral, qui n’imagine pas une seconde que Sarkozy le mettra réellement en œuvre, promet néanmoins, au cas improbable où il le ferait, d’aller "lui baiser les pieds". Fractures promises, convergences "extrémistes"... Pas de quoi rassurer tout le monde. La balle est maintenant dans le camp de Nicolas Sarkozy : saura-t-il devenir le président de tous les Français ? saura-t-il sortir de l’image caricaturale qui lui colle à la peau ? et apaiser l’incroyable défiance d’un nombre considérable de Français, dont rend compte un clip circulant sur Dailymotion, déjà vu plus de deux millions de fois, et redoutablement flippant : Le vrai Sarkozy ? Puisque Nicolas se veut l’apôtre de l’espérance, nous le suivrons sur ce point : nous espérerons en lui, à défaut de croire.

     

    DOSSIER SUR LES SONDAGES

    COMME TOUJOURS DEPUIS CES DERNIERS MOIS, LES SONDAGES DISENT TOUT ET SON CONTRAIRE !

    AVEC UNE CONSTANTE : LES MEDIAS LES PLUS REGARDÉS DONNENT TOUJOURS LES CHIFFRES "VALORISANTS" POUR SARKOZY ET LES MEDIAS MOINS PUISSANTS SONT TANTÔT FAVORABLES A L'UN ET L'AUTRE DES CANDIDATS (COMME DANS LA RÉALITÉ...)

     REVUE DES SONDAGES "ANALYSANT"LES VOTES DU SECOND TOUR :

    Répartition des votes par tranches d'âges...

    L'enquête menée par IFOP pour le JDD et M6 sur les intentions de vote au 
    deuxième tour donne gagnant Nicolas Sarkozy, avec 52,5% (-1,5%) contre 
    47,5 (+1,5) pour Ségolène Royal, avec 9% d'indécis.

    Le résultat le plus surprenant de cette étude ne tient pas à ce chiffre, 
    mais au détail de la répartition des votes par tranches d'âges.

    En effet Ségolène Royal arrive en tête des intentions de vote dans toutes 
    les classes d'âges situées en dessous de 65 ans.

    Si le candidat de l’UMP parvient tout de même en tête c'est qu'il fait un 
    tabac chez les retraités, avec un score atteignant 75% qui lui permet de 
    combler son retard.

    Ventilation par classe d'âge du vote Royal :

    18/24 ans : 53%

    25/34 ans : 54%

    35/49 ans : 56%

    50/64 ans : 51%

    65 ans et plus : 25%

    Voila donc une réalité sociologique inattendue : c'est le vieillissement 
    de la population qui tire le corps électoral français vers la droite. D'où 
    très certainement la logique d'avoir tapé sur Mai 68, une période sans 
    intérêt pour nous, Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy, mais un moment 
    fondateur pour tous ces vieux qui se sont fait peur à cette époque.

    Ainsi, loin d'être le candidat du travail et des forces vives comme son 
    discours volontariste semble l'affirmer, Nicolas Sarkozy serait en fait 
    celui de l'inquiétude et des peurs ressenties par une population 
    vieillissante, devant une modernité qui la bouscule et qu’elle refuse.

    Ainsi, malgré 5 années de propagande Sarkoziste avec l'aide massive de la 
    plupart des médias, Ségolène Royal serait majoritaire dans le pays dans 
    toutes les catégories d'âge de 18 à 64 ans !!!!!!!!

    Ainsi, tous les efforts des militants, des sympathisants, la mobilisation 
    d'une partie des abstentionnistes le 22 avril se heurte à cet implacable 
    constat : les trois quarts des seniors de plus de 65 ans ruineront tout 
    espoir de victoire !!!

    Avec une performance de 55 ou 60% pour Sarkozy, cette catégorie des plus 
    de 65 ans n'aurait pas pu faire basculer l'élection.

    Mais avec 75%, chiffre considérable, c'est toutes les intentions de vote 
    des moins de 65 ans en faveur de Ségolène Royal qui sont laminées.

    Comment se fait-il que personne n'en parle !!

    On peut comprendre que l'UMP n'ait aucun intérêt à ébruiter une telle étude  !!!
    Minoritaire chez tous les moins de 65 ans !! Une information des plus 
    désagréables ! Un échec cuisant ! 

     -----------------

    Institut : IPSOS
    Media : LE POINT

    Enquête IPSOS /DELL pour FRANCE 2 / EUROPE 1 / 20 MINUTES / LE POINT
    (la plupart de ces médias appartiennent aux "mais" de Sarkozy)

    3 609 personnes interrogées par téléphone le 6 mai 2007, constituant un échantillon national représentatif de la population inscrite sur les listes électorales.

    Méthode des quotas.
    Comme pour toute enquête quantitative, cette étude présente des résultats soumis aux marges d'erreur inhérentes aux lois statistiques.

     

     

    N. Sarkozy

     

    S. Royal

     

    TOTAL

     

    ENSEMBLE 53

     

    47

     

    100

     

    Sexe
    Hommes 54 46 100
    Femmes 52 48 100
    Age
    18 - 24 ans 42 58 100
    25 - 34 ans 57 43 100
    35 - 44 ans 50 50 100
    45 - 59 ans 45 55 100
    60 - 69 ans 61 39 100
    70 ans et plus 68 32 100
    Sexe x Age
    Hommes / Moins de 35 ans 54 46 100
    Hommes / 35 à 59 ans 49 51 100
    Hommes / 60 ans et plus 66 34 100
    Femmes / Moins de 35 ans 50 50 100
    Femmes / 35 à 59 ans 45 55 100
    Femmes / 60 ans et plus  64 36 100
    Profession de l'interviewé
    Agriculteurs 67 33 100
    Artisans, Commerçants 82 18 100
    Professions libérales, Cadres Sup. 52 48 100
    Professions intermédiaires 49 51 100
    Employés 49 51 100
    Ouvriers 46 54 100
    Statut de l'interviewé
    Salariés du privé 53 47 100
    Salariés du public 43 57 100
    Travailleurs indépendants 77 23 100
    Chômeurs 25 75 100
    Etudiants 42 58 100
    Retraités 65 35 100
    Dernier diplôme obtenu
    Pas de diplôme  51 49 100
    BEP/CAP/Certif. d'études primaires 54 46 100
    Les reports de voix tiennent compte à la fois des résultats du sondage et des éléments issus de l'analyse des transferts de voix dans les 200 bureaux de vote ayant servi à l'estimation des résultats du 2nd tour.

    La sociologie des électorats

      N. Sarkozy

     

    S. Royal

     

    TOTAL

     

    ENSEMBLE

     

    53

     

    47

     

    100

     

    Sexe
    Hommes

     

    54

     

    46

     

    100

     

    Femmes

     

    52

     

    48

     

    100

     

    Age
    18 - 24 ans

     

    42

     

    58

     

    100

     

    25 - 34 ans

     

    57

     

    43

     

    100

     

    35 - 44 ans

     

    50

     

    50

     

    100

     

    45 - 59 ans

     

    45

     

    55

     

    100

     

    60 - 69 ans

     

    61

     

    39

     

    100

     

    70 ans et plus

     

    68

     

    32

     

    100

     

    Sexe x Age
    Hommes / Moins de 35 ans

     

    54

     

    46

     

    100

     

    Hommes / 35 à 59 ans

     

    49

     

    51

     

    100

     

    Hommes / 60 ans et plus

     

    66

     

    34

     

    100

     

    Femmes / Moins de 35 ans

     

    50

     

    50

     

    100

     

    Femmes / 35 à 59 ans

     

    45

     

    55

     

    100

     

    Femmes / 60 ans et plus 

     

    64

     

    36

     

    100

     

    Profession de l'interviewé
    Agriculteurs

     

    67

     

    33

     

    100

     

    Artisans, Commerçants

     

    82

     

    18

     

    100

     

    Professions libérales, Cadres Sup.

     

    52

     

    48

     

    100

     

    Professions intermédiaires

     

    49

     

    51

     

    100

     

    Employés

     

    49

     

    51

     

  • ENFIN UNE PERMANENCE P.S. A PUTEAUX !

    Samedi 31 mars 2007 en fin d’après-midi, a eu lieu l’inauguration de la toute nouvelle – et tant attendue – permanence PS de Puteaux.

    Depuis 1992, la ville de Puteaux était privée de permanence PS, et encore celle-ci à l’époque, n’avait pas une enseigne donnant sur la rue. Ce nouveau local va permettre à Nadine Jeanne et à son équipe toujours plus nombreuse, 80 membres à ce jour, de travailler au plus près des habitants de Puteaux.

    Nadine Jeanne remercie tous ceux qui l’ont aidée et soutenue dans ce combat quotidien et rappelle la récente augmentation importante des militants PS. Les choses doivent et, enfin, peuvent bouger, il faut être persévérants.

    Elle évoque sa satisfaction d’avoir réussi à remettre en place un local PS à Puteaux, même si ce n’est qu’une étape.   

    Comme le rappelle Pascal Buchet, premier secrétaire de la fédération du 92, venu spécialement soutenir Nadine Jeanne en ce jour si important pour elle et pour tous les militants PS de Neuilly-sur-Seine et de Puteaux :

    " On est ici sur la fin de règne d’une dynastie (les Ceccaldi-Reynaud) qui a fait très peu pour la communauté. "

    Il aime rappeler sa formule : " A Neuilly, il y a absence de solidarité ; à Puteaux, c’est une absence de démocratie, ce qui est encore un cran au-dessus ! "

    Oui, il apparaît que ces deux villes aient cruellement besoin d’un retour aux valeurs de Liberté, Egalité, Fraternité. Pascal Buchet revient donc sur la priorité : « Remettre les valeurs républicaines au cœur de la municipalité de Puteaux. (…) La question budgétaire importe peu, quand une ville comme Puteaux a autant d’argent, un budget exceptionnel… » [NDLR environ 5.000 euros par habitant et par an, ce qui est énorme).

    Toutes les photos : dans l’album « Nadine Jeanne et le PS à Puteaux » ci-contre
  • Incendie au siège de la fédération 92 du P.S.

    "NANTERRE (AFP) - Le siège départemental du Parti socialiste des Hauts-de-Seine, situé au Plessis-Robinson, a été ravagé par un incendie probablement criminel lundi vers 04H00, a-t-on appris auprès de la fédération du PS et de la police.

    "Le laboratoire de la police est passé et ils ont trouvé des traces d'hydrocarbures dans la boîte aux lettres qui aurait mis le feu à l'ensemble du local. Ce serait donc un incendie d'origine criminelle, nous avons déposé plainte ce matin au commissariat de Clamart", a déclaré à l'AFP Benoît Marquaille, premier secrétaire fédéral adjoint du PS des Hauts-de-Seine.

    "Des traces d'hydrocarbures relevées par le laboratoire laissent penser que l'incendie serait d'origine criminelle", a confirmé une source policière.

    Les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine, chargée de l'enquête, ne disposaient lundi matin d'aucun élément permettant d'identifier le ou les auteurs de cet incendie, qui s'est déclaré à 03H20 du matin avant d'être rapidement maîtrisé.

    La permanence du PS, qui "est également le siège de campagne départemental de Ségolène Royal", est située dans un pavillon de 150 à 200 m2 sur deux étages, a indiqué M. Marquaille.

    "Le rez-de-chaussée, où se trouvaient les tracts, les papiers de la fédération, a été entièrement ravagé. Le plafond s'est en partie effondré. Nous n'avons pas pu accéder à l'étage, très fragilisé, où se trouvaient les ordinateurs et la machine de reprographie, nous ne connaissons pas les dommages mais il y a de gros dégâts", a expliqué le militant socialiste, confirmé de source policière.

    "Nous sommes en colère. Un incendie criminel dans le local du PS à quatre semaine des élections, c'est fait pour qu'on ne fasse pas campagne. Visiblement, on nous en veut", a affirmé M. Marquaille."

     

    ---*---*---*---*---*---*---

    LA PRESENCE DE SARKOZY DANS CE DEPARTEMENT ET CET INCENDIE : COINCIDENCE ?

    Rappelons que Nicolas Sarkozy est président du conseil général des Hauts-de-Seine et député de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine. Il apparaît, dans les faits, que le 92 soit un peu son "laboratoire politique", comme le fut aussi la ville de Neuilly-sur-Seine pendant des années. "Dans les faits", par les penchants résolument élitistes de la politique menée localement par l'UMP et par le mépris absolu de toute politique sociale. 

    Bavures, clientélisme, élitisme : tout porte à croire que le 92 est pour Sarkozy à l'image de ce que sera la France s'il prend le pouvoir. Sarkozy est cynique à l'égard du chômage quand il présente son idée absurde de "travailler plus pour gagner plus"... Il fait juste semblant d'ignorer que les employés travaillent déjà plus... SANS être payés plus ; que les cadres travaillent chaque année davantage et qu'ils ne seront jamais payés plus puisqu'ils sont rémunérés au résultat, non à l'heure (SARKOZY SE MOQUE DES CADRES, DONC... à croire que cette catégorie professionnelle est la plus idiote puisqu'elle vote majoritairement pour lui) ; Sarkozy fait également semblant d'ignorer que le chômage bat son plein en cette période gouvernée par SON PARTI !

    Je ne peux m'empêcher d'analyser la situation : malgré des sondages encore assez positifs pour lui, Sarkozy commence à se sentir mal.
    Pourquoi?
    1. Il n'est plus sur-exposé, grâce à l'égalité du temps de parole exigé par la loi. Résultat : il perd des points.
    2. Il est bien obligé de constater que l'action du PS dans les Hauts-de-Seine porte ses fruits sur la campagne présidentielle, en partie grâce au bilan désastreux de sa politique, mais aussi à la mobilisation énorme de ces dernières semaines.
    3. Les législatives s'annoncent mal pour l'UMP. Pour les mêmes raisons.

    Donc, Sarkozy doit étouffer l'ascencion du PS. Plusieurs faits vont dans ce sens et, bien avant cet incendie, je m'inquiétais des réactions de ce pantin pathétique mais si dangereux... car il est prêt à tout ! Cela se voit dans son regard, dans ses gestes, dans ses paroles. Et cela se voit dans la façon dont il a travaillé au sein de ses différents mandats. SARKOZY EST UN PERSONNAGE DANGEREUX. NOUS EN AVONS DEJA EU LA PREUVE, ET CE N'EST PAS FINI.

    Il est dangereux, mais pourtant, il reste ridicule... toujours est-il qu'il a plus de chances de devenir président que devenir intelligent. Il s'adresse aux instincts les plus reculés de l'être humain : tyrannie, concurrence, rapports de force. Tels les êtres humains primaires, qui préfèrent subir la tyrannie mais être gouvernés par un chef leur donnant l'impression de les protéger, une partie des français s'engouffrent dans cet ersatz de sécurité. Sauf que... on ne vous a pas dit ? Les Etats-Unis sont en échec complet sur tous les plans avec leur politique ultra-sécuritaire : c'est le pays où la délinquance est la plus dure (et la plus importante) et les délinquants sont plus durs à mesure que la répression monte ; quant à leur politique sécuritaire extérieure, donc militaire, eh bien... ils s'enfoncent inexorablement vers le même schéma qu'au Vietnam... Alors, français : partants pour cette situation???

    D'ailleurs, il ne faut pas oublier que Sarkozy est allé assurer Bush-le-conquérant de son amitié inconditionnelle... et sans doute, de la coopération militaire de la France au cas où il serait élu. J'en suis persuadée.

    Quant à moi, je m'en fiche que Ségolène Royal ait un programme pas assez à gauche... et autres détails comparés au vrai combat : ne pas être gouvernés par UN FACHISTE COMME NICOLAS SARKOZY. Tout, tout, sauf lui. Même Le Pen est plus sincère que Sarkozy (et plus capable, surtout).

    S'IL Y A UN BABOUIN CONTRE SARKOZY AU SECOND TOUR : JE VOTE LE BABOUIN !

    TOUT SAUF SARKOZY.

    *SARKO DANGER, BLOG DE MILITANTS UMP QUI EN ONT ASSEZ : http://sarkodanger.blogspot.com/

    * POUR VOIR LES DISCOURS DE DSK ET WILFRID VINCENT SUR SARKOZY ET LE 92 :
    http://www.dailymotion.com/video/312845

  • Revues de Presse P.S. Elections 2007

    PHOTOS DE SEGOLENE ROYAL et DU PS : VOIR L'ALBUM "LE P.S. EN PHOTOS" (CI-CONTRE)  

    REUTERS, 20 avril 2007


    Ségolène Royal appelle "toute la gauche" à se rassembler

    Lors de son dernier meeting de la campagne du premier tour à Poitiers, Ségolène Royal a appelé les électeurs de gauche à se rassembler autour de sa candidature dès dimanche pour permettre aux Français d'avoir "un vrai choix" le 6 mai au second tour.


    A deux jours du premier tour de la présidentielle, Ségolène Royal a appelé les électeurs de gauche à se rassembler autour de sa candidature dès dimanche pour permettre aux Français d'avoir "un vrai choix" le 6 mai au second tour .

    La candidate présidentielle du PS, du MRC et du PRG a tenu son dernier meeting de la campagne du premier tour à Poitiers, en Poitou-Charentes, la région dont elle est présidente. "C'est un moment grave", a-t-elle déclaré devant plusieurs milliers de personnes - plus de 4.000 selon les organisateurs - réunies sous le soleil avant un pique-nique sur les pelouses du parc de Blossac.

    "Il reste 24 heures pendant lesquelles les Français vont encore réfléchir. Ils savent qu'ils vont écrire une page très importante de l'Histoire de France", a assuré Ségolène Royal.

    "J'appelle toute la gauche à se rassembler, tous les citoyens et les citoyennes de gauche, parce que c'est si la gauche se rassemble massivement dès le premier tour qu'elle permettra à tous les citoyens d'avoir un vrai choix au second tour", a-t-elle déclaré.

    Devancée dans les sondages par Nicolas Sarkozy et à quelques points devant François Bayrou, elle a dit savoir "qu'un certain nombre d'électeurs n'aiment pas beaucoup le mot de 'vote utile' parce que cela voudrait dire qu'il y a un vote inutile".

    "Ce n'est pas ma façon de voir les choses. Ce que je demande c'est un vote utile pour la France, un vote essentiel, un vote conscient" pour avoir "la possibilité d'avoir un grand débat entre les deux tours".

    Elle s'est présentée une nouvelle fois comme la "candidate qui pense que l'on peut réformer la France sans la brutaliser, que les valeurs humaines doivent toujours l'emporter sur les valeurs financières, qu'il est temps que la loi du plus juste remplace la loi du plus fort".

    "Chacun, chacune doit prendre part à l'écriture de cette page d'Histoire", a ajouté Ségolène Royal, assurant : "Mon projet, ce n'est pas moi, mon projet c'est vous".

    "Je compte sur vous", a-t-elle conclu.

    * - * - * - * - * - * - *

    AFP, samedi 21 avril 2007


    Les Français hors Hexagone votent

    Près d'un million de Français vivant hors de l'Hexagone votaient samedi pour le 1er tour de l'élection présidentielle.

    Avec un jour d'avance sur la métropole, les électeurs de Saint-Pierre et Miquelon, archipel français de l'Atlantique nord, votaient samedi.

    Les bureaux de vote ont ouvert aussi à Montréal, ainsi que dans les grandes villes de la côte est des Etats-Unis où ils devaient fermer à 20h00 (01h00 du matin à Paris).
    En raison des fuseaux horaires, le vote a commencé une heure plus tôt à Moncton et Halifax sur la côte atlantique canadienne et il débutera trois heures plus tard sur la côte pacifique du continent nord-américain.

    Une situation inédite

    C'est la première fois que les Français des Amériques (et de Hawaï) votent un jour avant lors d'un scrutin en France, afin d'éviter qu'une bonne partie d'entre eux ne votent à un moment où les résultats seraient déjà connus en France.

    Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon, petit archipel situé près de Terre-Neuve (Canada), ont été les premiers Français à étrenner les urnes. Les bureaux de vote ont ouvert à midi heure de Paris (08h00 locales). Le vote sur deux jours a déjà fonctionné pour le référendum sur le Traité constitutionnel européen en mai 2005 mais est inédit pour une élection présidentielle.

    Traditionnellement, les Français vivant à l'ouest de l'Europe votaient le même jour qu'en métropole. Or, compte tenu du décalage horaire, ils avaient connaissance des résultats du premier tour, dévoilés le dimanche à 20h00 à Paris, alors que les bureaux de vote étaient encore ouverts chez eux.

    En Polynésie française, où le décalage horaire avec Paris est de 12 heures, les résultats du scrutin étaient connus alors que les bureaux de vote ouvraient, souligne-t-on au Conseil constitutionnel.

    Ce décalage avait pu donner le sentiment à certains électeurs d'Outre-mer que leur vote avait peu d'importance puisque les jeux étaient faits. Certains avaient même pu être tentés par l'abstention.


    LIEN VERS L'ARTICLE SUR AFP.FR :
     http://elections.france2.fr/presidentielles/2007/

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    10/04/07 - Reuters

    2007 - Chevènement confiant dans la présence de Royal au 2e tour

    PARIS (REUTERS) - Jean-Pierre Chevènement s'est dit mardi confiant dans la présence de Ségolène Royal au second tour de l'élection présidentielle, malgré un éventuel bon résultat de Jean-Marie Le Pen. 

    « Je pense que Ségolène Royal, qui est à beaucoup d'égards une candidate atypique, va affirmer fortement sa présence au premier tour et je suis confiant pour le second », a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen sur Europe 1.

    Ségolène Royal est la candidate du PS, du MRC et du PRG.

    Interrogé sur une éventuelle répétition de l'élection présidentielle de 2002, où le candidat socialiste avait été éliminé au premier tour par Jean-Marie Le Pen, l'ancien ministre de l'Intérieur a répondu : « Non, je ne le crois pas ».

    « Je pense bien sûr que Le Pen peut faire fort. Mais je pense que Ségolène Royal a parlé des préoccupations des couches populaires », a-t-il déclaré, citant l'emploi, le chômage, la « vie chère » et les délocalisations.

    « Elle n'a pas oublié de parler de la France et elle parle des problèmes de sécurité d'une manière tout à fait sérieuse », a-t-il ajouté.

    Jean-Pierre Chevènement a nié tout « flottement » dans la campagne de la candidate, estimant qu' »il y a quand même un fil rouge, c'est le social, dans la campagne de Ségolène Royal ».

    Selon lui, Jean-Marie Le Pen est « un cul de sac », François Bayrou « n'a pas de programme » et Nicolas Sarkozy « entraînerait une régression sociale qui signerait la fin du grand compromis social élaboré à la fin de la Deuxième Guerre mondiale ».

    Publié le: 10/04/2007 à 07:54:26 GMT
    Source : Reuters

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    10-04-2007 - Écrit par MJS


    Ségolène Royal : le seul espoir pour la jeunesse !

    Les jeunes d'aujourd'hui sont la première génération qui vivra moins bien que ses parents. Constat alarmant que les chiffres viennent étayer : 150 000 jeunes sortent chaque année de l'enseignement supérieur sans qualification, 50% des étudiants sont obligés de se salarier, les jeunes sont de véritables variables d'ajustement, premières victimes de la précarité.

    Si la jeunesse réclame une reconnaissance et des mesures adaptées aux difficultés qu'elle vit, ce n'est pas pour être une catégorie de plus dans la société mais bien parce qu'elle est l'avenir de ce pays.

    Pour répondre à ces interrogations, Ségolène Royal avec le pacte présidentiel place la jeunesse au cœur de son ambition pour la France.

    - La création d'une allocation d'autonomie pour tous les jeunes, sous conditions de ressources et avec un contrat pour faciliter l'insertion des jeunes dans la vie active, sera le pilier central de cette nouvelle politique.

    - Le Contrat Première Chance entend répondre au défi de l'insertion professionnelle des jeunes peu qualifiés. Cette convention, véritable engagement de la part de la Région (qui prendra en charge durant un an le salaire du jeune), de l'entreprise et du jeune, personnellement suivi et accompagné sera un moyen de combattre efficacement le chômage. Pas de précarisation de la jeunesse dans ce nouveau contrat de travail mais au contraire des mesures adaptées, entendant répondre à des difficultés tous les jours durement vécues.

    - L’instauration du droit au premier emploi afin qu'aucun jeune ne reste au chômage plus de six mois et la création de 500 000 emplois tremplins tendent vers le même objectif : redonner toute sa place à la jeunesse et lui offrir une perspective d'avenir.

    Ségolène Royal entend également redonner toute sa place à l'Ecole, du service publique de la petite enfance à l'université, en lui redonnant les moyens de l'excellence pour tous : substantielle  et nécessaire augmentation des moyens, création d'un service public de l'orientation, politique ambitieuse pour les ZEP etc.

    Toutes ces mesures, et bien d'autres, ont convaincu des milliers de jeunes de s’engager pour porter avec le MJS haut et fort le pacte présidentiel, pour conduire Ségolène Royal et les socialistes à la victoire. Ségolène Royal est la seule candidate à proposer un véritable projet de société dans lequel la jeunesse tient une place centrale ; elle est la seule à répondre efficacement au besoin d'autonomie, de sécurisation des jeunes, à leurs doutes et à leurs interrogations. L’enjeu est fondamental, pour les jeunes comme pour l’ensemble des Français, c’est maintenant plus que jamais, qu’il faut choisir le changement.

    Les jeunes savent dans quel camp se trouve le changement : le 22 avril et le 6 mai ils voteront « Ségolène Royal ».

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    AP | 10.04.2007

    "Pas d'inquiétude" pour Ségolène Royal, selon Jean-Pierre Chevènement

    « Il n'y a pas d'inquiétude" dans le camp de Ségolène Royal, a affirmé mardi Jean-Pierre Chevènement, excluant "totalement » l'hypothèse d'une présence de François Bayrou au second tour et rejetant la possibilité d'un nouveau 21 avril 2002.

     « Il n'y a pas d'inquiétude, Ségolène Royal donne le spectacle d'un calme absolument olympien », a déclaré le conseiller de la candidate socialiste et président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) sur Europe-1. « Je n'ai jamais vu une femme aussi résistante, aussi constante, manifestant une grande égalité d'humeur ».

    L'ancien ministre de l'Intérieur a ainsi exclu « totalement l'hypothèse que François Bayrou puisse être au deuxième tour ». « Je pense que son socle n'est pas solide, il est fait de gens très indécis qui pourraient être tentés par la droite ou par la gauche », a-t-il expliqué. Quant au vote

    Jean-Marie Le Pen, « c'est un cul-de-sac », et l'extrême-gauche « ce sont des voix perdues », a-t-il ajouté. AP 

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    Lundi 9 avril 2007

    "Le Franc-Parler" -- France Inter - I-Télé - Le Monde

    Bernard-Henri Lévy :
    "Je voterai Ségolène Royal"

    Nicolas Sarkozy a-t-il franchi une ligne jaune en affirmant, lors d'un entretien avec Michel Onfray dans "Philosophie Magazine" que la pédophilie et le suicide des jeunes relèvent de l'inné plus que de l'acquis ?

    J'ai toujours refusé cette espèce de slogan débile "Sarko = facho", "Sarko pire que Le Pen", etc. Ce n'est pas vrai. Mais nous dire qu'il y a une prédisposition à la pédophilie, une prédisposition au suicide, que c'est la génétique qui décide, ce n'est pas supportable. (...) Je le connais depuis longtemps, le fait que Nicolas Sarkozy puisse penser que nous puissions être agis par nos gênes m'a véritablement désorienté et accablé. Je trouve cela impardonnable.

    La droite et la gauche ont-elles fait une erreur en abandonnant les thèmes et les symboles de l'identité nationale au FN ?
    La vraie erreur, ce n'est pas de laisser la nation au Front national, c'est de laisser l'Europe aux autres Européens. La vraie erreur, c'est lorsque nos partenaires européens se sont réunis à Madrid pour un sommet récent et que la France n'était pas là. Cela me paraît bien plus grave pour l'avenir, pour nos enfants, nos petits-enfants, que de laisser Jeanne d'Arc au Front national.

    Le voeu de Ségolène Royal que chaque Français ait un drapeau français chez soi vous choque-t-il ?
    Je regrette que la gauche française, que le camp progressiste en général, qui a été internationaliste, qui a pensé sa vocation à l'échelle de la planète, qui menait les grands combats de libération ou qui s'en sentait frère, en soit à parler de mettre un drapeau tricolore. La bonne idée, c'était de mettre un drapeau français dans son salon, sur la cheminée, mais de mettre aussi à côté un drapeau européen. Je regrette que Ségolène Royal ne l'ait pas dit.

    Allez-vous vous engager dans cette campagne en faveur d'un candidat ?

    Je voterai Ségolène Royal au premier tour et j'espère au deuxième tour. (...) Je la trouve extrêmement courageuse. Elle a du cran, du caractère. Et sur certaines questions, elle est la moins mal placée pour apporter de bonnes solutions.
    Je pense à la question de l'Europe. La première des urgences, c'est revenir sur la honte du non. Je crois que Ségolène Royal, parce qu'elle a autour d'elle des gens du non, parce qu'elle est à la tête d'un parti qui s'est divisé plus que tout autre sur cette question, est la mieux en situation de ramener des "nonistes" vers le oui. (...) Quand elle a parlé de la guerre de Tchétchénie et quand elle a prononcé le nom, dans son discours de Villepinte, d'Anna Politovskaïa, lorsqu'elle a dit qu'elle était l'honneur de la presse russe, de la presse en général, j'ai trouvé cela courageux.

    Si le sort est défavorable à Ségolène Royal, dans quel état sera la gauche ?
    Champ de ruines. Tout à refonder.

    Autour de la social-démocratie ?
    Autour de la social-démocratie et autour de celui qui était mon candidat, personnellement, et qui s'appelle Dominique Strauss-Kahn. (...) D'ailleurs, si elle annonçait ou si elle donnait à entendre que Dominique Strauss-Kahn était son premier ministre en cas de victoire, je pense que les fameux sondages connaîtraient un frémissement tout à fait spectaculaire.

    Propos recueillis par Raphaëlle Bacqué, Thomas Hugues et Stéphane Paoli

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    Samedi 7 avril 2007 – Libération

    Ségolène Royal prend la pose « France présidente »

    PS. La candidate déclare qu'elle refusera de "répondre aux attaques, d'où qu'elles viennent". Elle tient à "s'adresser exclusivement aux Français".

    Bordeaux (Gironde).

    Des drapeaux tricolores fraîchement sortis de leurs étuis. Jeudi soir, à Bordeaux (en Gironde, un département où le PS est dirigé par des fabiusiens), Ségolène Royal, devant plus de 15 000 Aquitains, avait choisi de décliner son pacte sur le mode de « la France présidente », son nouveau slogan électoral. Auparavant, on avait fait applaudir le ralliement de Yannick Noah.

    En terres rugbystiques, c’est aussi l’ancien joueur béglais Serge Simon qui devait être la vedette américaine, ainsi que le Girondin Georges Dupont-Lahitte, ex-responsable de la plus importante fédération de parents d’élèves. Le lien avec l’histoire a été assuré par le président de région Alain Rousset. « Il faut en finir avec l’État jacobin et colbertiste », devait-il affirmer. Juste avant de dresser un réquisitoire contre le voisin béarnais François Bayrou, dont on ne s’est pas privé de rappeler qu’il a fusionné avec l’UMP dès le soir du premier tour des élections régionales de 2004, qu’il a soutenu Alain Juppé lors des élections municipales d’octobre dernier, et qu’il « se met en travers de toutes les réformes sociales qu’adopte la majorité de gauche à la région ».

    Autre lien avec l’histoire : l’évocation par la candidate elle-même de l’action en matière d’éducation populaire, dans les années 1930, de Léo Lagrange dont on avait oublié les origines girondines. De la candidate socialiste - qui entamait un périple dans le Sud-Ouest, avec notamment une étape symbolique à Carmaux, sur les traces de Jean-Jaurès - on retiendra surtout un changement d’attitude. Alors qu’elle avait ferraillé les jours derniers avec Nicolas Sarkozy, elle a annoncé qu’on ne l’y reprendrait plus. « À partir de Bordeaux, j’ai décidé d’incarner jusqu’au bout la République du respect en élevant le débat présidentiel », a-t-elle solennellement déclaré. Ajoutant : « Jusqu’au 22 avril, je refuserai de répondre aux attaques d’où qu’elles viennent, je ne m’adresserai qu’exclusivement aux Français. »


    Dans la « France présidente », donc, il y a « présidente » : ce à quoi elle aspire. Et il y a « France » : une façon de reprendre à son compte le débat sur l’identité nationale. Une identité qui ressemble aux valeurs de gauche qu’elle prétend porter, et qu’elle opposera tout au long de son discours aux propositions de la droite et à son bilan. Avec, pour point d’orgue, « la morale de l’action » et « l’obligation de résultat ». Si Nicolas Sarkozy ne sera pas nommé, elle fustigera la droite « qui attise les clivages entre Français », dénoncera la logique du choix « du capital contre le travail ». Le contexte étant celui de « la mondialisation » qui, selon elle, peut être « un indescriptible chaos », ou « une chance à saisir » si on « met un terme aux échanges inégalitaires », si on « laisse le monde abandonné aux seules forces du marché » qui « font de la concurrence un projet de société ». « À nous de construire les digues du nouveau monde », lancera-t-elle. Après avoir évoqué Montaigne, qui fut un maire illustre de Bordeaux :

    « La vraie liberté c’est de pouvoir toute chose sur soi. »

    Dominique Bègles

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    5 avril 2007 – Reuters

    Yannick Noah soutient Ségolène Royal

    PARIS (Reuters) - Yannick Noah a déclaré qu'il soutenait la candidature de Ségolène Royal à l'élection présidentielle et serait déçu d'une victoire de Nicolas Sarkozy.

    "A gauche, à gauche, à gauche, toujours à gauche", a dit l'ancien vainqueur du tournoi de tennis de Roland-Garros, aujourd'hui chanteur à succès, à propos de ses choix politiques.

    Interrogé au micro de RTL sur son éventuel soutien à la candidate socialiste, il a répondu : "Evidemment".

    En cas de victoire du candidat de l'UMP, "je serai profondément déçu. Pour moi, pour tous les travailleurs immigrés, pour tous les gens qui sont obligés au quotidien de prouver qu'ils sont Français", a ajouté Yannick Noah dont le père est camerounais.

    Interrogé son éventuel départ de France en cas de victoire de Nicolas Sarkozy, objet d'une polémique fin 2005, il a répondu : "Non je ne pars pas, il faut résister".

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    AFP, samedi 24 mars 2007 "La France présidente", nouveau slogan de Ségolène Royal

    PARIS (AFP) - "La France présidente" est le nouveau slogan choisi par la candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal pour les quatre dernières semaines de campagne d'ici le premier tour.

    Après "Pour que ça change fort" et "Plus juste, la France sera plus forte", dévoilé à Villepinte le 11 février lors de la présentation de son pacte présidentiel, Ségolène Royal a choisi "La France présidente" pour la dernière ligne droite avant le 22 avril.

    Ce slogan veut porter "l'idée, qui est ressortie des débats participatifs organisés par Ségolène Royal, que tout le monde prend son avenir en main, doit être acteur du changement, et qu'en quelque sorte, c'est toute la France qui est présidente" si Mme Royal est élue, a précisé le directeur de campagne Jean-Louis Bianco, interrogé par l'AFP.

    En même temps, c'est aussi une référence au choix d'une femme" pour diriger le pays, a-t-il ajouté.

    Le slogan apparaîtra lors des prochaines réunions publiques de la candidate socialiste et sur une nouvelle série d'affiches à laquelle travaillait encore son équipe ces dernières 48 heures, selon M. Bianco.


    LIEN VERS L'ARTICLE SUR AFP.FR :

    http://fr.news.yahoo.com/24032007/202/la-france-presidente-nouveau-slogan-de-segolene-royal.html

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      Lefigaro.fr (avec AP), le 24 mars 2007

    "Maintenant", Ségolène Royal se dévoile La candidate socialiste publie mardi "Maintenant", un livre d’entretiens avec la journaliste Marie-Françoise Colombani. L’agence AP en a obtenu les premiers extraits. 335 pages et 190 mots-clés, d' «abandonner» à «zen», pour tout savoir ou presque sur Ségolène Royal. C’est l’objectif du livre d’entretiens avec l’éditorialiste du magasine féminin «Elle», Marie-Françoise Colombani, que publiera mardi Ségolène Royal après en avoir plusieurs fois repoussé la parution. Selon l’agence AP, qui a pu en obtenir une copie samedi, l’ouvrage est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’intimité de la candidate. Ségolène Royal confesse des penchants romantiques et «trop d’amour-propre», et s’agace des «rumeurs» sur le couple qu’elle forme avec François Hollande : «oui, nous sommes toujours ensemble et oui, nous vivons toujours ensemble». Evoquant ses origines, elle admet être «née dans un milieu de droite», mais récuse «ce pessimisme social, ce respect du désordre établi, cette vénération pour le libéralisme économique et la loi du plus fort'». «C'est à gauche que j'ai trouvé ce désir d'émancipation et de fraternité», raconte la candidate, qui avoue qu’elle ne pense pas à l’Elysée depuis longtemps. Elle fait longuement par de son amour de la France, dont elle aime «les paysages», la «langue», mais surtout l’histoire «pleine de bruit et de fureur, mais aussi de douceur, de moments radieux».

    Royal dénonce la «boulimie» de Sarkozy

    Elle dénonce donc «l'illusion d'un dépassement du clivage entre la droite et la gauche» dans une flèche à François Bayrou. «Prétendre brouiller les frontières, c'est se moquer» des Français, «ou avoir des appétits de carrière personnelle qu'on espère mieux satisfaire en changeant de camp», accuse-t-elle. Mais c'est Nicolas Sarkozy qui apparaît comme son premier adversaire. Elle juge «scandaleux» qu'il soit resté «aussi longtemps» ministre et candidat, et pointe son «échec» place Beauvau. Elle fustige aussi une «boulimie» et une «volonté de tout contrôler inquiétantes pour la France».

    Rassembleuse, Ségolène Royal adresse un coup de «chapeau» à Bernadette Chirac, dont elle ne «partage pas les idées» mais «estime la ténacité». Elle dit son «respect» à Simone Veil, «femme de qualité», et va jusqu'à louer l'action du général de Gaulle.

    LIEN VERS L'ARTICLE SUR LE FIGARO.FR :
    http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070324.WWW000000005_avec_maintenant_segolene_royal_se_devoile.html

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    http://www.nadinejeanne.com vendredi 23 mars 2007


    Logements pour tous : chaîne humaine devant la mairie de Neuilly samedi 24 mars 2007

    Droit au logement pour tous : la gauche altoséquanaise organise ses Etats Généraux.

    Les Conseillers généraux communistes, socialistes et Vert ainsi que plusieurs organisations des Hauts-de-Seine organisent le samedi 16 avril de 9h à 18h30 à l'Hôtel du Département, 2 à 16 bld Soufflot à Nanterre, des Etats généraux où les Altoséquanais auront véritablement la parole.

    Voici quelques uns des thèmes qui seront abordés :

    - Le financement du logement
    - La spéculation immobilière, l'habitat indigne, le logement d'urgence, les expulsions
    - L'accession sociale à la propriété
    - Logement des étudiants, des jeunes travailleurs, accès à un premier logement
    - Vivre et habiter où l'on travaille
    - L'office départemental : son rôle
    N.B. En 1996, le budget habitat du Conseil général était de 63 millions d'euros. Aujourd'hui, il est de 42,5 millions d'euros. En trois ans, les réalisations de logements sociaux sont passées de 1700 en 2001 à 1075 en 2004 !

    A CE SUJET, VOIR AUSSI LES ARTICLES SUR :
    http://www.ps-puteaux.com
    http://www.ps92.fr/2007/03/tous_neuilly_le.html
    http://www.mon92.com

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    Lexpress.fr (REUTERS), vendredi 23 mars 2007

    Ségolène Royal à la reconquête des "symboles de la nation"

    Marseillaise, drapeau tricolore, lieux de mémoire et d'histoire: Ségolène Royal a clairement affiché cette semaine sa volonté de "reconquérir les symboles de la nation", peaufinant par ce biais sa stature de chef de l'Etat.

    Vendredi dernier, la candidate socialiste sillonnait la Champagne-Ardennes aux prises avec le chômage et les délocalisations, déroulant au gré de ses étapes les propositions économiques et sociales de son "pacte présidentiel".
    Huit jours plus tard, à Marseille, dans le Var et à Nice, dans une région où le Front national réalise certains de ses plus hauts scores, elle s'est de nouveau attachée à se réapproprier l'identité nationale, replacée au centre de la campagne par Nicolas Sarkozy.
    En suggérant que tous les Français disposent désormais chez eux d'un drapeau tricolore - une idée dont son équipe n'avait jamais entendu parler avant vendredi -, la présidente de Poitou-Charentes renoue avec les propositions iconoclastes qui ont fait le succès de sa campagne pour l'investiture socialiste.
    Comme elle l'a fait pendant la primaire, elle multiplie de nouveau les bains de foule et les réunions sur les places publiques, savourant le "bonheur politique" d'aller à la rencontre des Français "en toute liberté, sans entrave".
    Après le retour des "éléphants", qui la fait apparaître "plus formatée (...) on la retrouve comme on l'avait un peu perdue de vue", se félicite son co-directeur de campagne, Jean-Louis Bianco
    A un mois du premier tour, Ségolène Royal fait le pari que son discours sur la nation touchera à la fois les couches les plus populaires de l'électorat, qui s'étaient détournées de la gauche pour voter Jean-Marie Le Pen, le 21 avril 2002, et la France "black blanc beur", à qui elle promet d'être la première présidente d'une "France métissée".
    Ses hommages à la nation et à la République offrent également de nouveaux gages aux électeurs chevènementistes, dont les voix avaient fait cruellement défaut à Lionel Jospin, il y a cinq ans.
    Hasard des images, Ségolène Royal est montée vendredi sur une estrade dressée sur la place Charles de Gaulle de Correns, dans le Var, s'adressant à plusieurs centaines de partisans devant une mairie dont le fronton arborait une devise "Liberté, égalité, fraternité" fraîchement repeinte.

    A la fin de son allocution centrée sur "l'excellence environnementale" au coeur du "premier village bio de France", le public a entonné de son propre chef la Marseillaise, qu'elle avait fait jouer à deux reprises, la veille, dans la cité phocéenne.

    "C'est une étape historique de l'histoire de la gauche qui avait cru devoir abandonner l'hymne national à l'extrême-droite", s'est-elle félicitée après coup.

    De son discours sur la réforme des institutions à l'hymne national, toutes les pièces de son puzzle présidentiel se sont mises en place en une semaine, même si son entourage réfute tout "calcul opportuniste".
    Depuis son discours de Vitrolles, ville symbole de la gestion Front national reconquise par la gauche, "elle est dans une extrême continuité", analyse Jean-Louis Bianco.

    La valeur travail et l'identité nationale sont des thèmes sur lesquels "elle ne lâche pas", poursuit l'ancien secrétaire général de l'Elysée. "Parler de la France, dire qu'on peut être fier d'être Français, les gens en ont besoin".
    Après son explication de texte sur les paroles "parfois un peu féroces" de la Marseillaise, la candidate socialiste a expliqué qu'elle n'était pas favorable à une modification du texte de l'hymne national.
    Devant les journalistes, elle a également déploré que les sportifs français soient ceux qui "connaissent le moins" ces paroles dans les compétitions internationales.

    Dans une pirouette, elle a justifié le fait qu'elle reste de marbre pendant la Marseillaise, sans entonner l'hymne. "Je ne suis pas chef de choeur non plus! Je suis candidate à l'élection présidentielle!", s'est-elle exclamée.
    Vendredi matin, elle s'est rendue successivement rue Thubaneau, à Marseille, où fut chanté l'hymne national pour la première fois en France, puis au "Camp de Milles" d'où 2.500 juifs furent déportés vers Drancy et Auschwitz.
    L'identité française "est faite aussi de cette histoire", "d'étapes de lumière et d'ombres", a-t-elle déclaré devant l'ancienne fabrique de briques devenue mémorial.

    Dans la dernière ligne droite de la campagne, Ségolène Royal a déclaré vouloir "prendre le temps d'être sur les lieux identitaires qui maintiennent une force symbolique et émotionnelle".


    LIEN VERS L'ARTICLE SUR LEXPRESS.FR :

    http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=40322&2138

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    l'express.fr mercredi 21 mars 2007

    Hollande qualifie de mystification la stratégie de Bayrou

    François Hollande qualifie de "mystification" la stratégie électorale de François Bayrou qu'il compare avec celle qui a conduit Jacques Chirac à l'Elysée en 1995.

    François Bayrou a dit voir des "ressemblances" entre ces deux stratégies dans un entretien publié par Le Parisien/Aujourd'hui en France mercredi.
    "Si véritablement, la rénovation de la vie politique c'est de revenir à ce qu'a été la mystification de Jacques Chirac en 1995, dans une certaine mesure, François Bayrou nous a fait un aveu", a déclaré le Premier secrétaire du Parti socialiste sur Europe 1.
    "Ce qu'il veut faire, c'est le coup de Jacques Chirac, qui en 1995, faisait croire qu'il n'était pas de droite, qu'il y avait même un candidat plus à droite que lui qui s'appelait Edouard Balladur", a ajouté François Hollande.
    "François Bayou en a tiré la leçon qu'il fallait faire comme Jacques Chirac en 1995 : faire croire qu'il n'était pas de droite, surgir, et puis écarter la gauche et pouvoir gouverner le pays avec un parti qui ne serait plus l'UMP mais serait l'UDF", a-t-il dit. "Une mystification vient d'apparaître."
    Le compagnon de Ségolène Royal a également critiqué les projets de "grands ministères" des deux rivaux de la candidate socialiste en évoquant "une mode qui les touche tous à droite".
    Nicolas Sarkozy veut créer un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale tandis que François Bayrou a un projet de grand ministère "sociétal".
    "François Bayrou n' qu'une variante de la droite et il y une part de mystification. Je suis là pour que notre pays et ne soit pas victime d'un nouveau malentendu", a-t-il dit.


    LIEN VERS L'ARTICLE : http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=40076&0903 

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    AP, dimanche 1 avril 2007

    Iran: Ségolène Royal prône une "grande fermeté" et se dit favorable des sanctions

    PARIS (AP) - Ségolène Royal s'est dite "choquée" dimanche après l'interception par l'Iran de 15 marins britanniques le 23 mars dernier. "Toutes ces affaires prouvent que j'ai raison", a déclaré la candidate socialiste, qui s'est prononcée pour une "très très grande fermeté" à l'égard de Téhéran et s'est dite favorable à des sanctions.

    Interrogée lors de l'émission "Dimanche+" sur Canal+, Ségolène Royal a jugé qu'"il faut une décision sur cette question-là au niveau européen dans le sens des sanctions". "Il faut commencer par les sanctions économiques. Ensuite, des sanctions diplomatiques et en tout cas faire preuve d'une très très grande fermeté à l'égard de ce qui vient de se passer pour obtenir la libération immédiate de ces otages", a insisté Ségolène Royal.

    "Je suis tout à fait solidaire du gouvernement britannique et des Britanniques sur cette question-là", a-t-elle déclaré. "Cette violence n'a aucune raison d'être".

    Lors des débats internes à la primaire socialiste, Ségolène Royal s'était démarquée de ses deux concurrents en se prononçant pour interdire à l'Iran d'accéder au nucléaire civil.

    "Il faut être ferme à l'égard du régime iranien. Vous connaissez mes positions à ce sujet sur le nucléaire civil", a martelé la candidate qui s'est dite "choquée" par l'attitude de l'Iran. "Toutes ces affaires prouvent que j'ai raison. Je crois qu'il n'y a aucune faiblesse à avoir à l'égard de cet Etat aujourd'hui". AP

    gon/sb

     

    AFP, samedi 31 mars 2007

    Emploi: Royal propose un "contrat première chance"

    CLERMONT-FERRAND (AFP) - Ségolène Royal a dégainé une nouvelle arme anti-chômage, "le contrat première chance", lors d'un déplacement vendredi 30 mars à Clermont-Ferrand, proposant aux artisans et commerçants de recruter sans frais pendant un an des jeunes non qualifiés, pour les embaucher ensuite de manière ferme.

    AP, vendredi 30 mars 2007

    L'Etat couvrira pendant un an le salaire et les charges des jeunes non qualifiés en TPE, propose Royal

    GUERET, Creuse (AP) - Ségolène Royal a proposé vendredi que l'Etat prenne intégralement en charge pendant un an le salaire et les charges des jeunes sortant du système scolaire sans qualification lorsqu'ils sont recrutés par des très petites entreprises (TPE), à savoir des commerçants et artisans. Ce contrat aidé s'ajouterait pour les jeunes aux emplois-tremplins.

    Ce dispositif, dont les modalités d'application et le financement restent à préciser, pourrait prendre le nom de "contrat première chance", selon Jean-Louis Bianco, codirecteur de campagne. Dans l'entourage de la candidate du PS, on précise que ce contrat coûterait 5 milliards d'euros, puisés dans les 63 milliards d'aides publiques versées chaque année aux entreprises.

    "J'observe qu'il y a d'un côté 500.000 offres d'emploi par les artisans et commerçants, c'est-à-dire les très petites entreprises, et de l'autre 190.000 jeunes qui tous les ans sortent du système scolaire sans qualification", a constaté Ségolène Royal lors d'une réunion publique à Guéret (Creuse), l'une des dernières étapes de son déplacement de trois jours dans quatre régions.

    "Je fais la proposition que les salaires et les charges de ces jeunes soient pris en charge pendant une année pour qu'ils soient recrutés", a-t-elle préconisé, précisant que l'exonération porterait sur "la totalité du salaire et des charges". "En contrepartie, il sera demandé aux artisans et aux commerçants de respecter ces jeunes, de ne pas leur faire faire que des tâches d'exécution" et "si ce jeune fait ses preuves", "s'il donne satisfaction à l'entreprise, alors je demande à l'artisan et au commerçant de le recruter sur un contrat stable et durable", a-t-elle plaidé, c'est du "gagnant-gagnant", du "donnant-donnant".

    Concrètement, les jeunes concernés sont ceux qui sortent de l'école sans qualification au terme de la scolarité obligatoire à 16 ans, afin de leur apporter une première expérience professionnelle. Selon M. Bianco, ils seraient rémunérés au moins au SMIC. N'étant pas immédiatement "opérationnels", ils seraient formés par les régions, qui géreront le dispositif. Les régions "seront en première ligne et l'Etat leur donnera les moyens d'assumer cette responsabilité", a assuré Ségolène Royal.

    Côté financement, la candidate est restée floue, expliquant qu'elle comptait utiliser différemment les 63 milliards d'euros de fonds publics versés chaque année aux entreprises. "Je veux lutter contre tous les gaspillages dans la mauvaise répartition des aides publiques aux entreprises, celles qui aujourd'hui de façon uniforme aident aussi bien les très grosses entreprises que les petites et moyennes et aident autant celles qui en ont besoin que celles qui n'en ont pas besoin".

    En l'état, ce dispositif ne prévoit pas de mesure contraignante pour obliger les entreprises à recruter le jeune en CDI au terme du contrat. C'est un "pacte de confiance entre les artisans et les commerçants", a expliqué Ségolène Royal. "La région pourra contrôler" avec un "accompagnement individualisé avec un référent", a indiqué M. Bianco, récusant tout effet d'aubaine.

    Cette proposition vient s'ajouter aux 500.000 emplois-tremplins que Ségolène Royal s'est engagée à créer en cinq ans pour les jeunes dans le public comme le privé, et qui sont déjà développés dans les régions présidées par le PS.

    "C'est un vaste chantier que je vous propose de lancer" car "la question du chômage des jeunes est devenue une question lancinante, majeure, angoissante, inquiétante", a conclu la candidate. "La bataille de l'emploi peut être gagnée", a-t-elle affirmé, dénonçant au passage les "chiffres du chômage plus ou moins contestés" publiés par le gouvernement. AP

    sch/mw

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    AFP, vendredi 30 mars 2007

     

    Affiche de Royal : portrait en noir et blanc, un slogan la France présidente

    PARIS (AFP) - Jack Lang a présenté vendredi l'affiche électorale de Ségolène Royal : un grand portrait en noir et blanc de la candidate, accompagné de son slogan "la France présidente" et de la mention "le changement".

    Imprimée en 400.000 exemplaires, l'affiche sera apposée un peu partout en France, a souligné le conseiller spécial de la candidate socialiste à la présidentielle lors du point de presse quotidien du Parti Socialiste.

    Elle révèle à la fois "la volonté de changement" de Ségolène Royal et "sa volonté de redonner aux Français et aux citoyens le droit de dire leur mot" et de "s'emparer de la vie civile et politique", a résumé l'ancien ministre.

    Sur le plan esthétique, "le traitement en noir et blanc" du portrait "n'est pas habituel", et "a la vertu d'épurer les traits et faire surgir le visage dans toute sa force, à la fois d'humanité et de détermination", a-t-il souligné.

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    AP, vendredi 30 mars 2007

    Ségolène Royal appelle les jeunes à "forcer leur destin"

    CLERMONT-FERRAND (AP) - "Quand j'avais votre âge, je n'aurais jamais imaginé ce soir être là devant vous": érigeant en exemple son parcours malgré une enfance dans une famille "assez conservatrice" qui la destinait "à rester aux fourneaux", Ségolène Royal a invité vendredi soir des jeunes réunis dans une boîte de nuit de Clermont-Ferrand à "forcer leur destin".

    "Je suis d'une famille assez conservatrice", et "toute mon enfance et toute mon adolescence", j'ai entendu "tu ne feras pas d'études supérieures", "tu es destinée à rester aux fourneaux", a confié la candidate socialiste à plusieurs milliers de jeunes réunis pour un meeting inédit dans la discothèque le "B-Box", assis sur des fauteuils ou debout sur le "dancefloor" dans la pénombre, éclairée par des néons bleus et rouges, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

    "J'ai forcé ce destin, j'ai été poussée par l'école de la République, par des enseignants qui m'ont dit: 'il faut continuer'. J'ai pu bénéficier d'une bourse pour continuer mes études supérieures et, petit à petit, j'ai eu accès à la formation et je me suis dit un jour: 'mais pourquoi je n'essaierai pas?'".

    "Forcez votre vie ! Saisissez votre liberté !", les a-t-elle exhortés, "c'est le message que je veux vous transmettre". "Par rapport à l'énergie que vous avez, par rapport aux attentes que vous pouvez espérer, par rapport aux rêves que vous pouvez imaginer, je veux que chacun d'entre vous, que chaque jeune fille et chaque jeune homme dans la France que nous aimons puisse se dire: 'et pourquoi, moi aussi, je n'essaierai pas de forcer mon destin, de forcer la vie".

    Durant 22 minutes d'un discours plutôt terne, la candidate socialiste, la voix fatiguée, a défendu ses propositions contre le chômage des jeunes, dont les emplois-tremplins pour les jeunes diplômés et qualifiés, et le "contrat première chance" pour les jeunes sans qualification recrutés par des artisans et commerçants ayant moins de dix salariés, qu'elle a dévoilé vendredi.

    Des jeunes exigeants, dont plusieurs sont intervenus sur scène. Et notamment Julien, 21 ans, "chômeur et slammeur", qui a scandé un texte sans concession. "Ségolène je suis ici ni pour la pourrir, ni pour lui faire la lèche"; "intègre, je lui demande que va-t-elle faire pour que tout le monde s'intègre, il faut changer les règles quand les jeunes sont traités comme la pègre"; "la victoire de la rose, si ça s'arrose, c'est mieux que l'UMP"; "pour sortir Marianne du tombeau, c'est pas avec un drapeau, c'est pas avec un Kärcher, mais avec des valeurs chères". Julien qui doute, préfère la "gauche gauche", et hésite à voter Royal.

    Après l'hymne techno de la candidate sur fond d'énormes basses et une pluie de confettis, la piste s'est rapidement vidée... AP

    sch/pyr

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    AP, vendredi 30 mars 2007

    Ségolène Royal promet de maintenir les services publics, mais veut les "réformer"

    MONTAIGUT-EN-COMBRAILLES, Puy-de-Dôme (AP) - En déplacement dans les régions Limousin et Auvergne frappées par les suppressions de services publics, Ségolène Royal a pris vendredi l'"engagement" de les maintenir, notamment en zone rurale, accusant son rival Nicolas Sarkozy de préparer un "déménagement du territoire". Elle a cependant appelé les services publics à se "réformer".

    "La France nouvelle que j'appelle de mes vœux et que je veux construire avec vous sera une France qui défendra les services publics partout, et en particulier en milieu rural", a promis la candidate du PS lors d'une réunion publique à Montaigut-en-Combrailles (Puy-de-Dôme). "Aucun service public ne fermera sans l'accord des élus".

    "Quand le candidat de la droite propose de supprimer un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, devinez quelle sont les zones qui vont être frappées en priorité? Ce sont les zones rurales", a-t-elle dénoncé, l'accusant de préparer "un déménagement du territoire". "Lorsque les populations sont fragilisées, précarisées par la disparition des services publics, ce sont les injustices qui augmentent à l'échelle nationale", a-t-elle jugé. "Moi, je n'oppose pas les villes et les campagnes".

    Ségolène Royal s'est toutefois défendue de prôner "l'immobilisme" et a appelé les services publics à "s'améliorer, se moderniser, évoluer, s'adapter à la demande de la population". "Je ne demande pas le statu quo, mais je demande au moins le maintien de la densité et je le ferai", a-t-elle promis.

    Peu avant, à Guéret (Creuse), elle avait précisé ses intentions. Sur l'éducation nationale, elle a répété qu'elle "rétablirait dès cet été l'ensemble des postes qui ont été supprimés". Mais elle a indiqué qu'elle engagerait une discussion pour examiner comment "mieux répartir ces moyens nouveaux" sur le territoire "pour lutter plus efficacement contre l'échec scolaire".

    De même pour les hôpitaux de proximité en milieu rural, dont la suppression serait selon elle une "absurdité". Elle a néanmoins souhaité qu'ils aient un "nouveau rôle" de "dispensaires" ou de "maisons de santé".

    Enfin, sur l'ANPE, dont les agents ont manifesté jeudi, Ségolène Royal a montré du doigt "des tentatives de privatisation". Jeudi soir, elle avait affiché son intention de "réformer" le service public de l'emploi en le régionalisant.

    Sur les services publics, il faut "résister et imaginer", a-t-elle conclu. "Quand un service public existe, on résiste et on le maintient. En revanche, on imagine comment il peut évoluer". AP

    sch/mw/ir

     

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    AFP, jeudi 29 mars 2007

    En meeting à Limoges, le couple Royal-Hollande joue la complémentarité

    Par Thierry MASURE   

    LIMOGES (AFP) - La candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal et le chef de son parti, François Hollande, ont fait équipe publiquement pour la première fois dans la campagne, jeudi soir à Limoges, la région du député-maire de Tulle.

    Alors que des tensions politiques entre eux se sont faites jour sur une série de sujets, le couple le plus inédit de la vie politique, uni par une vie commune mais aux destins politiques contrastés, a joué une partition harmonieuse devant un public chaleureux de plus de 6.000 personnes.

    A François Hollande le tir nourri contre Nicolas Sarkozy et François Bayrou, à Ségolène Royal l'exposé de son projet présidentiel, avec un accent particulier sur la société "de la responsabilité", du "donnant-donnant" contre "l'assistanat".

    "C'est un jour particulièrement émouvant", a commencé la candidate en s'adressant à l'auditoire, de par la présence de "François" qui s'est exprimé, a-t-elle dit, "avec le talent que vous connaissez". La veille, elle avait estimé que le député-maire de Tulle était "l'un des hommes politiques les plus brillants de sa génération.

    Comme les autres "éléphants", le premier secrétaire mène campagne de son côté. Il devrait prendre la parole au dernier meeting de la candidate avant le 1er tour, à Lille. La candidate avait, il y a précisément deux semaines (dans l'émission "A vous de juger", sur France 2), multiplié les prises de distance à l'égard du PS, que le numéro un socialiste ne cesse au contraire de mettre en avant.

    Mercredi encore, Mme Royal qualifiait de "couperet" le seuil de 4.000 euros par foyer fiscal, proposé en janvier par M. Hollande, à partir duquel seraient remises en cause les baisses d'impôts faites par la droite.

    A Limoges, en présence, notamment, de l'ex-Premier ministre PS Edith Cresson, venue de sa Vienne voisine, Ségolène Royal s'est installée pour de bon dans un nouveau rapport au public: plus de texte écrit, la candidate a improvisé, micro en main derrière un pupitre.

    Elle a commencé par un hommage au Limousin "rebelle", où la Résistance à l'occupant nazi fut très active, saluant une cité "fière de sa mémoire ouvrière et de son ancrage à gauche", creuset "d'une République démocratique et sociale". Puis la candidate socialiste s'est tournée vers ce qu'elle appelle parfois "la gauche moderne".

    "Je ne suis pas favorable à une société de l'assistanat. La gauche ce n'est pas cela, la gauche c'est la dignité du travail. La société que je vous propose, c'est une société du donnant-donnant où chacun aura le sentiment que ce qui est donné (...) s'accompagne en retour d'un effort de la part de ceux qui reçoivent", a déclaré Mme Royal.

    Elle a opposé sa "conception de la valeur travail" à celle de la droite. "La valeur travail, c'est d'abord donner du travail à tous. C'est revaloriser les bas salaires. C'est sécuriser, par des contrats de travail durables", a-t-elle affirmé, sans omettre cette fois de "féliciter les jeunes de leur lutte contre le CPE".

    Auparavant, François Hollande avait dénoncé en termes vifs les déclarations de Nicolas Sarkozy à propos des incidents de la gare du Nord. "Nicolas Sarkozy a dit: +je suis du côté des victimes+. Non, il est du côté des responsables, c'est différent. C'est lui qui a été ministre de l'Intérieur depuis 2002".

    Véhément, il a prié le candidat de l'UMP de ne pas "insulter" les socialistes. Quant à François Bayrou, il "s'avance dans le flou et dans la brume (...), c'est un voyageur sans bagage", selon le premier secrétaire.

    François Hollande a exprimé une confiance limitée face à "l'incertitude" du scrutin, appelant les militants à "secouer l'indifférence, lutter contre le scepticisme, refuser le fatalisme".

     

    Libération, 28 mars 2007

    Interview de Ségolène Royal.

    Pourquoi vous être emparée du thème de la Nation à ce moment précis de la campagne ?

    Ségolène Royal : Ce thème est par définition présent dans une campagne présidentielle, le candidat ou la candidate ayant pour vocation et ambition d'incarner la République, donc la Nation. Il est normal de pouvoir préciser sa vision des choses sur le sujet et sur la façon dont le lien national doit s'incarner. Le candidat de la droite a donné sa vision des choses, en proposant un ministère de l'Identité nationale et de l'Immigration. Le candidat UDF, lui, se moque de tout cela. Il a tort. Il est tellement pris dans son filon ni droite ni gauche qu'on ne sait plus ce qu'il pense de rien et donc, pas davantage, de la Nation. Ce qui est d'ailleurs cohérent avec ses positions, puisqu'il n'a pas de programme et donc, ne dit rien. Quant au candidat du Front national, il confond nation et nationalisme. Il y a donc une vraie confrontation des points de vue. Pour moi, c'est très clair. Je suis une Européenne résolue. Je suis partisane d'une France ouverte au monde, internationaliste et généreuse et je considère que la Nation a un autre nom qui est celui de la République. La Nation telle que je la conçois ne demande pas aux gens d'où ils viennent, mais où ils veulent aller ensemble. Elle n'est pas fondée sur les racines, l'ethnie, que sais-je, mais sur une idée. Elle est une idée et c'est ce qui la distingue de ce qu'en ont fait nos adversaires.

    L'affirmation de la Nation est-elle compatible avec l'internationalisme de gauche ?

    Ségolène Royal : Evidemment, la gauche est internationaliste. Mais il faut donner une réassurance sur l'identité nationale, qui a besoin d'être consolidée au moment où les Français s'inquiètent de la dilution de la Nation dans la mondialisation. Jaurès lui même a réconcilié l'idée de Nation et celle d'internationalisme. Au point, d'ailleurs, d'en mourir ! La Nation, je vous le répète, n'est pas incompatible avec l'ouverture. Ni du côté du local, et je suis de ce point de vue la seule candidate à proposer une régionalisation. Ni de l'autre côté, avec le fait européen. Mais cet enjeu-là est considérable au moment où on observe une confusion des valeurs, une montée des désordres, un doute sur les marges de manœuvre de la politique.

    Insister sur la nation, c'est nécessaire pour ramener à gauche les catégories populaires ?  

    Ségolène Royal : Je ne fais pas de calcul. Je ne parle pas de la nation pour plaire à telle ou telle catégorie, il s'agit de convictions de longue date. Ministre de l'Enseignement scolaire, j'avais déjà mis l'éducation civique au brevet des collèges. J'ai toujours beaucoup travaillé sur cette question : qu'est-ce qui fait la France ? Je l'avais évoqué à Vitrolles, dans lors de ma déclaration de candidature. Puis lors de l'investiture. Ce n'est donc pas une question de tactique politique.  

    Quelle importance attachez-vous à l'électorat populaire, dont la fuite avait causé la défaite de la gauche en 2002 ?  

    Ségolène Royal : La mobilisation des catégories populaires est un des enjeux de cette élection. Non pas pour des motifs partisans mais parce que ces catégories se sont éloignées du vote et qu'il est essentiel pour la santé de notre démocratie qu'elles retrouvent la confiance dans la politique. La crise démocratique, et je suis la seule candidate à en avoir fait le diagnostic précis, a engendré un éloignement du vote, des votes de colère, un sentiment de ne plus compter pour rien, du repli sur soi. Ces sentiments frappent les catégories populaires, et maintenant les classes moyennes. C'est très dangereux : il peut y avoir soit une fuite vers l'individualisme, soit un repli vers des communautarismes et rejet des autres. Plus largement, les catégories populaires ont, comme les autres, besoin d'une réflexion sur l'identité nationale, d'une politique internationale digne de ce nom, de participer au débat sur la culture, l'énergie ou les enjeux de la santé Et je considère que c'est le devoir de la gauche de répondre à ces attentes des catégories populaires, tout comme à la fraction des classes moyennes qui aujourd'hui nourrissent un sentiment de déclassement.  

    Quelle est votre position sur les régularisations de sans-papiers ?  

    Ségolène Royal : Quand Nicolas Sarkozy a convoqué dans les préfectures tous les sans-papiers pour leur faire croire qu'ils auraient des papiers et qu'ils ont finalement été fichés, il a trompé les gens. Il est responsable d'une politique qui a grossi le nombre des étrangers sans papiers et pourtant non expulsables. Il a créé des zones de non droit. Aujourd'hui 26 000 parents d'élèves ne sont pas régularisés malgré les promesses et ne peuvent non plus être reconduits à la frontière. C'est scandaleux dans un Etat de droit, et inhumain. Pourquoi ce problème qui empire depuis plusieurs années n'a-t-il pas été réglé ? Pour ma part, je veux que l'ensemble de ces situations soient examinées sur la base de critères objectifs, et non pas de façon aléatoire ou statistique, avec le sens de la responsabilité et l'humanité nécessaire.  

    Vos relations sont-elles apaisées avec les profs ?  

    Ségolène Royal : Je n'ai jamais été fâchée avec les enseignants. Il y a eu la diffusion sur Internet de la fameuse vidéo, et on sait dans quelles conditions elle a été tournée et diffusée : je ne suis bien sûr pas d'accord avec ce type de méthode, car on doit pouvoir participer sereinement à des réunions de réflexion. Mais peu importe. Ce qui compte, ce sont les conditions de travail des enseignants et d'apprentissage des élèves. Les adolescents ont changé, et la formation des enseignants n'a pas suivi cette mutation. Je pense que les enseignants, qui sont gênés par l'accumulation des réformes de l'Education et qui ont un vrai sentiment de déclassement, ont d'abord besoin de reconnaissance. Mais s'ils regardent ce qui a été fait avec la gauche entre 1997 et 2002, et ce qui s'est passé depuis cinq ans, je pense qu'ils voient clairement la différence. Si je suis élue, la prochaine rentrée scolaire se fera en rétablissant les emplois supprimés. Une liberté pédagogique sera donnée aux équipes, des solutions apportées aux élèves décrocheurs qui perturbent les classes et des moyens seront donnés pour développer le travail en équipe.    

    Concrètement, comment «desserrer» la carte scolaire, comme vous le préconisez ?  

    Ségolène Royal : La question de la mixité scolaire se définit dans la politique de la ville, dans la politique de l'habitat et dans la politique urbaine. Ce n'est pas l'école qui doit porter seule la question de la mixité. C'est la politique de la ville qui, en amont, accompagne ou pas la mixité. Je souhaite répondre au vœu des parents d'un peu de souplesse dans la sectorisation.  

    Les jeunes s'intéressent à la campagne mais restent sceptiques. Comment comptez-vous les convaincre de s'engager ?  

    Ségolène Royal : Je pense que l'ampleur de la crise sociale, économique, écologique, culturelle est telle que le choix est clair. Le prochain scrutin doit leur permettre de choisir dans quelle France ils veulent vivre demain. Moi, je les invite à inventer la France dans laquelle nous allons vivre. A mener la bataille pour l'emploi des jeunes, l'amélioration de leur qualification, la reconnaissance de la France dans sa diversité, dans son métissage, contre toutes les formes de discrimination. Et je les appelle à participer au rééquilibrage entre les pays du Nord et du Sud, car ils ont compris que leur avenir dépendait aussi de la réduction des inégalités Nord-Sud.  

    Suffit-il, pour la gauche, d'expliquer que Bayrou, c'est la droite ?  

    Ségolène Royal : Non. Son «ni droite, ni gauche» masque l'immobilisme le plus absolu, le refus de dire clairement quelles sont les solutions qui seront apportées aux problèmes qui se posent au pays. Et l'immobilisme, c'est la poursuite de la situation actuelle dont les Français ne veulent plus. Pour ma part, j'explique dès maintenant comment je vais m'y prendre, et à quelles priorités je vais m'attaquer. Je suis persuadée que les choses vont se clarifier. Je ne veux pas que les Français soient privés d'un vrai choix entre deux visions clairement identifiées de l'avenir de la France.  

    A propos de Nicolas Sarkozy, pensez-vous que l'on peut être élu président de la République si l'on ne peut aller en banlieue ?  

    Ségolène Royal : C'est difficile d'incarner l'unité de la Nation si certains espaces du territoire sont inaccessibles. Mais cela fait partie de la question de la responsabilité politique. La crise des banlieues a été très mal traitée. Depuis, rien n'a changé. Les choses se sont même dégradées. Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur jusqu'à lundi, il a quand même eu tous les pouvoirs entre les mains pour pouvoir régler cette question-là... C'est un échec sur toute la ligne. Et on ne voit pas davantage de solution, dans son programme présidentiel. Il n'est pas capable de résoudre ces problèmes. Il y a une rupture profonde de confiance entre les jeunes de ces quartiers et lui. Pour ma part, j'ai dit que les banlieues n'étaient pas un problème mais une part de la solution aux problèmes de la France, parce que je veux mobiliser tous les talents qui aujourd'hui n'ont pas les moyens de se révéler.  

    Que répondez-vous aux critiques sur le financement de votre projet présidentiel ?  

    Ségolène Royal : Mon projet comporte bien sûr des dépenses, mais il est financé par des économies, des redéploiements, et toutes ces dépenses sont des investissements et non pas des dépenses inertes. Elles permettront de relancer la croissance. On n'est pas dans l'arithmétique. Si on n'investit dans rien, on meurt à petit feu. Moi je veux investir dans les filières du futur. En Suède, on a investi massivement dans l'innovation, dans la matière grise. La France est très en retard sur un certain nombre de domaines : le dialogue social, le développement durable, les questions énergétiques. C'est là qu'il faut que les pouvoirs publics soient présents. Il y a aussi des marges de manœuvre sur la réforme de l'Etat : la baisse de son train de vie, et la réforme de l'action publique, surtout par la décentralisation.  

    Avec la réforme de l'Etat, vous vous emparez d'un thème cher à la droite...  

    Ségolène Royal : Mais la droite n'a pas accompagné les fonctionnaires dans cette mutation ! Elle leur a imposé des politiques arithmétiques, avec la moitié de fonctionnaires non remplacés. Cela veut-il dire que la moitié des fonctionnaires ne compte pour rien ? Ce n'est pas digne d'un candidat à la présidentielle de désigner à la vindicte publique une catégorie de la population. Les fonctionnaires doivent être associés aux mutations des services publics. Il faut leur dire : on va vous accompagner dans ces mutations, on va redéployer les services publics là où les citoyens en ont le plus besoin et, en échange, vous serez mieux formés et mieux rémunérés.  

    Comment procéderez-vous pour la conférence salariale que vous avez annoncée ?  

    Ségolène Royal : Ce rendez-vous est très important. Il va falloir nouer un nouveau dialogue social pour aborder un ensemble de questions : comment augmenter les bas salaires ? Comment investir mieux dans la recherche et l'innovation ? Comment met-on en place ce qu'on appelle dans les pays du Nord une «flexsécurité» ?  

    Vous êtes pour davantage de flexibilité ?  

    Ségolène Royal : Je préfère parler d'agilité. Jusqu'ici, la flexibilité a été supportée par les salariés, jamais par les patrons. Quand une entreprise va mal et qu'un patron part avec un parachute doré, ça a un impact symbolique insupportable. L'agilité que je veux donner aux entreprises a sa contrepartie dans des sécurités nouvelles pour les salariés : c'est par exemple la sécurité sociale professionnelle.  

    Le marché, donc, est accepté ?  

    Ségolène Royal : Le marché est accepté, pas le système libéral. Mais il faut un marché régulé, qui permette de faire converger l'intérêt de l'entreprise et du salarié. Le rétablissement du lien de confiance passe par le développement d'une culture de compromis dans les entreprises. D'où ma proposition de sécurité sociale professionnelle, qui permet au salarié de conserver un revenu, avec une formation, sans passer par la case chômage. Le salarié peut même garder un lien juridique avec son entreprise. En fait, il s'agit d'utiliser différemment les indemnités chômage et les crédits de la formation professionnelle. Cela donne de la liberté aux salariés, mais aussi des devoirs : le salarié ne pourra pas toucher 90 % de son salaire et rester chez lui. Il devra suivre une formation ou se reconvertir. C'est donnant-donnant.  

    Comment envisagez-vous de soutenir les entreprises ?  

    Ségolène Royal: Je veux réorienter un certain nombre de choses. Je me suis d'abord engagée à ce que le taux de l'impôt sur les sociétés soit modulé à la baisse si les profits sont réinvestis. Les propositions faites par les deux candidats de droite sont inopérantes. Quand l'un d'eux (François Bayrou, ndlr) propose de supprimer les charges sociales pour les entreprises embauchant deux personnes, c'est inadmissible. On ne donne pas les mêmes aides aux banques, à la grande distribution ou aux PME ! Le temps est venu des politiques sélectives ; il faut mettre fin au saupoudrage des fonds publics et faire du sur mesure. D'ailleurs, si je suis élue, les banques prendront leur part de l'effort. Nous sommes le seul pays où les banques s'entendent entre elles pour ne pas prendre de risque à l'égard des PME, alors que, grâce aux tarifications bancaires, elles gagnent de l'argent sur les pauvres et font des profits insolents. On doit imaginer des mesures pour amener les banques à se consacrer davantage au financement des PME. C'est ce qui est fait à l'étranger.  

    Vous qualifiez votre projet de socialiste ?  

    Ségolène Royal : Il l'est.  

    Votre campagne semble avoir retrouvé de l'allant depuis que vous avez retrouvé votre «liberté». Moins y a d'éléphants mieux c'est ?  

    Ségolène Royal : Les responsables du Parti socialiste tiennent tous leur rôle dans la campagne. Ils sont tous en mouvement. Lors de l'élection présidentielle précédente, la mobilisation des militants avait faibli. Cette fois, jamais, avec 300 000 militants qui, dans cette dernière ligne droite, se battent. Le parti, dans ses profondeurs, est totalement en ordre de marche.   Mais c'est vous qui tentez de le révolutionner...   Ségolène Royal : C'est moi la candidate, c'est sur moi que reposent les responsabilités. Je serai responsable de ce qui arrivera. Je ne ferai porter la responsabilité sur personne d'autre.

      NOUVELOBS.COM, 27 mars 2007  

     

    Le siège départemental du PS des Hauts-de-Seine incendié  

    Un incendie "probablement criminel" s'est déclaré peu avant 4h00 lundi matin. Des traces d'hydrocarbures ont été retrouvées.  

     

    Le siège départemental du Parti socialiste des Hauts-de-Seine, situé au Plessis-Robinson. AFP.  Le siège départemental du Parti socialiste des Hauts-de-Seine, situé au Plessis-Robinson, a été ravagé par un incendie probablement d'origine criminelle, lundi 26 mars vers 04H00, a-t-on appris auprès de la fédération du PS et de la police. "Le laboratoire de la police est passé et ils ont trouvé des traces d'hydrocarbures dans la boîte aux lettres qui auraient mis le feu à l'ensemble du local. Ce serait donc un incendie d'origine criminelle, nous avons déposé plainte ce matin au commissariat de Clamart", a déclaré à l'AFP Benoît Marquaille, premier secrétaire fédéral adjoint du PS des Hauts-de-Seine.

    "Des traces d'hydrocarbures relevées par le laboratoire laissent penser que l'incendie serait d'origine criminelle", a confirmé une source policière.

    Les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine, chargée de l'enquête, ne disposaient lundi matin d'aucun élément permettant d'identifier le ou les auteurs de cet incendie, qui s'est déclaré à 03H20 avant d'être rapidement maîtrisé.  

    Gros dégâts

    La permanence du PS est située dans un pavillon de 150 à 200 m² sur deux étages, a indiqué Benoît Marquaille.

    "Le rez-de-chaussée, où se trouvaient les tracts, les papiers de la fédération, a été entièrement ravagé. Le plafond s'est en partie effondré. Nous n'avons pas pu accéder à l'étage, très fragilisé, où se trouvaient les ordinateurs et la machine de reprographie, nous ne connaissons pas les dommages mais il y a de gros dégâts", a expliqué le militant socialiste, confirmé de source policière. "Nous sommes en colère. Un incendie criminel dans le local du PS à quatre semaines des élections, c'est fait pour qu'on ne fasse pas campagne. Visiblement, on nous en veut", a affirmé Benoît Marquaille.

    Emotion de François Hollande

    Lors d'un point de presse, le premier secrétaire du PS François Hollande a exprimé lundi son "émotion" après l'incendie. Il s'est refusé à faire un lien entre cet acte et le fait que ce département soit le fief du candidat UMP Nicolas Sarkozy, qui en préside le conseil général, mais il a déploré que "la sécurité (ne soit) pas établie" là plus qu'ailleurs.

    Néanmoins, "ce n'est pas la première fois que des permanences politiques, de toutes sensibilités d'ailleurs, sont visées" et "nous devons être attentifs à cette dérive", a commenté le numéro un socialiste.

    François Hollande a noté que le siège de la fédération des Hauts-de-Seine était aussi celui de la campagne présidentielle de Ségolène Royal dans ce département.

    "De telles pratiques sont inadmissibles et les coupables doivent être activement recherchés. Je vous assure que je suis à vos côtés pour condamner de tels actes", a réagi de son côté Brigitte Gonthier-Maurin, secrétaire départementale du PCF des Hauts-de-Seine, dans un communiqué de soutien au PS.

    AP : Associated Press

    AFP : Agence France Presse

     

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  • La section PS de Puteaux et le Pacte Présidentiel

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    Dans une ville où l'UMP a un pouvoir sans limite sous la houlette autoritariste des Ceccaldi, la section PS se bat avec force pour soutenir la candidature de Ségolène Royal et son Pacte Présidentiel.

    Distribution de tracts, débats, discussions, présence aux meetings du PS... et bientôt l'ouverture d'un bureau parmanent !

    Les militants de la section PS de Puteaux sont exemplairement combattifs, motivés par des pratiques toujours plus abusives de la part de la Mairie de Puteaux.

    Et ils ne sont pas les seuls... car même les électeurs UMP créent des blogs contre la politique locale !

    Ci-dessous, quelques liens vers les sites et blogs liés au PS Puteaux, ainsi que les blogs sur la ville de Puteaux :

    http://www.ps-puteaux.com

    http://www.nadinejeanne.com

    http://www.monputeaux.com

    http://www.nadinejeanne2007.com

    http://vertsneuilly.puteaux.free.fr

    http://monputeaux.free.fr

    http://puteaux2007.canalblog.com

    www.ps92.net/puteaux/index.html

    http://www.mon92.com/

    http://www.puteauxvideo.com/

    http://www.92800.com/

    http://www.puteauxensemble.com/

    http://theetsocialisme.canalblog.com/

    Article de L'EXPRESS.FR :

    Opposant de gauche à Puteaux, c'est l'enfer…par Pierre-Yves Lautrou

    Pressions, calomnie, entrisme: les mille et une manières des Ceccaldi-Raynaud pour paralyser leurs adversaires

    «Pour militer au PS à Puteaux, il faut vraiment être un peu kamikaze…», lâche, fatiguée, Nadine Jeanne. Ce matin-là, la chef de file socialiste de l'opposition au conseil municipal a trouvé un nouveau tract dans sa boîte aux lettres. Un tract - mensonger - qui raconte qu'après avoir giflé un élève musulman elle serait mise en disponibilité du collège de Nanterre où elle enseigne le français… La veille, Charles Ceccaldi-Raynaud en personne s'est rendu dans l'établissement, accompagné d'un représentant de la communauté musulmane de Puteaux! La semaine suivante, une nouvelle lettre est adressée au voisinage. Son titre? «Sanglots étouffés d'un petit musulman» … «C'est une manipulation grossière, comme d'habitude», affirme Nadine Jeanne, qui, de nouveau, a porté plainte.

    Etre opposant à Puteaux n'est pas une sinécure, loin de là! «Ceccaldi est un anti-oppositionnel primaire, résume Olivier Crouillebois, fondateur de Puteaux Alternative!. Il ne supporte aucune opposition, du PC au FN.» Un trait de caractère qu'on lui connaît depuis toujours, ou presque. Dès son élection, en 1969, il multiplie les pressions. Ceux qui l'affrontent se retrouvent en butte à de multiples tracasseries juridiques, administratives ou immobilières, quand ils ne reçoivent pas des coups de fil anonymes leur conseillant de quitter la ville. A la longue, cela finit forcément par décourager les candidats et par user ceux qui restent, résignés.

    D'autant que Ceccaldi-Raynaud entretient à merveille la confusion des genres. Membre de la SFIO, l'ancêtre du PS, passé à droite, il célèbre longtemps le 1er Mai et ne cache pas sa fascination pour Jaurès, dont un buste orne son bureau. «Je me souviens de campagnes électorales où les vieux Putéoliens nous demandaient pourquoi nous attaquions le maire, puisqu'il était socialiste aussi!» grince un hiérarque du PS des Hauts-de-Seine.

    Dans les années 1980, le maître de Puteaux va faire encore plus fort, parvenant carrément à contrôler la section PS de la ville. A l'époque, Dominique Dardel, le fils aîné de l'ancien maire, tente de s'implanter dans la perspective des élections de 1989. Ceccaldi-Raynaud voit rouge: le nom de Dardel l'inquiète toujours. Au PS, la période est agitée. Gérard Brisset, patron de la section locale, n'est pas sûr de tenir ses troupes et de garder la majorité. Ceccaldi-Raynaud va l'y aider en faisant adhérer au PS… des hommes à lui! «Quelque temps avant le congrès de Rennes, les effectifs de la section ont été multipliés par deux», se souvient Olivier Crouillebois, qui y militait alors.

    Le PS des Hauts-de-Seine, se doutant qu'il se passe des choses louches à Puteaux, a déjà mis la section sous tutelle. Il faut dire que le traitement de faveur dont bénéficient les socialistes putéoliens de la part de la mairie - locaux, téléphone et impression du journal pris en charge… - ne laisse pas d'étonner les camarades des autres villes. On exige donc des militants qu'ils aillent voter les motions du congrès au siège de la fédération, à Clichy. Une moitié d'entre eux s'y rendront, mais… la veille du vote officiel, et véhiculés par la mairie! «Jamais de la vie, rigole Charles Ceccaldi-Raynaud, mais, s'ils me l'avaient demandé, j'aurais volontiers accepté…» Le PS de Puteaux totalement infiltré par les ceccaldistes, les militants «authentiques» ont fini par fuir la section, préférant adhérer à Nanterre ou dans d'autres structures. Et tout au long de ces années, les Ceccaldi-Raynaud se sont fait élire au premier tour des élections municipales et cantonales...

    Le renouveau est tout récent. Il est lié à l'arrivée de Nadine Jeanne, élue au conseil municipal en 2001, candidate aux cantonales de 2002, parvenue à repousser la candidate ceccaldiste au second tour en 2004. Offensive, courageuse, mais fatiguée, aussi: «J'ai compris que, quoi que je fasse, quoi que je dise, ils trouveraient des trucs pour me traîner dans la boue, assure-t-elle. S'il n'y a personne, j'irai en 2008, mais ce n'est pas moi qui vais abattre la forteresse.»

    Car, depuis 2002, les intimidations ont repris. A cause d'un autre militant socialiste, devenu célèbre en quelques mois, Christophe Grébert. Journaliste à Paris, il a commencé par lancer un site Internet d'infos locales sur sa ville, Monputeaux.com, transformé ensuite en blog - un carnet de bord personnel et interactif sur le Web. Inlassablement, Grébert traque les faits et gestes des Ceccaldi, couvrant manifestations et évènements. Alors que leur règne s'écoulait tranquillement, dans la plus grande discrétion, voilà que leurs moindres écarts se retrouvent sur Internet. «Pour la première fois, la population avait des infos, souligne Nadine Jeanne. Jusque-là, c'était le black-out, la mairie vivait en autarcie.»

    Evidemment, la famille n'a pas supporté. Grébert s'est vu régulièrement interdire l'accès au conseil municipal. En octobre 2003, pour plus de sûreté, il vient même accompagné de commissaires de police, de caméras et d'élus en écharpe tricolore. Ceccaldi-Raynaud ne se démonte pas pour autant et fait refouler tout ce petit monde! Comme toujours, les plaintes déposées restent sans suite.

    Grébert a aussi droit aux menaces et aux pressions. La mairie a carrément racheté l'appartement mitoyen du sien pour y loger un employé municipal! Les Ceccaldi, enfin, l'ont attaqué en justice. Une erreur: on n'a jamais autant parlé d'eux depuis, et Grébert est devenu un héraut de la liberté d'expression sur Internet. «Il a de plus en plus d'audience, affirme François Top, le jeune secrétaire de section qui a succédé à Gérard Brisset après vingt-six ans de mandat. Et la mairie sent qu'il se passe quelque chose à cause de lui.»

  • PUTEAUX et les mini-maires

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    PUTEAUX ne cesse de s'illutrer comme ville la plus pourrie de France....

    Une des communes les plus riches, dont le pouvoir est un des plus controversés, où les abus de pouvoir sont les plus criants et où l'argent est vraiment vraiment JETÉ PAR LES FENÊTRES même aux yeux de ceux qui font partie du camp politique (UMP) de la mairie.

    Le clientélisme a été sans doute inventé par les maires de Puteaux (Ceccaldi père et fille).

    Le non-respect et l'ingérence aussi. " Démocratie " est un mot interdit à Puteaux.

    J'ai une question, une seule :

    COMMENT DES PERSONNES AUSSI HORS-LA-LOI ONT-ELLES ENCORE LE DROIT DE GOUVERNER ?

    Demain, je déménage. J'ai enfin eu les moyens d'acheter et pour rien au monde je n'aurais choisi de confier mes deniers à cette engence.

    Alors, bon courage les Putéoliens... faites-moi signe quand vous voudrez vous évader de cette prison.

    anonyme.... Les opposants aux maires de Puteaux sont systématiquement attaqués ! Vado Retro Satanas

  • DOSSIER DIEUDONNÉ

    Dieudonné au stade Charléty annonce qu’il votera Ségolène Royal - fr.novopress.info

     

    Au milieu des 60.000 supporters de la candidate du PS, Diuedonné a annoncé qu’il votera Ségolène Royal.
    Contrairement à certaines dépêches qui parlent d’expulsion par le public, les gens se sont montrés très amicaux.
     

     

     

    [Jeudi 3 mai 2007]  lesogres.info


     Interview de Dieudonné : Le Pen, Bové, Royal et Charléty...

     - Bonjour Dieudonné, alors, comment on peut soutenir à la fois Le Pen et Bové ?

    Je n’ai pas soutenu la candidature de Jean-Marie Le Pen. J’ai effectivement sympathisé avec sa femme, qui est venue au Cameroun et nous a aidé dans cette lutte contre ce génocide Pygmée. Le seul lien que je peux avoir, effectivement, avec la famille Le Pen, c’est sur cette cause particulière. J’ai appelé à voter Bové. Comme j’appelle aujourd’hui à voter Royal, pour faire barrage à Sarkozy.

      Mais le fait d’être allé aux BBR, d’avoir rencontré Jany Le Pen au Cameroun, c’est quand même une façon de soutenir indirectement Jean-Marie Le Pen. Donc les gens peuvent interpréter que, au minimum tu le dédiabolises, et même éventuellement que tu l’aides à avoir des suffrages ! C’est en ce sens là qu’on peut interpréter que c’est un soutien. Donc comment tu gères cette question ?

    Bon, l’aider à avoir des suffrages... Je sais pas si on peut avancer ce genre d’argument, étant donné la situation dans laquelle il se trouve aujourd’hui... Non, je suis pour un rapprochement, pour une grande réconciliation, un grand dialogue. Je pense que le dialogue entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche est nécessaire. Il permettra de redonner aux débats politiques une vitalité et une pétillance. Je pense de plus qu’on diabolise les extrêmes, alors que ce sont eux qui justement ouvrent le champs de la réflexion de manière beaucoup plus large ! J’aimerais pouvoir discuter avec les extrêmes, et les entendre discuter entre-eux. J’aurais préféré un "Le Pen - Bové", au "Sarko - Royal" qui nous est imposé. Au moins, on aurait eu un choix...

      Et est-ce qu’à l’inverse, le contenu du résultat du premier tour, et la grande chute de Le Pen... Est-ce que finalement... Enfin, on pourrait se demander si tu l’as pas fait exprès pour nuire au Front National ? Quelle est ton idée de cette "contribution" ?

    Est-ce que j’ai nuit au Front National ? Non, je ne pense pas. J’ai voulu comprendre. On m’avait montré du doigt ce parti, comme l’axe du mal. J’ai grandi avec ce schéma politique où l’extrême-droite était l’épouvantail. C’était l’ennemi numéro 1 des français d’origine africaine. J’ai été bercé dans cette doctrine jusqu’à ce que ma curiosité et mon sens critique me poussent à vouloir en savoir plus. J’ai voulu les connaitre. Dans une gymnastique supposée impossible, j’ai voulu ouvrir le dialogue et permettre une confrontation entre points de vue opposés. Ce rapprochement a demandé un effort mutuel considérable, tant dans mon environnement que dans celui de la famille Le Pen. Et en cela, je salue le courage et l’ouverture d’esprit dont ils ont fait preuve. Les extrêmes ne me font pas peur. Je me sens extrême aujourd’hui, dans mon attachement à la liberté d’expression, à la justice, et dans l’ouverture.

      On sent chez toi une forme de respect pour Monsieur Le Pen...

    Beaucoup ne le respectent pas. Et lui apporter du respect vous rend irrespectable. A 78 ans, cet homme et sa famille portent tout le fardeau de l’ignominie. C’est injuste, car il n’a en réalité jamais représenté aucun danger. J’ai longtemps fait partie de la meute d’abrutis irrespectueux, je m’en excuse encore aujourd’hui. Et je confirme : Je le respecte.

      D’après toi, pourquoi est-ce que tu n’as pas été bien accueilli par l’équipe Bové ?

    Alors, l’équipe Bové... Je pense qu’ils se sont refermés sur eux-même, comme une palourde. Ils se sont enfermés dans une posture sectaire de politicards à l’ancienne. José pouvait porter les espoirs d’une nouvelle gauche, à la Chavez, mais il s’est laissé endormir par la douce berceuse de la gauche libérale. Il n’est plus aujourd’hui qu’un alibi écolo-altermondialiste du néolibéralisme bobo. Il vient d’ailleurs d’être nommé chargé de mission par Ségolène Royal. Cruelle désillusion. Mais je ne lui en veux pas, car on ne peut pas imposer à un homme d’avoir du courage. En ces temps de disette, il a trouvé un boulot, tant mieux pour lui.

      Que s’est-il passé réellement au stade Charléty où tu allais annoncer ton soutien à Ségolène Royal ? Des médias parlent d’incident. A en croire les photos, tout semble s’être bien passé pourtant ?

    Oui effectivement, c’était une après-midi bonenfant, le soleil était au rendez-vous, il y avait là une foule de gens, des citoyens anti-Sarko à la jeunesse socialiste. J’ai écouté un peu de musique, et j’ai foulé l’herbe grasse du stade pendant une bonne demi-heure, en serrant quelques mains. On m’a signalé par téléphone que la chaine BFM TV, qui retransmettait l’évènement en direct, attirait l’attention sur ma présence d’une manière alarmiste vers 18 heures trente, puis un peu plus tard que Ruth Elkrief, la coquine, interpellait publiquement à l’antenne le porte-parole Arnaud Montebourg à mon sujet ! Je ne sais pas s’il y a eu un rapport de cause à effet, mais j’ai noté quelques réactions hostiles, quelques tentatives de semer le trouble, tout d’abord marginales, puis c’est un groupe d’une quinzaine de personnes, qui semblaient investies d’une mission, qui s’est soudainement manifesté et a tenté, heureusement en vain, de faire réagir une foule qui était en fait plus préoccupée de ce qu’il se passait sur la scène que dans le public. Peu avant 19 heures j’ai jugé préférable de ne pas poursuivre ce petit jeu stupide et risqué, et comme toutes les portes publiques étaient fermées, j’ai demandé à des policiers d’être autorisé à sortir par une porte latérale. Certains n’ont noté que ce passage final croustillant, voilà tout.

      Pourquoi appeler à voter Royal ?

    Je pense qu’il faut absolument aujourd’hui s’opposer au projet que porte Nicolas Sarkozy, car je juge ce projet raciste et élitiste, comme l’a très bien dit Lilian Thuram. En votant Royal, je ne vote pas pour le Parti Socialiste, que je continuerai à dénoncer pour son embourgeoisement. Sarkozy représente un danger pour la France, mais aussi pour le monde. En suivant comme un caniche son maître Bush, il risque de nous mettre dans une situation dangeureuse. Non, Monsieur Sarkozy, nous n’irons pas faire la guerre en Iran ! Sarkozy est l’homme qui, comme Georges Bush l’a fait pour les Etats-Unis, va entraîner la France dans une impasse. Avec un Sarkozy président, il sera dangeureux d’être français à l’étranger. Les seules destinations tranquilles pour le touriste français seront les Etats-Unis et Israël. Royal au pouvoir, n’apportera, j’en suis sûr, aucun progrès dans la société française, et poursuivra le processus de pourrissement du système, mais cela nous préservera au moins d’une guerre avec le monde musulman.

      Merci Dieudonné

    De rien l’OGRES d ;o)

    Cette interview est libre à la recopie (CopID : copie libre non marchande). Les sites marchands sont simplement priés de bien vouloir signaler le site source et le "(CopID) lesogres.info"

    source (CopID lesogres.info) : http://lesogres.info/article.php3?i...

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    DIEUDO : SCANDALE DE LA PRESSE-BOURREAU

    Les médias et le show-businness lynchent Dieudonné depuis plusieurs années. Sous tous prétextes.

    Certes, il est apparu au meeting de Le Pen... Mais les attaques sont largement antérieures et les vraies raisons de ces attaques sont habilement cachées.

    Des propos qu'il n'a jamais tenu lui ont été prêtés, ses sketches ont été interprétés de manière très 'libre', voire totalement déformée. La plupart des personnes qui ont condamné ses sketches n'ont jamais vu un spectacle de Dieudonné. La presse a énormément parlé de ses condamnations, mais très peu des procès qu'il a gagnés. Aucun journaliste n'a fait écho à la CONFERENCE DE PRESSE QUE DIEUDONNÉ A ORGANISEE AVEC LES RABBINS ANTISIONISTES DE NETUREI KARTA (novembre 2004). On élude ses amitiés avec des personnes d'obédience juive, on a passé sous silence sa visite à Auschwitz... bref, on a fabriqué de toutes pièces un "monstre" en cachant tout ce qui pourrait lui rendre son visage humain.

    Les salles de spectacles, chaînes de télé et autres tribunes ou lieux de représentation, ont été systématiquement harcelés, menacés et attaqués par des groupuscules sionnistes ou des personnes influencées pour boycotter l'artiste.

    Le droit d'expression est baffoué, dans un pays soit-disant laîque et démocratique, le mensonge des puissants glorifié au détriment de ceux qui veulent seulement ouvrir un débat sur des questions essentielles.

    Nous sommes sur une pente dangereuse vers la Pensée Unique et la Dictature.

    Si vous avez un regard critique sur les dangers de la religion, entre autres juive, si vous avez envie de parler du sionnisme : vous êtes taxé d'antisémite sans autre forme de procès. Il est interdit, non par la loi, mais par quelques groupuscules, de s'exprimer à propos du judaïsme et de critiquer le sionnisme.

    Toute personne ayant l'audace de soutenir Dieudonné ou de travailler avec lui sont détruites : où sommes-nous ?

    Je paraphraserai un rabbin de renommée mondiale : "Le judaïsme est une religion pluri-millénaire ; le sionnisme existe depuis à peine 100 ans et a été créé par des personnes totalement athées qui détestaient la religion."

    Dieudonné, au nom de la liberté et au nom de ton innocence - car tu es innocent des crimes dont tu es accusé - nous tenons à t'exprimer notre soutien.

    --*--*--*--*--*--*--*--

    L'article du 19-2-2005 qui paraît [sur le blog archignac.hautetfort] fait mention d'une info qui a été depuis longtemps démentie, après enquête. Il serait bon de corriger cette erreur : Dieudonné n'a jamais prononcé l'expression "pornographie mémorielle" concernant la shoah. La presse avait beaucoup propagé cette fausse information, mais a très peu fait écho au résultat de l'enquête, qui est formel sur l'inexistence de cette "réplique à scandale" qui a fait le pain béni de la presse!!! D'ailleurs, le journal responsable de cette "coquille" plus ou moins volontaire a publié le démenti.

    Comme toujours, les blogs et plus grave, l'ensemble de la presse et des médias ont répété des infos sans les vérifier... Dès lors qu'une info fleure bon le sensationnel, les médias exagèrent les faits et rajoutent quelques détails subtilement composés pour donner du punch à leurs lignes. Par contre, dès qu'il s'agit de dire la vérité, moins spectaculaire, les médias sont aux abonnés absents. Quant aux propos saucissonnés, sortis de leur contexte et remaniés dans des buts bien précis, tout cela est devenu un exercice quotidien chez les journalistes.
    Une presse désinformatrice, sans éthique, aux bottes de ceux qui ont le pouvoir et l'argent. Aux bottes, surtout, des penchants les plus vils de l'humain, ce qui explique la fâcheuse tendance des médias à répercuter et/ou inventer tout ce qui peut susciter le lynchage moral et la haine face aux scandales. Toutes les affaires "importantes" -qui n'auraient pas dû l'être autant- le prouvent : le meurtre du petit Villemin, où le harcèlement envers les parents du petit a filrté avec la désinformation et l'excès d'informations... tout cela a conduit à l'inculpation injuste de Christine Villemin et au meurtre de son beau-frère, sans compter le trouble qui a été semé par les journalistes, dans l'enquête. Il y a une myriade d'affaires comme celle-ci.
    Les présidentielles 2007 sont catastrophiques du point de vue médiatique. La presse dit tout et n'importe quoi du moment que cela attire l'attention, mais on attire l'attention des gens sur des sujets sans intérêt, sans aucun débat de fond, et surtout sans aucune réflexion, sans aucune intelligence. Quelle honte que cette presse, devenue une caricature d'elle-même...

    Et il y a pire : le véritable "traffic d'influences" qui s'est déployé autour de Sarkozy durant son mandat de ministre de l'intérieur et depuis le début de la campagne présidentielle... mais c'est un autre sujet, largement traité sur ce blog dans les autres rubriques (voir "Social")...

     . Ecrit par : grumberg | 25 février 2007 Cette note ci-dessus fait référence à :   
       NOUVELOBS.COM | 19.02.05 | 18:08

    TEXTE MENSONGER EN QUESTION : "L'humoriste a tenté samedi de se justifier lors d'une conférence de presse ses propos qualifiant le sionisme de "sida du judaïsme" et la mémoire de la Shoah de "pornographie mémorielle". Dominique Perben a demandé une enquête."

    http://archignac.hautetort.com